Le Cap-Vert, pour sa première participation à une Coupe d’Afrique des nations, a réussi un petit exploit en obtenant le match nul (0-0) face au pays hôte qu’est l’Afrique du Sud, dans le match d’ouverture de la CAN-2013 (groupe A), samedi à Johannesburg. A 20h, dans l’autre match du groupe, le Maroc doit assurer face à l’Angola
Ce match liminaire laissera un goût mitigé, celui d’une partie sans but et pauvre en frissons, autres que ceux procurés par la pluie, mais rehaussé par l’attitude valeureuse du Petit Poucet de la compétition, venu décrocher un bon point au coeur de l’assourdissant et continu vrombissement des vuvuzelas. Sur un terrain gorgé d’eau, puisqu’il avait plu quasiment toute la journée sur Johannesburg, le match a regorgé d’imprécisions, notamment de coups francs mal exploités.
Entre l’Afrique du Sud, grande puissance économique du continent avec ses 50 millions d’habitants, et le Cap-Vert et son demi-million d’habitants, ce n’était pas finalement tout à fait David contre Goliath. Plutôt un combat à somme nulle. Combatifs, les acteurs l’étaient, et les Bafana Bafana dominaient dans l’ensemble les débats. Mais pour quoi faire ?
Le moment le plus spectaculaire fut sans doute cette percée de Platini plein axe, qui décrochait la défense centrale sud-africaine bien lourde sur ce coup-là, pour décocher une frappe, mais non cadrée (15e). Le sélectionneur des Requins bleus, Lucio Antunes, contrôleur aérien de son état en congé sabbatique, pouvait se frotter le crâne: c’était bien là l’occasion de créer la première grosse sensation du tournoi.
Mais les Requins bleus se sont dans l’ensemble montrés plus incisifs en attaque, avec une frappe excentrée de Platini dans le petit filet extérieur (34e), un ballon que le Lillois Mendes ne pouvait suffisamment redresser après un corner (44e) et une frappe de Heldon qui contraignait aussi Khune à un beau plongeon (73e). Mendes a aussi tenté des tirs lointains, dans les tribunes. Côté sud-africain, Tshabalala déployait une belle activité, et délivrait un beau coup franc pour Phala qui, seul au second poteau, ratait sa reprise (33e). Et c’était tout au rayon des occasions sud-africaines !
Les Bafana Bafana manquaient cruellement de percussion, butant sur un bloc défensif cap-verdien bien regroupé autour de son capitaine Nando Neves. Les Sud-Africains ont manqué le coche en début de partie, lorsqu’ils ont pris à la gorge des îliens peut-être impressionnés par leurs débuts historiques dans ce grand stade (mais finalement pas tout à fait rempli de ses 90.000 spectateurs prévus). Puis en fin de match, au plus fort de leur pression. Le Cameroun s’était déjà cassé les dents sur ces Requins bleus durs à cuire. Le Maroc et l’Angola dans le groupe A sont prévenus.
Le Maroc peut déjà faire la bonne opération
L’autre favori de ce groupe A, le Maroc devra monter un autre visage que lors des éditions précédentes, puisqu’il n’avait terminé que troisième de son groupe en 2012, sous l’égide d’Eric Gerets. Pire, les Marocains n’ont jamais dépassé le premier tour depuis leur finale perdue en 2004. Leur nouveau sélectionneur, Rachid Taoussi, a fait des choix discutés en écartant des grands noms de la sélection tels Chamakh, Taarabt et l’ex capitaine Kharja. Mais la bonne nouvelle vient finalement de la présence de Younès Belhanda, jugé un temps inapte après une élongation contractée le 10 janvier. Si le meneur de jeu montpelliérain tiendra finalement sa place, un doute subsiste quant à la présence de Chafni (fatigue) et Belghazouani (grippe).
Face aux Lion de l’Atlas on retrouvera les antilopes noires d’Angola emmenées par l’entraîneur uruguayen Gustavo Ferrin et le buteur Manucho. L’attaquant de Valladolid semble confiant quant à la performance des siens : « Je suis en forme actuellement, je marque but sur but et j’espère bien que cela va continuer ici, a dit le capitaine. C’est indispensable si nous voulons faire oublier nos présences décevantes ces dernières années ». En 2012, l’Angola avait terminé troisième de son groupe, derrière la modeste équipe du Soudan.
RTL.fr