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L’armée chasse Morsi du pouvoir

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L’armée égyptienne a mis fin à la présidence de Mohamed Morsi ce soir, après que celui-ci eut refusé d’accepter les exigences posées dans l’ultimatum que l’armée lui avait lancé lundi. Selon CNN, les troupes ont pris position dans les endroits clés de la capitale. La constitution a été suspendue. Le président déchu a appelé à résister pacifiquement à ce coup d’État de l’armée.

Plus tôt, le conseiller pour la sécurité nationale du président Mohamed Morsi, Essam al-Haddad, a dénoncé mercredi un «coup d’État militaire» après l’expiration d’un ultimatum de l’armée et l’interdiction faite à plusieurs dirigeants islamistes, dont M. Morsi, de quitter le territoire.

«Dans l’intérêt de l’Égypte et pour la précision historique, appelons ce qui se passe par son vrai nom : un coup d’État militaire», a-t-il déclaré dans un communiqué publié sur Facebook, peu après l’expiration de l’ultimatum demandant au président Morsi de se plier «aux revendications du peuple».

Les militaires égyptiens s’étaient alors déployés dans la capitale.

Les opposants au président islamiste étaient rassemblés mercredi en masse à travers le pays afin de réclamer son départ, alors que l’ultimatum posé par l’armée au chef d’État a expiré.

«Alors que j’écris ces lignes, je suis parfaitement conscient qu’elles sont peut-être les dernières que je vais publier sur cette page», a ajouté M. Haddad.

Le président Mohamed Morsi et plusieurs dirigeants des Frères musulmans ont été interdits de quitter l’Égypte mercredi, dans le cadre d’une enquête sur une affaire d’évasion de prison en 2011, ont indiqué des sources de sécurité.

«Tous les suspects impliqués dans l’affaire des évasions de la prison de Wadi Natroun en 2011, dont le président Mohamed Morsi et plusieurs dirigeants des Frères musulmans, sont sous le coup d’une interdiction de quitter le territoire conformément à une décision de hauts responsables de la sécurité», a déclaré une source au sein des services de sécurité.

Des responsables à l’aéroport du Caire ont confirmé à l’AFP avoir reçu l’ordre d’empêcher les responsables islamistes, dont le Guide suprême de la puissante confrérie Mohammed Badie et son «numéro 2» Khairat al-Chater, de voyager.

Ces mesures interviennent alors que vient d’expirer un ultimatum de l’armée qui avait donné lundi 48 heures à M. Morsi pour se plier «aux revendications du peuple» dont une partie participe depuis dimanche à des manifestations monstres réclamant son départ.

Un tribunal égyptien avait affirmé le 23 juin que le mouvement islamiste palestinien Hamas et le Hezbollah chiite libanais étaient impliqués dans l’évasion de prisonniers, dont l’actuel président Morsi, de cette prison à quelque 70 km au nord-ouest du Caire, pendant la révolte contre Hosni Moubarak début 2011.

Le président du tribunal d’Ismaïliya, sur le canal de Suez, avait demandé au Parquet d’enquêter sur cette évasion qui s’est produite en janvier 2011. Il avait affirmé que les Frères musulmans, dont est issu M. Morsi, avaient organisé l’évasion avec l’aide de membres du Hamas et du Hezbollah.

À l’époque, M. Morsi avait assuré que lui et les 33 autres membres de la confrérie islamiste emprisonnés ne s’étaient pas évadés mais que «des habitants (leur avaient) ouvert les portes» de la prison.

Des dizaines de blindés

Des dizaines de blindés de l’armée égyptienne se sont déployés mercredi en fin d’après-midi aux abords de rassemblements des partisans du président islamiste Mohamed Morsi au Caire, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Une source militaire, citée par l’agence officielle Mena, a déclaré que les troupes s’étaient massivement déployées dans les quartiers de Nasr City (nord-est), d’Héliopolis et près de l’Université du Caire.

L’armée a fermé les rues menant aux points de rassemblement des partisans du chef d’État en face de l’Université du Caire à Gizeh, dans le sud de la capitale, selon les journalistes de l’AFP.

Les télévisions locales ont également indiqué que l’armée commençait à fermer plusieurs voies menant à la place Rabaa al-Adaouiya à Nasr City, où des milliers de pro-Morsi étaient rassemblés.

Les Américains «très inquiets»

Les États-Unis ont dit mercredi être «très inquiets» de la situation en Égypte, et ont appelé le président Morsi à «en faire plus» pour répondre aux inquiétudes des manifestants égyptiens.

