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Le carnage des finances publiques comme legs économique du régime de Macky SALL (par Seydina Alioune Ndiaye-Économiste)

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Il souffle en cette fin de ramadan et de semaine pascale une agréable brise de renouveau au Sénégal, avec l’élection salutaire de M. Bassirou Diomaye FAYE à la tête du Sénégal. Celle-ci semble portée par une triple promesse de souveraineté, de bonne gouvernance et de rupture quant aux pratiques décriées d’un régime dont le constat de l’échec fait un large consensus.

Une fois l’euphorie tombée, place à la réalité du terrain, avec la mise en place de la nouvelle équipe gouvernementale à laquelle tout citoyen patriote forme ses vœux de réussite. Cette réalité, du moins du point de vue du financement de l’économie, est un véritable panier à crabes où il faudra plonger ses mains pour tenter de démêler l’écheveau du tapis de bombes que laisse le défunt régime de Macky SALL.

Le terme de carnage des finances publiques peut sembler excessif pour les esprits feutrés ; il n’en demeure pas moins qu’il est très en déca du niveau de dette publique laissée en héritage à la nouvelle équipe. En effet, l’orgie de l’endettement étranger qui a servi de boussoleéconomique au régime de Macky SALL a, en toute logique, grevé les caisses de l’Etat à telle enseigne que jamais dans l’histoire du Sénégal, le niveau de service de la dette n’a atteint de telles proportions. Jugez-en vous-mêmes.

Rien que cette année, le service de la dette est de 1 248 Mds de F CFA, soit près de 104 Mds de FCFA par mois sur un stock de dette publique à rembourser de 11 000 Mds de FCFA en 05 ans, c’est-à-dire durant le quinquennat présent de 2024 à 2029 !

La course aux fameux Eurobonds libellés en dollars US, avec la remontée actuelle des taux d’intérêt, conjuguée aux tensions géopolitiques et à une inflation importée qui réduit drastiquement les marges d’élargissement de l’assiette fiscale, font de l’enjeu du niveau d’endettement un très sérieux goulot d’étranglement auquel le nouveau pouvoir devra faire face pour tenir ses promesses, car le budget hérité sera très serré en 2024.

Au demeurant, l’inefficacité économique de cet endettement étranger conditionné a été démontrée amplement, car elle a piégé notre économie dans une stratégie de croissance sans développement, en saupoudrant la misère sociale par le prestige des infrastructures parfaitement déconnectées des besoins de l’économie réelle du pays. 

En témoigne le ratio pertinent de la dette extérieure sur les recettes d’exportations du Sénégal qui s’est dégradé de 136% à +466% sur la décennie 2010-2021, avec un déficit de la balance commerciale de près de 5 000 Mds de F CFA et des importations alimentaires de près de 1 000 Mds de F CFA. 

Cette dette exponentielle est le deuxième poste budgétaire de l’Etat, derrière les rémunérations des quelques 179 071 fonctionnaires. Le cadeau de dernière minute du régime précédent a été d’alourdir la masse salariale desdits agents de l’Administration de +25% avec une rémunération mensuelle de 131,5 Mds de F CFA, soit 1 578 Mds de F CFA par an ! Au passage, en janvier 2024, près de 2 500 agents ont été recrutés.

Si on résume, rien que sur la dette et les salaires, l’Etat doit décaisser pas moins de 235 Mds de F CFA par mois pour honorer ses engagements. On comprend mieux alorsl’emprunt obligataire de 200 Mds de FCFA, le 18 janvier dernier, avant même la mise en place effective du budget, pour faire face aux tensions évidentes de trésorerie.

C’est pourquoi il est crucial, pour les nouveaux tenants du régime, de procéder à un état des lieux exhaustif de la situation financière et macroéconomique du Sénégal, pour dire la vérité au Sénégalais et en appeler à leur soutien pour éviter tout ponce-pilatisme des nouveaux opposants, d’une part. 

D’autre part, cet exercice permettra également de convoquer autour de la table toutes les compétences pour échafauder ses stratégies efficientes de financement optimal des priorités dégagées par le Premier Ministre Ousmane SONKO et son Gouvernement, tout en faisant la reddition des comptes sur les actes de mal gouvernance qui pourraient être dérivées de la survenance de cette situation fâcheuse. 

Pour faire focus sur l’essentiel : l’emploi des jeunes, la lutte contre la vie chère et l’atteinte de la souveraineté alimentaire, dans un Sénégal juste et prospère.

Seydina Alioune NDIAYE, Economiste, Associé SENQUANT

2 Commentaires

  1. Pour être de mauvaise foi, on peut difficilement faire mieux. Des politicards parlent de carnage financier sans fournir la plus petite once de preuve de leur accusation. Le Sénégal n’a jamais été mieux géré que sous Macky Sall. Les taux de croissance ont atteint des niveaux jamais égalés. Le pays est en chantier, et le président sortant a placé le pays sur les rampes de l’émergence n’en déplaise tous ces nullards et bougnafiers qui imaginent des situations qui n’existent que dans leur tête de mule. Seulement, il fera jour demain !

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