Malgré une qualification irréprochable pour la prochaine Coupe d’Afrique des Nations (cinq victoires, un nul) et un statut de favori à défendre à Bata (Guinée-Equatoriale), le sélectionneur des «Lions de la Teranga», Amara Traoré, ne sait pas encore de quoi demain sera fait. Son contrat avec l’Etat, à travers la Fédération sénégalaise de football (Fsf), devant expirer le 31 décembre prochain, il est aujourd’hui question de renouvellement, pour poursuivre la « belle aventure », ou de rupture du ban. Si la Fsf semble avoir choisi de continuer avec son entraîneur, avec lequel elle est déjà assez avancée dans les négociations salariales, l’Etat, à travers les ministres des Sports et Budget, freine des quatre fers pour on ne sait quelle raison.
Quelques jours avant le match amical Guinée-Sénégal, à Mantes-la-Jolie (France), Amara Traoré, flanqué de son avocat et ami d’enfance, Me Pape Jean Seck, a entamé les discussions avec cet autre avocat, Me Augustin Senghor, président de la Fédération sénégalaise de football (FSF). Au terme de leur rencontre, il est clairement apparu la volonté du coach de poursuivre la collaboration, non sans demander la revalorisation de ses émoluments. Sans chercher à « monter les niveaux », l’ancien entraîneur de la Linguère de Saint-Louis a révélé avoir eu «des contacts à l’extérieur pour diriger de grands clubs et des équipes nationales».
Selon les indiscrétions qui sont sorties de cette rencontre, Amara Traoré exigeait la révision, du simple au double, de son salaire qui était de six (06) millions de FCFA. Une demande à laquelle n’a pas accédé Me Senghor, qui ne peut rien décider sans en référer à la tutelle, le Ministère des Sports, employeur du sélectionneur. Et le 30 novembre dernier, Me Senghor dit avoir écrit au Ministère des Sports, afin de lui rappeler que «la FSF et le sélectionneur national ayant trouvé un accord sur le principe de renouvellement du contrat, il appartient à l’Etat, tiers payeur par le biais du Ministère de tutelle, de se déterminer par rapport aux propositions du sélectionneur national… afin que l’avenant de renouvellement du contrat puisse être finalisé».
Les ministres entretiennent le flou
Pourtant, face aux députés et sénateurs, lors du vote du budget de son département, le ministre d’Etat, ministre des Sports, Abdoulaye Makhtar Diop a juré n’avoir jamais reçu les propositions de renouvellement du contrat de l’entraîneur national de football. Toute chose qui étonne le président de la Fsf, par ailleurs maire de Gorée. Sans vouloir polémiquer avec le ministre, Me Senghor a poliment indiqué que «désormais, les discussions se feront entre les trois parties concernées» (Ministère, Fédération et sélectionneur ou son avocat)… Afin, certainement, que personne ne puisse désormais nier ses propos.
Le ministre délégué chargé du Budget, Abdoulaye Diop, semble ramer dans la même direction que son homonyme des Sports, précisant n’avoir reçu aucune sollicitation, à ce propos, du département des Sports. Toutefois, « l’argentier » de l’Etat du Sénégal souhaite que son Ministère «soit associé aux négociations», dès lors que c’est lui qui casque, mais aussi que lui soit soumis le projet de contrat.
Selon des sources proches du gouvernement, les réticences sont dues au fait que le salaire payé à Amara Traoré est hors de l’indice des différentes hiérarchies de l’Administration sénégalaise (six millions FCFA), encore que le coach demande son augmentation, du simple au double, soit 12 millions FCFA.
Des 8 briques de Metsu aux 20 millions de « Kaspi »
Pourtant, des techniciens qui ont eu à diriger l’équipe nationale du Sénégal, ces dix dernières années, Lamine Ndiaye et Amara Traoré ont été les moins bien payés. Bruno Metsu (2000-2002) percevait hui (08) millions FCFA ; il a conduit l’équipe en finale de la CAN et en quart de finale du Mondial, en 2012. Son successeur, Guy Stephan, qui s’est arrêté en quart de finale de la CAN 2004 avant d’être remercié, avait un salaire de 15 millions FCFA. Enfin, le tout dernier entraîneur étranger, Henri Kaspeckzak, qui a abandonné les « Lions » en pleine Coupe d’Afrique à Tamale (Ghana), emportant avec lui plusieurs moins de salaire payés d’avance, était pointé à 20 millions FCFA. Pourquoi un technicien sénégalais, diplômé du centre de référence de Clairefontaine, où sont formés les meilleurs coachs français, ne mériterait pas d’être aligné sur le même indice salarial que ses collègues européens ?
