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Le Conseil municipal au cœur d’un scandale

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Le conflit opposant la Municipalité de Louga au promoteur Soury Fall autour d’un projet immobilier (147 villas, 1 hôtel, 1 terrain multifonctionnel…) a les relents d’une demande de « rançon » ayant mal tourné. En effet, de sources sûres, après avoir encaissé 15 millions de francs du promoteur, des membres du Conseil municipal ont exigé de ce dernier 80 autres millions, en plus de 20 terrains des 6 hectares de terre qui lui ont été affectés. Mais les choses ont foiré, quand, après que la Cour suprême a tranché en sa faveur, Soury Fall a tordu le bras aux conseillers municipaux corrompus qui ont finalement pris l’engagement de le rembourser. Détails d’un scandale à base de millions de F Cfa.

C’est Me Abdoulaye Wade accusé d’avoir une boulimie foncière insatiable par Benno Siggil Senegaal, notamment le Parti socialiste, qui va, à coup sûr, rire sous cape. En effet, derrière la brouille sur les 6 hectares qui oppose la Mairie de Louga à un promoteur immobilier, se cache un scandale dans lequel a trempé, de sources dignes de foi, des Conseillers municipaux de la Ville dirigée par la mairesse socialiste Aminata Mbengue Ndiaye. Selon nos mêmes sources, après s’être d’abord opposés au promoteur immobilier, des conseillers avaient exigé de ce dernier 80 millions de F Cfa, condition indispensable pour lui permettre d’exploiter ses 6 hectares de terre que le Conseil municipal sortant présidé par l’ancien maire Maniang Faye avait octroyés à Soury Fall. C’était en 2007.

Un élément de la Police, témoin du décaissement des 7 millions de F Cfa
Par la suite, ce dernier a été contraint de décaisser 15 millions de francs Cfa. Soury Fall, devant le refus inébranlable des autorités municipales de le laisser poursuivre les travaux des 147 villas qui devaient sortir de terres, finit par plier et libérer la somme exigée. C’est ainsi qu’il dégage les 15 millions de F Cfa, remis en main propre au premier adjoint de la mairie, en l’occurrence Cheikh Lô. Mieux, le versement des 7 millions de francs a été effectué, dit-on, devant un élément de la Police.

Une demande de « rançon » autour de 20 terrains ayant mal tourné

Refusant de s’arrêter là, les Conseillers demandent au promoteur de lui céder 20 terrains de la superficie totale des 6 hectares. En échange de la poursuite des travaux. Mais ce fut la demande de « rançon » de trop ! Car ledit Conseil se heurte au refus catégorique du promoteur. Au motif que, pour Soury Fall, non seulement la Cour suprême a dit le droit, sur la base de documents que lui a délivrés l’équipe municipale sortante, mais aussi il a déjà versé 12,5 millions.

La revanche du promoteur au sortir d’une audience à la Cour suprême

Convaincu d’avoir été victime d’extorsion de fonds, le promoteur décide de s’attacher les services de la Justice, précisément la Cour suprême, pour que le droit soit dit, dans le bras de fer l’opposant à la mairie d’Aminata Mbengue Ndiaye. Au finish, Dame justice tranche en faveur de Soury Fall. Qui, à son tour, ne perd pas du temps, pour se venger du Conseil municipal. Soury Fall, selon nos mêmes sources, exige la restitution de son argent que lui avait soutiré l’équipe dirigée par l’ex-député socialiste. Celle-ci accepte de mettre la main à la pâte, rembourse à hauteur de 12,5 millions et reste devoir au promoteur 2,5 millions francs.

Toutefois, la Municipalité, poursuivent nos interlocuteurs, avait promis l’enfer à Soury Fall, non sans lui dire qu’elle s’opposera, par toutes les formes, à la poursuite des travaux des 147 Villas à location-vente au profit des enseignants. Sans compter l’érection de 728 cantines, d’un hôtel, ainsi que d’un terrain multifonctionnel. L’édile de la Ville, selon des indiscrétions, n’a jamais perçu directement des mains du promoteur un seul franc des millions de la controverse. Même si, confie-t-on : « le 1er adjoint, en encaissant les fonds, agissait au nom de l’équipe municipale »
Le 1er adjoint au maire : « je ne peux ni infirmer, ni confirmer… »

Joint au téléphone pour éclairer la lanterne des Sénégalais sur ce contentieux foncier sur fond de demande de « rançon » qui a mal tourné, le premier adjoint au maire s’offre d’abord le luxe de délivrer un cours de journalisme à son interlocuteur : « ici, dans la région de Louga, tous les journalistes me connaissent et aucun d’entre eux ne m’a interpellé sur cela, comme tu l’as fait », dit-il. Prié de préciser s’il a ou non encaissé les fonds en question, Cheikh Lô de se braquer : « je ne peux ni infirmer, ni confirmer le fait que le promoteur m’ait versé ou pas l’argent dont tu me parles ». Avant de marteler : « je suis un homme politique, tu ne peux pas m’entraîner sur certains terrains ». Nos tentatives d’entrer en contact de la mairesse Aminata Mbengue Ndiaye sont restées vaines, le téléphone cellulaire de l’édile de la Ville sonnant hier dans le vide, jusqu’à 22 heures.

Daouda THIAM lasquotidien.com

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