Le gouvernement du président ivoirien sortant
Laurent Gbagbo appelle à un « cessez-le-feu immédiat » et à une « ouverture du
dialogue » avec son rival Alassane Ouattara, dont les forces progressent dans
tout le sud du pays, a déclaré mardi à l`AFP son porte-parole Ahoua Don Mello.
« Nous appelons à un cessez-le-feu immédiat et à l`ouverture du dialogue
sous la médiation du haut représentant de l`Union africaine (UA). Faute de
quoi, nous utiliserons notre droit légitime de défense », a-t-il dit.
« Nous avons reçu un courrier de l`UA nous invitant à une négociation dans
le cadre de l`UA, du 4 au 6 avril à Addis Abeba. On n`a pas encore répondu
mais il n`y a pas de raison de refuser une occasion de dialoguer », a-t-il
ajouté.
« Nous avons adopté une stratégie de repli (militaire). Nous espérons que le
dialogue va s`ouvrir incessamment, il ne sert à rien d`aller à l`affrontement
pour augmenter le nombre de victimes », a assuré M. Don Mello.
Le porte-parole a également accusé les forces pro-Ouattara de commettre des
exactions lors de leur progression: « ils tuent, volent, violent et pillent la
population. Il y a près d`une dizaine de morts, dont certains brûlés vifs ou
égorgés, sur le front ouest notamment », a-t-il affirmé.
Ces accusations n`ont pas pu être confirmées de source indépendante dans
l`immédiat.
Il a aussi accusé la Mission de l`ONU en Côte d`Ivoire (Onuci) de « servir
de couverture aérienne et terrestre aux rebelles sur tous les fronts ».
Concernant les accusations de l`Onuci selon lesquelles les forces loyales à
M. Gbagbo ont tué lundi une « dizaine de civils innocents » dans le quartier de
Williamville à Abidjan, il a répondu: « c`est de la diversion, cela traduit le
comportement partisan de l`Onuci ».
Depuis fin 2010, le camp Gbagbo demande le départ de l`Onuci, l`accusant
d`avoir pris parti pour M. Ouattara dans le conflit post-électoral ayant fait
plus de 460 morts, selon l`ONU. Les Nations unies reconnaissent M. Ouattara
comme président.
Au cours de la crise, des partisans de M. Gbagbo ont attaqué des membres de
l`Onuci ou leur véhicule.
AFP