Comme c’est Abdoulaye Makhtar Diop qui avait « déniché » Claude Leroy, en 1988, il ne serait pas étonnant qu’il veuille sortir de sa manche un autre « sorcier blanc » pour espérer décrocher le titre en Afrique centrale. Ce que les Sénégalais, à coup sûr, n’entendront pas de cette oreille. Et, au premier chef desquels, la Fédération sénégalaise de football, qui n’a visiblement rien à reprocher à son sélectionneur.
Selon la FSF, un courrier a été adressé mercredi dernier au ministère des Sports, dans lequel il lui est fait un compte rendu des négociations qui ont été faites avec le sélectionneur national Amara Traoré dans le cadre du renouvellement de son contrat. Cette correspondance, ajoute le communiqué de la FSF, «fait suite aux rencontres qui ont eu lieu durant le mois d’octobre dernier, ajoute la fédération».
International sénégalais pendant plus d’une dizaine d’années, Amara Traoré est passé par toutes les équipes de jeunes (cadets, juniors, espoirs) avant d’intégrer la tanière. Il a également connu une brillante carrière professionnelle, qui l’a conduit au FC Metz, à Gueugnon, aux Emirats, avant qu’il ne termine sa carrière de joueur chez les « Forgerons », avec lesquels il a remporté, la même année, la Coupe de France et le titre de Meilleur buteur de Ligue 2.
Contrat d’objectif égal hausse de salaire
En 2006, alors qu’il assurait l’intérim avec Abdoulaye Sarr, après le limogeage de Guy Stéphan, le ministre des Sports d’alors, El Hadj Daouda Faye, avait refusé de les titulariser. Malgré cette hostilité de l’autorité de tutelle, ils avaient terminé au pied du podium, battus qu’ils ont été en demi-finale par l’équipe du pays organisateur, dans des conditions encore déplorables (penalty évident refusé à Diomansy). Amara pourrait être le premier entraîneur à offrir au Sénégal son premier titre continental, ce qui serait une confirmation des qualités de l’expertise locale, qui n’a rien à envier à des « mercenaires » et autres « chasseurs de primes », comme Kasperkzak.
L’avocat d’Amara Traoré, Me Pape Jean Seck, affirme que la demande de son client «est d’autant plus pertinente qu’on lui a fixé des objectifs», dont le premier, qui était la qualification à la CAN 2012, a été atteint et de fort belle manière. Les prochains jours nous édifieront.
On révèle, par ailleurs, les rémunérations des membres du staff technique qui entoure Amara Traoré. Ses deux adjoints, Abdoulaye Sarr et Mayacine Mar, également entraîneurs des Olympiques et des Espoirs, perçoivent –pour ces fonctions cumulées– un salaire de deux (02) millions FCFA, tandis que le chargé de mission, Ferdinand Coly, se contente d’un million FCFA.
lesenegalais.net
Ce n’est pas parce que l’on a fait qualifier le Sénégal à la CAN que l’on se permet de demander une augmentation de 100% de son salaire. Ou est-ce que l’on a vu un employé demander une augmentation de 100% quelque soient les performances qu’il a faites durant son contrat. S’il croit que il a un salaire bas, c’est parce que il a fait l’idiot en signant son contrat. Ce qui démontre qu’il n’était pas sûr de ses compétences, maintenant que les résultats sont là, il veut être augmenter de 100%. S’il a des contacts qui lui proposent un salaire qui fait 100% de son salaire au Sénégal, il n’a qu’à partir. Nul n’est indispensable dans ce pays. et je crois que ce n’est pas le moment de demander une augmentation, s’il croit qu’il a déjà la CAN dans sa poche, il se trompe. Il n’a qu’à travailler encore plus, ce que l’on a vu pendant les éliminatoires n’est pas digne d’un champion d’Afrique.