spot_img

Lamine Bâ, ancien ministre sur son soutien à l’ancien président sortant : «Je ne voulais pas que Wade soit humilié»

Date:

Il était de tous les combats contre la candidature de Me Abdoulaye Wade à l’élection présidentielle passée. Pourtant, au second tour de ladite élection, Lamine Ba est allé apporter son «réconfort» au Secrétaire général du Parti démocratique Sénégalais (Pds). Tout en sachant, dit-il, que ce dernier ne pouvait en aucun cas gagner la présidentielle face à Macky Sall. Dans cet entretien, Lamine Bâ, Vice président de l’Internationale libérale, s’explique sur son comportement «contradictoire». Il est aussi revenu sur sa nouvelle formation politique, le Parti pour la liberté et la citoyenneté (Plc).

 

Entre les deux tours de la présidentielle de 2012, vous êtes allé soutenir le président Wade. Pourquoi ce choix ?

D’abord, je ne me sens pas dans l’obligation de me justifier. Cependant, si le choix d’apporter un réconfort au président Wade, avec qui j’ai partagé 30 ans de ma vie, a pu intriguer certains amis, je dois faire des clarifications. En allant lui apporter ce réconfort, je savais que les carottes étaient déjà cuites. Et que ça ne servait plus à rien. Mais je tenais à le faire au nom de ce qui a liés dans le passé. Mais, surtout, que j’avais vu un vieil homme de 86 ans, proprement malmené dans les médias, qui devait partir, certes, mais dans la dignité, le respect ne serait-ce qu’au nom de ce qu’il a représenté dans le Sénégal. Beaucoup de choses se sont passées durant le règne du président Wade. Mais autant il y avait certains comportements condamnables, autant Me Wade aura apporté à notre démocratie un plus. C’est lui qui s’est battu pendant plus de vingt cinq ans pour le triomphe de la démocratie dans notre pays. Au moment où il fallait l’accompagner, je l’ai fait. Au moment où il fallait l’aider à gérer le Sénégal dans la transparence et la dignité, je l’ai fait. Au moment aussi où il fallait lui dire de ne pas briguer un troisième mandat, je l’ai fait. Personnellement, j’ai joué mon rôle jusqu’au bout. J’étais dans tous les combats de lutte contre cette troisième candidature. Mais au moment où il fallait lui couper la tête, je ne me sentais plus dans l’obligation de tenir le coupe-coupe. Certains me diront que ce n’est pas de la politique, mais des sentiments. Oui. Mais la politique s’accommode également de dignité, de sentiment et d’honneur. Je pouvais participer à faire tomber Wade. Mais pas l’humilier.

En allant soutenir Wade au second tour vous saviez qu’il allait tomber ?

Oui ! Aller le soutenir dans la douleur. Lui apporter un réconfort. C’était un sacrifice humain et non de la politique. J’ai entendu beaucoup de gens dire qu’il ne faudrait pas l’approcher parce qu’il allait tomber. Moi j’ai dis non. Ce n’est pas parce que Wade allait partir que personne ne devrait s’approcher de lui. Aimé Césaire disait : «Nous sommes de ceux qui refusent l’amnésie comme méthode. Il ne s’agit ni de l’intégrisme ni de fondamentalisme encore moins de pluri nombrilisme. Nous sommes tout simplement du parti de la dignité, du parti de la fidélité». Je me suis servi de cet enseignement de Césaire. Parce que je ne peux pas effacer mes trente années de compagnonnage avec Wade. Il faudrait aussi reconnaitre que le président Wade était victime d’un entourage incompétent, médiocre. Mais aussi de la transhumance. Ce n’est pas ce Wade que nous avions connu dans le passé et que nous suivions.

Ne craignez-vous pas une certaine stigmatisation de la part des Sénégalais ?

Je ne la crains pas. D’ailleurs, vous parlez de quels Sénégalais ? C’est une certaine presse partisane qui essayait de me polluer. La question que je me pose est : Pourquoi doit-on regarder là ou tout le monde regarde ? J’ai pris ma liberté et je refuse d’être manipulé. Il faut dire qu’à cette période, la majeure partie de nos compatriotes était manipulée par une certaine presse partisane. Je dis bien une certaine presse. Ce n’est pas tout le monde. Parce qu’il existe des journalistes professionnels, objectifs et qui font bien leur travail.

Vous ne regrettez pas alors ce choix ?

(Il crie tout haut) Non ! C’est ma part de vérité. Je ne regrette rien du tout. Au contraire, j’assume d’avoir refusé d’entrer dans un processus de livraison de mon pays à d’autres objectifs.

Justement, au moment où la plupart des Sénégalais a tourné le dos à Me Wade, vous l’aviez soutenu en parlant de «choses qui ne sont pas claires dans votre tête». De quoi était-il question ?

D’abord une précision. Vous parlez de soutien alors que je vous ai dis que c’était un réconfort. Il était impossible de soutenir Wade, parce qu’il était déjà battu. Mais cela ne m’empêchait pas, en vertu de ce que j’ai dit, d’aller lui apporter un réconfort. Mais s’ajoute à cela que nous qui avons fréquenté les arcanes de l’Etat pendant une bonne décennie et qui avons une certaine connaissance des relations internationales, avions senti un acharnement qui a débordé le combat démocratique. Un acharnement contre le président Wade. Ce qui me poussait à me poser beaucoup de questions. Jamais le monde extérieur ne s’était impliqué autant dans le processus électoral de notre pays. J’ai senti qu’il existait des lobbies obscurs. Et j’ai refusé cela.

