Le silence est un élément de l’actionnariat politique dans la grande entreprise BBY. Les bâtisseurs de vies meilleures dilapident le précieux capital de l’espoir de la même manière qu’un maçon jetterait aux vents le ciment, l’eau sur le sol assoiffé d’un désert… « Taisez-vous, sinon… » La porte, devrais-je ajouter, histoire de montrer le chemin des ruptures de compagnonnage à défaut de réaliser LA Rupture sur les chemins du mieux-être. Notre nouveau conte politique local n’est pas dit par grand-mère. Il est raconté par un quinqua plébiscité avec 65% des suffrages, il y a un peu moins d’un an. Le récit ne se jette pas encore à la mer. L’étape de Thiès lui ravit bien de sa fraîcheur. Entre alliés, toute vérité n’est pas bonne à dire et toute ambition à affirmer. Surtout un destin présidentiel que le triomphe de Sall devait enterrer. Idrissa Seck refuse d’aller au cimetière des ambitions et de demander pardon aux Apéristes sur une sépulture au vif d’orange. Les bouteilles d’eau volent haut.
Avec près de deux décennies de recul, Abdourahim Agne et son retentissant « Taisez-vous sinon… » à Wade l’opposant est réhabilité par le « board » de l’APR. Première salve, Mor Ngom : « la boucler ou quitter Benno Bokk Yakkar ». Deuxième salve croisée, Thierno Bocoum, député et chargé de la communication du boss de Rewmi : « personne ne peut nous dicter la conduite à tenir… A chaque fois que les intérêts des populations ne seront pas pris en compte, nous le dénoncerons. On pensait que ces pratiques intimidantes n’existaient plus dans ce pays ». Troisième salve, Aly Ngouille Ndiaye, menacé d’électrocution par les délestages récurrents : cela fait désordre d’entendre Idrissa Seck demander au pouvoir de veiller au respect des droits des personnes entendues dans le cadre de la traque des biens supposés mal acquis. Quatrième salve électrique, Yankhoba Diattara, lieutenant fidèle d’Idrissa Seck : « C’est à la limite hypocrite de vouloir empêcher Idrissa Seck d’exprimer des ambitions présidentielles. Idrissa Seck n’a jamais caché ces ambitions-là et Macky Sall le sait très bien. Il les a renouvelées, réitérées à chaque fois que de besoin, et à visage découvert. »
Le ton du harcèlement et de la défiannce est donné. Idrissa Seck n’a pas envie de rendre les armes et devenir un vassal de son allié. Sur des principes, oui. Sur la durée et sur des questions nationales laissées en suspens, non ! Il refuse de faire de Rewmi le bassin de rétention d’une APR qui n’a pas eu le temps de se massifier parce qu’arrivé au pouvoir sitôt sortie des limbes. Et puis, les bassins, ça tue ces temps-ci en banlieue. En politique, elles sont les tombeaux des ambitions personnelles. L’An Zéro d’Idrissa est l’an 1 du chassé-croisé avec Macky. Il est en session de rattrapage pendant laquelle il est prêt à se nourrir de pain « Seck » ! L’héritier pressé d’hier arbore les vertus de la patience et de l’humilité. Une nouvelle ère certifiée par cette petite grande phrase d’Idrissa Seck : « Je sors d’une longue période où j’ai subi le plus gigantesque complot d’Etat de l’histoire politique du Sénégal». Demain, une nouvelle épreuve pour Mara l’Insoumis?
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