Le PDG de Lactalis, Emmanuel Besnier, a évoqué jeudi un “accident” mais a démenti toute “responsabilité à l’intérieur de l’usine” devant une commission d’enquête parlementaire sur la gestion de l’affaire du lait infantile contaminé aux salmonelles fin 2017. Selon l’Institut Pasteur, 204 bébés ayant consommé du lait infantile produit à Craon (Mayenne) ont été contaminés depuis 2005, dont 38 en 2017.
“Sur la gestion de la crise, je crois qu’on a à chaque fois pris les mesures nécessaires pour faire en sorte qu’aucun bébé ne puisse être malade par rapport à nos produits. Sur la gestion de la crise des retraits on a tout fait pour que ça se passe bien”, a-t-il déclaré devant la commission de l’Assemblée nationale. Le groupe Lactalis a annoncé fin mai avoir lancé des tests avant la relance de la production à la laiterie de Craon.
La production de poudre de lait infantile à Craon était à l’arrêt depuis le 8 décembre 2017 après la découverte de cette contamination et les produits avaient été rappelés. “Ce n’est pas une contamination de grande ampleur, c’est le retrait qui l’est. C’est un accident, il n’y a pas de responsabilité à l’intérieur de l’usine”, a ajouté Emmanuel Besnier. Le président de la commission d’enquête, le député apparenté PS Christian Hutin s’est félicité de la présence du PDG de Lactalis, mais a regretté ne pas avoir encore obtenu de réponses.
Le rapporteur de la commission d’enquête parlementaire estime lui aussi qu’il y a un manque de communication du groupe. “On est responsable de ses produits quand on est industriel, encore plus dans l’alimentaire. Et sa réponse c’était de dire la loi est la loi je me suis plié à la loi. Là j’estime qu’on est responsable de ses produits lorsqu’on dit ça”, a dit à Reuters Grégory Besson-Moreau. La commission d’enquête devrait rendre ses conclusions le 18 juillet prochain.
Sybille de La Hamaide, avec Arthur Connan, édité par Yves Clarisse