Est-ce à dire que vous n’aviez pas confiance à Macky Sall ?

Si j’étais convaincu, par la pertinence et une vision claire de Macky Sall, je l’aurais soutenu au second tour. Je n’ai aucun problème avec lui. J’avais soutenu Idrissa Seck, parce que je pense qu’il pouvait devenir un bon Président libéral. Je suis convaincu que la solution c’est le libéralisme. La preuve est qu’aujourd’hui les seuls pays épargnés par la crise, en Europe, sont l’Allemagne et l’Angleterre. Ce sont des pays où il y a des coalitions libérales au pouvoir. Moi c’est la vision libérale qui me convainc. Même si mon candidat obtient 2%. Maintenant que Macky Sall n’a pas défini une vision libérale qui me convient, pourquoi voudrait-on que je sois avec lui ?

Pouvez-vous nous parlez de votre nouvelle formation politique ?

Je dois d’abord préciser que je n’ai pas un parti. Je suis membre d’un parti politique. Avant de quitter le Pds, un parti m’avait lancé un gilet de sauvetage. Les membres de ce parti avaient senti que j’allais être un naufragé au Pds. Parce que j’étais victime de toutes sortes d’injustices. C’est après que les responsables de ce parti m’ont appelé et m’ont proposé le poste de Président. Je dois même dire que c’est avec le Plc (Parti pour la liberté et la citoyenneté) que je suis allé dans le M23. Aujourd’hui, j’ai une mission qui consiste à aider ces jeunes à agrandir et à consolider ce parti pour qu’il devienne une alternative générationnelle crédible.

Ce parti est-il légal ?

Le parti est reconnu depuis 2007. Il a son récépissé. C’est un parti composé de jeunes cadres et le Secrétaire général s’appelle Monsieur Alassane Ndao. C’est un jeune parti. Et c’est de mon devoir de l’agrandir davantage. Il y a un nouveau pouvoir jeune. Nous allons être un parti d’opposition jeune. Mais actuellement, nous travaillons à préparer les élections locales de 2014.

Lamine Ba a-t-il tourné complètement le dos au Pds ?

Depuis longtemps. C’est une question qui ne se pose plus. Certains n’imaginent pas ma vie en dehors du Pds, tellement le compagnonnage a été long. Mais j’ai tourné la page. J’ai déjà fait des prières d’Adieu avec le président Wade entre les deux tours, devant le professeur Iba Der Thiam. Il a prié pour moi. Le Pds, pour moi, c’est terminé. Mais je vais écrire un livre sur ce Parti. Il s’intitulera : «Lui et Nous». L’objectif est de raconter aux générations futures ce qui s’est passé.

Comment voyez-vous l’avenir du Pds avec les départs notés ces derniers temps ?

C’est honteux et horrible de voir des gens qui se sont toujours comportés comme des moutons de panurge et accepter tout ce que Wade disait, attendre la mort du «lion» pour arracher sa moustache et déclarer gloire. A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. C’est une ingratitude, un manque de courage que l’on veut ériger en vertu. Et moi qui était allé tendre la main à un naufragé on me traite de tous les noms d’oiseaux. Pourtant, je n’ai jamais été président de l’Assemblée nationale ni ministre d’Etat, encore moins ministre dans un département de souveraineté. Mais pour ma loyauté et ma fidélité envers Wade, j’ai été victime de jalousie et de haine.

Que pensez-vous de la transhumance ?

Je fais partie des premiers qui ont fustigé la transhumance. C’est un terme animalier. Elle est horrible et dénature même la politique au Sénégal. Le président Macky Sall ne devrait pas l’accepter.


xalima, Source La Tribune

4 Commentaires

  1. je ne suis pas libéral mais je partage ton point de vue! il faut étre véridique mon bon moment, vous aviez bien dit à Wade de sursoir à un 3éme mandat et c’est une erreur monumental d’avoir des moutons de panurge comme compagnon, vous étes trés simpa Mr BA
    Un voisin de la cité soprim

  2. Toute cette explication est fallacieuse. Wade avait beaucoup de personnes autour de lui pour le « conforter » ou le « reconforter ». Voila c’est du pipeau. Tu fistiges la transhumance mais combien de fois ne la tu pas fais…les senegalais ne sont plus amnesiques….Les politichiens de votre accabits ne meritent rien que la potence… Paresseux que vous etes… Allez chercher un metier…ne nous pompaient pas l’air

  3. /Lindiscipline nui a la comunaute et constitue un frein au développement. Juste pour dire a ces igoran ke lheure n est pa au critike d injure mais pluto aux analyses pertinente et serviable.Essai de mètre a la place de celui ke vou insulter un membre de votre famille pr voir ce ke ca donne. Force est de reconetre que LAMINE BA est un homme dethique et un homme deta de qualité prouve par sa gestion exemplaire dan le gouvernemt du Sénégal. Jinvite les intelectuel a prendre exemple a ces genre dhome detat fidèle a leur valeur morale.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

spot_img

DEPECHES

DANS LA MEME CATEGORIE
EXCLUSIVITE