«Nous restons très inquiets de ce que nous voyons sur le terrain en Égypte», a déclaré Jennifer Psaki, porte-parole du département d’Etat. «Nous avons le sentiment qu’il manquait des propositions déterminantes dans les propos du président Morsi», a-t-elle poursuivi, évoquant le discours prononcé mardi par Mohamed Morsi.

Plus tôt, le secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel s’est entretenu par téléphone mardi avec Abdel Fattah al-Sissi, son homologue égyptien, par ailleurs chef de l’armée qui a lancé un ultimatum au président Mohamed Morsi, a affirmé mercredi le porte-parole du Pentagone, George Little.

Refusant d’évoquer la teneur de leur conversation, M. Little a réitéré la position américaine selon laquelle les Etats-Unis «soutiennent le processus démocratique en Égypte».

L’ultimatum de l’armée égyptienne menaçant d’imposer sa propre «feuille de route» au président islamiste Mohamed Morsi a expiré mercredi à 9h30 (heure de Montréal) et une déclaration des militaires était attendue.

M. Hagel avait déjà appelé M. al-Sissi en fin de semaine passée, selon M. Little qui a précisé que Washington «ne soutenait aucun groupe ou parti.»

«Nous croyons que cela doit se résoudre par des moyens politiques», a-t-il plaidé.

Mais à l’expiration de l’ultimatum rejeté par le président Morsi, un de ses conseillers a dénoncé par communiqué un «coup d’Etat militaire».

Le Pentagone entretient d’étroites relations avec l’armée égyptienne depuis la fin des années 1970. Le Caire est l’un des principaux récipiendaires de l’aide militaire américaine qui s’élève cette année encore à 1,3 milliard.

Seuls Israël, l’Afghanistan, le Pakistan et l’Irak perçoivent davantage de fonds de la part de Washington pour leurs besoins militaires.

«Nous espérons pouvoir maintenir cette relation après la fin de la crise», a ajouté le porte-parole du Pentagone.

Cependant, en cas de coup d’État militaire, le Pentagone serait d’un point de vue légal vraisemblablement tenu de suspendre son assistance, comme il l’a fait avec le Mali après le coup d’Etat de 2012.

Lundi, les militaires avaient donné 48 heures au chef d’État pour «satisfaire les revendications du peuple», sous peine de se voir imposé une «feuille de route» rédigée par l’armée et prévoyant notamment, selon la presse, une suspension de la Constitution et un gouvernement transitoire.

M. Morsi, accusé par ses détracteurs d’accaparer le pouvoir au profit des Frères musulmans, la confrérie dont il est issu, a catégoriquement refusé de quitter le pouvoir, mettant en avant la «légitimité» que lui confère son élection démocratique.

Il a rejeté l’ultimatum de l’armée, affirmant qu’il ne se plierait à aucun «diktat».

Avant l’expiration du délai, le chef de l’armée égyptienne, Abdel Fattah al-Sissi, tenait des réunions avec le représentant de l’opposition Mohammed ElBaradei et des chefs religieux, a indiqué une source militaire à l’AFP.

Le porte-parole de l’armée, le colonel Ahmed Aly, a confirmé dans un communiqué que la direction militaire rencontrait «des symboles religieux, politiques, nationaux et des leaders des mouvements de la jeunesse», ajoutant qu’un communiqué serait publié dès la fin de ces réunions.

2 Commentaires

  1. C´EST FAUX CE N´EST PAS L´ARMÉE QUI A MIS MORSI DEHORS MAIS LE PEUPLE EGYPTIEN QUI SONT SORTIS DANS LA RUE C´EST LA VOLONTÉ DU PEUPLE EGYPTIEN QUI A MIS MORSI DEHORS ET L´ARMÉE ES TINTERVENU VU QU´IL N´ECOUTAIT PAS LES REVENDICATIONS DU PEUPLE EGYPTIENS ILS A ÉTE MIS EN RESIDENCE SURVEILLÉ ET C´EST LE PRESIDENT DE LA COUR CONSTITUTIONNELLE QUI PRENDRE L´INTERIM DONNÉ DE BONNES INFORMATIONS…..

  2. Merci pour les informations pertinentes Parcours 16.
    Dieu fasse que le Peuple sénégalais s’imprègne bien de ce qui vient de se passer en Egypte et intègre que le Pouvoir lui appartient !!!Macky SALL avec son Assemblée nationale bidon doivent trembler de peur…

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