L’ambassadeur itinérant américain en charge des crimes de guerre, Stephen J. Rapp, attendu à l’ouverture du procès Habré
Plusieurs personnalités, dont l’ambassadeur itinérant américain en charge des crimes de guerre, Stephen J. Rapp. sont attendues lundi à l’ouverture du procès de l’ancien chef d’Etat tchadien Hissein Habré, au palais de Justice de Dakar, a appris l’APS.
Selon Marcel Mendy, responsable de la communication des Chambres africaines extraordinaires (CAE), une juridiction spéciale chargé de juger l’ex-président tchadien, outre M. Rapp, sont également attendus à l’ouverture de ce procès, plusieurs ministres et officiels tchadiens.
Il a également annoncé la participation d’ambassadeurs accrédités à Dakar, de chefs de juridictions sénégalaises et de responsables des organisations des droits de l’Homme, entre autres personnalités.
Selon le chargé de communication des CAE, l’ouverture officielle du procès Habré se fera en deux phases, dont la première consistera en une cérémonie protocolaire de 45 minutes avec une déclaration du procureur générale des CAE, Mbacké Fall, suivie d’une déclaration de la partie civile et de l’intervention du Bâtonnier l’Ordre national des avocats du Sénégal.
Il s’ensuivra une suspension d’audience de 15 minutes, à l’issue de laquelle le procès va démarrer par la lecture de l’ordonnance de renvoi de 187 pages, marquant le début véritable de ce procès prévu pour durer trois mois.
Hissein Habré, au pouvoir entre 1982 et 1990, est poursuivi pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre et tortures. Des faits commis entre le 7 juin 1982 et le 1er décembre 1990, date de la chute de son régime. Il se trouvait depuis en exil au Sénégal.
Il a été inculpé par les Chambres africaines extraordinaires (CAE), une juridiction spéciale créées au sein de la justice sénégalaise pour le juger. Les CAE ont démarré leurs activités en février 2013.
Incarcéré d’abord Pavillon spécial de l’Hôpital Aristide Le Dantec, il a été depuis transféré à la prison du Cap Manuel, dans une cellule spéciale.
En août 2012, le Sénégal s’était accordé avec l’Union africaine (UA) pour organiser le procès de M. Habré devant un tribunal spécial au sein du système judiciaire sénégalais, présidé par des juges africains nommés par l’organisation continentale.
Selon une commission d’enquête tchadienne, le régime de Habré a fait plus de 40.000 morts parmi les opposants politiques et certains groupes ethniques.
Une centaine de témoins et de représentants des parties civiles, des experts (graphologues, médecins-légistes, anthropologues, militaires) sont attendus au procès, a indiqué le chargé de communication des Chambres africaines extraordinaires (CAE).
Plus de 200 journalistes ont été accrédités pour ce procès dont la Radiotélévision sénégalaise (RTS) sera le diffuseur exclusif.
BHC/BK