HIGH-TECH – Via Android et un processeur Intel, Google veut marier la télé et le Web. Tout le Web…
De notre correspondant à Los Angeles
Faire converger le net et la télé. Un rêve caressé par tout le monde depuis 10 ans, et réalisé par personne. Les widgets de Yahoo ont fait un flop, les «box» des FAI ou des câblo-opérateurs ne proposent que des contenus Web limités, et, jusqu’à présent, les solutions les plus innovantes sont venues de start-ups (Boxee, Roku) et des fabricants de consoles. En partenariat avec Intel et Logitech, Google a dévoilé, jeudi, sa plateforme Google TV, basée sur son système d’exploitation Android. Une présentation catastrophique, mais un potentiel réel, qui prendra d’assaut le salon à l’automne prochain.
Présentation catastrophique
Deux composantes à Google TV. Côté matériel, un processeur Intel Atom optimisé (pour décoder de la vidéo HD en hardware), une connexion Ethernet et wifi, et un trio de contrôle télécommande/clavier/smart phone; des composants soit directement intégrés dans de futurs téléviseurs (Sony sera le premier), des platines Blu-Ray ou dans une box fabriquée par Logitech, connectée au poste via un port HDMI. Côté logiciel, Android (2.1 pour l’instant puis rapidement 2.2/Froyo dévoilé ce jeudi) et le navigateur Chrome, enrichi –Hello, Apple– d’un plugin Flash. Qui dit Android dit évidemment des apps –celles déjà existantes et de futures optimisées pour le grand écran.
Le résultat? Chaotique sur scène, jeudi. Problème de wifi, de bluetooth, ingénieur qui s’agace… Google pourrait prendre quelques leçons chez Steve Jobs. Mais les PDG de Google, Eric Schmidt, et de Sony, Sir Howard Stringer, arrivés à la rescousse en fin de présentation, promettent que «dans le salon, sans 4.000 développeurs présents (à la conférence Google I/O, ndr)», tout fonctionnera comme il faut.
Recherche universelle
Malgré les problèmes de présentation, Google TV sera simplissime et centré sur ce que Google sait faire de mieux: la recherche. Le même champ permet de trouver des programmes télé, de les enregistrer, d’accéder à toutes les vidéos en ligne, aux applications, de regarder un match de NBA tout en consultant ses tweets etc. Ce que Steve Jobs n’a pas su faire avec son Apple TV, en somme. Le reste de l’interface, plus riche, devrait également transformer la télé, via les applications, en hub social.
Avec Android, Google amène le contrôle vocal du téléviseur via un smartphone synchronisé (à voir si cela ne sera réservé qu’aux téléphones sous Android ou si Apple acceptera une application iPhone). Aux Etats-Unis, Google TV sera capable de récupérer les sous-titres pour sourds-muets d’un programme en direct, et de les traduire. Il sera aussi possible d’assigner un marque-page à n’importe quel contenu, afin d’y accéder rapidement (photo en tête d’article)
Selon Google, personne n’a réussi jusqu’à présent car les acteurs ne proposaient qu’un Web «au rabais» dans le salon. S’il réussi à s’y faire une place –cela dépendra beaucoup des prix, pas encore annoncés– Google pourrait alors véritablement devenir le roi de la publicité.