L’affaire Obono: le Front National n’est pas au pouvoir mais ses idées gouvernent la france. (Par Ibrahima Traoré).

Date:

Il se trouve que par devoir républicain et par l’amitié ancienne avec Madame OBONO, je me vois dans l’obligation de prendre position pas pour l’amie mais pour les principes qui fondent notre amitié. Le dessein de Valeurs actuelles est ignominieux : humilier une élue noire dans une fiction ouvertement raciste. Le rédacteur de valeurs actuelles sans gêne parle de l’esclave commis par des Africains sur d’autres Africains. Qu’on se le tienne pour dit : le projet est on ne peut plus clair : une vision révisionniste de l’histoire qui voudrait défendre la thèse selon laquelle l’esclavage arabo-musulmans est de loin le plus abominable et que la complicité de certaines tribus africaines ne fait pas débat. La parole s’est décomplexée au plus haut niveau de l’Etat et on entend de plus en plus des discours avec des relents de xénophobie : un étalage de lieux communs qui se présentent comme des vérités révélées et de contrevérités tressées dans le même fil blanc de l’adoration de soi et de mépris des autres.

Ce à quoi nous assistons ces dernières années du fait d’une partie de la classe politique et médiatique française n’est pas de nature à permettre l’idéal républicain. Cette volonté quasi obsessionnelle de s’en prendre à une partie de la population est indigne et n’honore pas la France. Ils trahissent ce qu’est la France : une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Leur procédé est toujours la même : Insister et mettre en exergue, de manière obsessionnelle et outrancière, la singularité de l’autre. Cette démarche est comme un besoin vital de cette idéologie identitaire néoconservatrice et néocoloniale d’essence extrémiste de droite qui a terme ne peut que déboucher sur le repli de soi voire l’apartheid.

Oui, ils ont décidé ignoblement de caresser dans le sens du poil les velléités racistes de certains segments de la société. Et dans cette basse besogne, ils y vont fort et ne s’interdisent aucune indignité. Leurs turpitudes sont manifestes et flagrantes et parfois même assumées. Ils ont comme ligne de mire le choc des civilisations à moins que l’autre forcement barbare par essence accepte l’assimilation eu égard à son infériorité naturelle.

Cette posture ignoble est la résultante d’un conditionnement mental et d’une construction historique millénaire qui a pour objet de hiérarchiser races, cultures et religions. Les thuriféraires de cette pensée rétrograde s’accrochent encore avec énergie à leurs fantasmes. On note chez eux un refus dogmatique de la repentance qui exigerait un effort surhumain de dépassement qui n’est pas à leur portée. Nous comprenons ce refoulement de la conscience occidentale car moralement porter un crime aussi atroce que celui de la traite négrière doit être lourd à porter mais il n’en demeure pas moins vrai que les faits ne peuvent être ni niés ni minimisés que par une volonté délibérée de falsification de la mémoire et un tel projet a un nom : le revisionnisme. Le devoir de mémoire nous impose cette démarche : pardonner mais ne pas oublier et surtout de ne pas permettre la falsification. une volonté délibérée

Si hier, un tel discours n’avait libre cours que dans un cercle restreint, aujourd’hui, il s’est normalisé et banalisé à force de discours politiciens impertinents sous les oripeaux d’une idéologie droitière dite décomplexée prônant un réalisme cynique qui tranche avec le politiquement correct.

Oui, aujourd’hui, Il y a bien une tendance de fond et s’y l’on n’y prend pas garde, cela pourrait irrémédiablement compromettre le vivre ensemble et nous installer ainsi dans un champ de ruine civilisationnel. Dans ce combat qui doit être âprement mené, on ne saurait accepter aucun renoncement aucun atermoiement aucune passivité. Tel est le prix à payer pour atteindre le plus haut degré de la plénitude de notre humanité.

Il s’agira de refuser l’aplatissement et de développer un tant soit peu d’empathie chez chacun d’entre nous afin qu’on soit conscient que la dignité de l’autre est aussi sacrée que la nôtre et cela ne s’appelle pas autre chose que « civiliser » la société puisque ceci semble malheureusement échapper à une proportion non négligeable d’entre nous.

Dire que la situation est inquiétante est un doux euphémisme. En réalité, ce devrait être un tremblement de conscience dans l’esprit des justes puisque refuser l’injustice, le racisme, l’islamophobie n’est pas une option mais une constante qui est substantielle à notre humanité et y déroger c’est tordre notre conscience.

La capacité d’indignation de certains « intellectuels » et « progressistes » est manifestement à géométrie variable. À nous de reconnaître ceux qui défendent invariablement des principes au-delà des contingences et des discours de ceux qui célèbrent verbalement le pluralisme mais factuellement et subrepticement se rangent dans les cloisonnements sectaires.

Ni les discours torves, ni les silences complices, ni les positions ambiguës n’auront raison de notre détermination car nous ne voulons pas de la liberté du poulet dans le poulailler mais d’une liberté qui s’exprime hors des sillons tracés par l’establishment.

Nous le disons avec force et vigueur : le préalable à cela est de sortir des réflexes du méta-colonialisme, des complexes de supériorité, du radicalisme laïque qui dessert la laïcité et surtout d’oser nommer et combattre ce qui doit l’être : le racisme et d’exiger inlassablement que Marianne traite tous ces enfants de la même manière c’est-à-dire avec égard, justice et respect.



Ibrahima Traoré


LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

CAN 2023

DEPECHES

DANS LA MEME CATEGORIE
EXCLUSIVITE

Présidentielle 2024 : Les conseils d’Alassane Ouattara à Macky Sall

XALIMANEWS- Selon les informations de PressAfrik qui cite Africaintelligence,...

Tribunal de Dakar : L’auteure de l’incendie vendait des beignets dans le tribunal

XALIMANEWS-Les premiers éléments de l'enquête sur l'incendie survenu hier...

La Une des quotidiens du mardi 05 mars 2024

La Une des quotidiens du mardi 05 mars 2024