Un journaliste américain, spécialiste de la police, décrit sur son blog les nombreux liens, qui existent entre le chef de l’Etat français et l’un des principaux protagonistes de l’affaire DSK.
Dans l’affaire DSK, les premiers rôles sont joués par l’accusé, la victime, les avocats, le procureur, mais aussi les policiers new-yorkais, et particulièrement leur chef, Ray Kelly.
Or, un journaliste, spécialiste du milieu policier new-yorkais, Leonard Levitt raconte sur son blog, que le même Ray Kelly est proche de Nicolas Sarkozy. De quoi alimenter la théorie, selon laquelle des fuites préjudiciables à DSK seraient organisées en haut lieu.
Leonard Levitt écrit qu’en 2006, le Président français, alors ministre de l’Intérieur, a décoré l’Américain de la légion d’honneur pour sa lutte contre le terrorisme.
Cet ancien responsable des douanes américaines sous Bill Clinton, francophile, a été également invité l’été dernier par le Président à la remise de la légion d’honneur à Alain Bauer, criminologue et expert français des questions de sécurité. Ce qui fait dire à Leonard Levitt que les relations du chef d’Etat et du commissaire ont « prospéré » depuis 2006, soulignant la tendance de Ray Kelly à accorder des faveurs aux « personnes puissantes et influentes qui sont susceptibles de lui rendre des services ».
Il pointe ensuite le manque d’entrain de Ray Kelly à identifier l’origine des fuites concernant l’ancien directeur du FMI, aux conséquences pourtant dévastatrices pour l’accusé, alors qu’il avait déployé des moyens considérables lors de fuites similaires dans l’affaire Imette St. Guillen.
Sur la base de cet article de Leonard Levitt, Bruno Roger-Petit, chroniqueur politique du Nouvel Observateur, s’interrogeait ce matin sur le silence de la presse française à propose de cette amitié. Une connivence décrite comme « éclairante » dans la lecture du traitement de l’affaire DSK.
Une proximité entre procureurs également
A ces informations sur le lien entre la police new-yorkaise et l’Elysée, est venue s’ajouter la révélation, le 3 juin par le site du Point, d’une rencontre le 16 mai (deux jours après l’arrestation de DSK), à New York, entre le procureur en charge de l’affaire, Cyrus Vance Jr. et le procureur de Paris Jean-Claude Marin. Le magistrat français a eu beau rappeler qu’il était invité de longue date pour une réunion sur la coopération anti-terroriste et assurer n’avoir pas abordé le sujet DSK, l’information est venue relancer les soupçons de manipulation par l’Elysée.
Contacté par LEXPRESS.fr, Alain Bauer se montre « très surpris » qu’on s’émeuve aujourd’hui des relations d’un ancien ministre de l’Intérieur et d’une pointure de la police américaine spécialiste des questions de terrorisme. Il connaît d’ailleurs Ray Kelly depuis « très longtemps, depuis l’époque où il était aux douanes sous Reagan ». Concernant les cérémonies des légions d’honneur, il rappelle qu’elles « se déroulent devant 800 personnes », et qu’elles n’ont donc « rien de secret ».
Des relations, qui seraient donc banales dans le cadre d’une coopération internationale. Mais le silence de l’Elysée, contacté par LEXPRESS.fr, à ce propos ne calmera certainement pas les rumeurs d’instrumentalisation des fuites pour affaiblir le principal rival de Nicolas Sarkozy en 2012.
Source : L’Express.fr via ferloo.com