Les Emirats arabes unis (EAU) ont décidé, dimanche 1er août, de suspendre à partir du 11 octobre certains services du téléphone multimédia BlackBerry. « Dans l’intérêt public, nous avons informé aujourd’hui les fournisseurs des services de télécommunications dans le pays, de notre décision de suspendre les services de messagerie instantanée, des mails et de recherche Internet du BlackBerry », a indiqué le directeur général de l’Autorité de régulation des télécommunications (TRA), Mohammed al-Ghanem.
Il ne s’agit pas de censure. Ce dont nous parlons, c’est d’une suspension en raison d’un manque de conformité avec les régulations des EAU », a assuré M. al-Ghanem. Les Emirats s’opposent à l’hébergement et la gestion à l’étranger des données de Blackberry. Selon TRA, Blackberry, fabriqué par le canadien Research In Motion (RIM), est le seul à opérer ainsi. Les utilisateurs des smartphones de Nokia et des iPhone d’Apple ne sont pas concernés par la suspension.
ENVIRON 500 000 UTILISATEURS AUX EMIRATS
« Cette décision est fondée sur le fait que, dans leur forme actuelle, certains services de Blackberry permettent aux utilisateurs d’agir hors de la juridiction, entraînant des problèmes au niveau social, juridique et de sécurité nationale », rapporte de son côté l’agence de presse officielle. La suspension restera en vigueur « tant qu’une solution conforme aux législations sur les télécommunications en vigueur dans le pays n’est pas trouvée », a indiqué l’Autorité de contrôle des télécommunications.
Blackberry compte environ 500 000 utilisateurs dans les EAU. Anticipant les problèmes de communications que pourrait engendrer l’arrêt de certains services, M. al-Ghanem a affirmé que les opérateurs Etisalat et Du avaient reçu les consignes de fournir des alternatives. Une décision confirmée par Etisalat, l’une des plus importantes du secteur au Moyen-Orient. « Nous annoncera bientôt une série de produits et services mobiles alternatifs pour nos clients de BlackBerry », a indiqué la compagnie.
« Le gouvernement voit les services proposés par BlackBerry, notamment son service de messagerie instantanée, comme une entrave à sa stratégie de renforcement de la censure, du filtrage et de la surveillance », a estimé de son côté Reporters sans frontières (RSF) dans un communiqué publié fin juillet. L’année dernière, le canadien RIM avait indiqué qu’un logiciel de mise à jour distribué par Etisalat, était en réalité une « application de surveillance des télécommunications ».
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