La journée commémorative des casques bleus des nations Unies a été célébrée dans le monde le 29 mai dernier. La présente édition étant consacrée à la nation Haïtienne, le Sénégal a projeté un film documentaire le 28 mai passé, au nom de la paix ainsi que des témoignages de policiers sénégalais ayant fait la mission en Haïti dans leur houlette. La rencontre s’est déroulée au centre de l’information des nations Unies à Dakar.
La 8ème édition dédiée aux casques bleus a été très sombre à cause des pertes de vie des hommes en Haiti lors du séisme. Elle est peinte de tristesses et d’horreurs sur les différents témoignages des sénégalais qui y ont séjourné dans le cadre du maintien de la paix.
Au Sénégal, la journée commémorative s’est déroulée le vendredi 28 mai au siège des nations Unies. A cet effet, les organisateurs de cette rencontre ont projeté un film documentaire intitulé « Au nom de la paix » ainsi qu’une exposée et des témoignages.
Selon le directeur du centre d’information des nations Unies au Sénégal, Toussaint Kongo Doudou, « la journée internationale des Casques Bleus des nations unies a été décidée par l’Assemblée générale en 2002 pour rendre hommage à tous les hommes et femmes servant dans les opérations de maintien de la paix de l’Onu pour le haut niveau de professionnalisme, le dévouement, leur courage, et pour honorer la mémoire de ceux qui ont donné leur vie pour la cause de la paix ».
« Des embuscades au Darfour. Des actes de terrorisme à Kaboul et un accident d’avion en Haïti. Ce sont là quelques tragédies qui ont frappé le maintien de la paix l’année passée, coûtant la vie à 121 soldats », a soutenu le directeur qui a poursuivi que « presque autant de soldats de la paix ont péri en quelques secondes dans le séisme dévastateur qui a frappé Haïti en janvier dernier. La mission de stabilisation des nations Unies en Haïti a perdu 96 soldats de la paix. Le bilan le plus lourd depuis que le maintien de la paix existe ».
Malgré les désastres et traumatismes causés par la secousse en Haïti, M. Doudou attesté : « ce jour sombre est l’une des journées les plus glorieuses de l’Organisation. Car, les femmes et les hommes de la Minustah ont mis de coté leurs souffrances, remis rapidement la mission sur pied et aidé la population d’Haïti à faire face aux horribles conséquences de la catastrophes ».
Le Sénégal présent en Haïti
La gendarmerie et la police sénégalaise seront une fois de plus en Haïti cette année dans le cadre du maintien de la paix. Leur mission ne sera certes pas facile avec la tragédie qui a frappé cette nation en janvier 2010. Mais l’expérience fera la différence pour certains d’entres eux.
Un premier contingent s’y est déjà rendu et le second est sur le point pour le mois de juin courant, a-t-on appris pendant la commémoration de la journée dédiée aux casques bleus.
A cet effet, trois policiers sénégalais qui ont déjà fait Haïti ont répondu à l’invitation du bureau d’information des Nations Unies basé au Sénégal.
Ces nommés ont fait leur témoignage pour ce qu’ils ont vécu dans ce pays victime d’une répétition de cyclone, d’inondation mais aussi de Saccade.
Selon, Malick Sow, de la direction de la police judicaire « la présente mission est partie pour être l’une des plus difficiles de l’histoire des nations unies avec le drame qui a frappé le pays Haïtien. Avec ce deuxième déplacement dans cette terre, notre expérience nous sera très utile » et l’inspecteur Mansour Faye de la direction de la sécurité publique d’ajouter « la présente ne sera pas uniquement une mission de maintien de la paix dans cette partie comme ce fut le cas lors de notre première mission. La reconstruction de ce pays étant aussi un autre volet de ce qui attend le contingent d’observateurs sénégalais qui est sur le point de s’y rendre ».
Témoignages des policiers sénégalais
Ils étaient au nombre de trois policiers à prendre part à la journée commémorative, tous issus de la mission de stabilisation des nations unies en Haïti en 2004-2005.
Il s’agit, des inspecteurs Mansour Faye, Malick Sow et de l’agent de police, Louis Georges Médang. Le premier nommé, étant un rescapé des inondations, a demandé à l’assistance d’observer une minute de silence à la mémoire des disparus avant d’expliquer la tragédie. « Au moment où nous étions sur le point de nous rendre au marché pour faire nos achats, une forte pluie est venue s’abattre sur nous. Notre voiture fut engloutie par les eaux. Et là, c’était le sauve qui peut. Aucun hélicoptère ne pouvait survoler car il commençait à se faire tard. Il fallait attendre le lendemain pour voir les premiers secours. Nous avons vécu un drame en étant perché au deuxième étage. L’eau étant arrivée au premier, à notre niveau, nous pouvions apercevoir les cadavres des animaux et des personnes » a conté dans un air triste l’inspecteur Faye qui était basé dans la ville des Gonaives avant d’évoquer le cyclone Jeanne qui a causé beaucoup de pertes en vies humaines et des blessés graves ainsi que des portés disparus.
Son collègue, Louis Georges Médang qui était basé dans la région de la grande Anse à Jérémie, a axé son intervention en “créole“ sur sa mission en Haïti qui se résumait à la protection des civiles, à aider la police locale à être plus professionnelle, à participer au désarmement, à la démobilisation, à la réintégration des combattants, à la lutte contre les trafics de stupéfiants et surtout leur appui pour l’organisation des élections.
L’inspecteur Malick Sow, un professionnel de la criminalité, pour sa part a abondé sur la situation chaotique qu’il a vécue. Ainsi dira-t-il, « à notre arrivée, la loi du plus fort prédominée dans ce pays situé dans le bassin de la Caraïbe. L’armée dissoute, gardée toujours tout son arsenal d’armement par devers elle. La police était presque inexistante. Des kidnappings qui se comptaient par dizaine par jour. On vivait un vrai cauchemar à chaque fois, que nous constations des cadavres éparpillés dans les rues. Des délits qui restaient impunis à cause du manque de tribunaux et de personnel judiciaire »
sudonline.sn