La chaire Omc sur les Politiques de négociations commerciales multilatérales, officiellement lancée hier, permettra de renforcer l’expertise africaine en matière de politique commerciale. Ce choix porté sur l’Ucad prouve que l’institution continue de bien tenir son rang, estime le ministre de l’Enseignement supérieur.
Le choix de l’Ucad pour recevoir une Chaire de l’Organisation mondiale du commerce (Omc) sur les Politiques de négociations commerciales multilatérales est une distinction qui prouve que « malgré les turbulences périodiques, notre institution (Ucad) continue de bien tenir son rang sur l’échiquier académique africain et mondial », a déclaré le ministre de l’Enseignement supérieur, des Universités et des Centres universitaires Régionaux (Cur) et de la Recherche scientifique, le Professeur Amadou Tidiane Bâ. Les résultats excellents de l’Ucad, poursuit-il, « viennent conforter l’option stratégique de monsieur le président de la République d’élever l’enseignement supérieur au rang de priorité nationale, dès sa prise de fonction comme chef de l’Etat ». Malgré la crise mondiale, le gouvernement s’évertuera à ce que l’Ucad « reste ce haut lieu de l’élaboration du savoir pour qu’elle continue d’accompagner et de guider les décideurs dans la prise en compte des besoins des populations ». Le Pr Bâ a déclaré que « nous attendons beaucoup de ce programme de recherche, de dissémination et de formation ». Il a transmis le message du président Wade qui considère cette chaire comme « un défi dont la réalisation doit contribuer à améliorer les conditions de vie des populations au Sénégal et en Afrique ».
Refuser d’être victime de la mondialisation
La chaire de l’Omc sur les Politiques de négociations commerciales multilatérales de la Faseg va former des cadres capables de penser, de définir et mettre en œuvre des politiques commerciales et ainsi renforcer l’expertise africaine en matière de négociations commerciales. Telle est la conviction du recteur de l’Ucad, le Pr. Saliou Ndiaye. A son avis, l’Afrique doit refuser d’être « une spectatrice, voire une victime de la mondialisation ». Le recteur est convaincu que « la mondialisation n’affecte pas seulement l’économie mais aussi le savoir dans la manière de produire, dans sa circulation, dans sa gestion et dans son contrôle ». Aussi, les objectifs visés de la Chaire sont entre autres, le renforcement des capacités analytiques et institutionnelles pour la formulation de politiques commerciales et la maîtrise des mécanismes du système commercial multilatéral ; le renforcement des capacités de recherche du Centre de recherches économiques et appliquées (Crea) ; la mise en place d’un cadre de réflexion et d’échanges entre universitaires et cadres du secteur privé sur les questions liées aux politiques et négociations commerciales ; l’établissement d’un réseau entre centres de recherche afin de favoriser un transfert rapide et efficace des connaissances.
Symbole de la crédibilité de l’Ucad
Le recteur Ndiaye a indiqué que le choix de la Faseg prouve que « la crédibilité de l’Ucad est intacte et grande dans les milieux de la recherche et de l’Enseignement supérieur ». De l’avis du doyen de la Faseg, le Pr. Ahmadou Aly Mbaye, ce choix qui est un « succès éclatant pour l’Ucad » consacre les efforts du gouvernement sénégalais et des autorités universitaires pour la « construction africaine tournée vers le futur » mais aussi « le redynamisme de l’enseignement supérieur devenu priorité pour le gouvernement ». Pascal Lamy a fait savoir son espoir de voir l’Ucad continuer à être « ce repère de savoir » en commerce international. Le choix fait sur l’Ucad est « une reconnaissance de la qualité de votre investissement », a-t-il déclaré à l’endroit des autorités. « Gouverner par le savoir, poursuit-il, joue un rôle moteur dans cette entreprise de chaire académique ». Il faut améliorer les connaissances et la compréhension du système commercial chez les étudiants et les populations, a invité Pascal Lamy. Car, « le savoir a des conséquences sur la croissance et la pauvreté », estime-t-il, avant d’inviter à stimuler l’enseignement et la recherche, le débat public et la coopération entre l’enseignement supérieur et les entreprises de recherche.
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