A Brazaville où il se trouve, le président de la République, Macky Sall a fait une communication lors du Forum du magazine économique Forbes Afrique sur invitation de son homologue Denis Sassou Nguesso, en marge de la visite d’amitié et de travail qu’il effectue depuis lundi au Congo.
L’Afrique s’est engagée depuis quelques années dans une ascendante progression qui l’extirpe lentement mais sûrement des entraves du sous-développement. Mais pour accélérer ce mouvement, le contient devrait activer davantage certains leviers dont les plus efficaces sont au nombre de quatre, a déclaré le Président Macky Sall, ce mardi à Brazzaville. Il participait au Forum du magazine économique Forbes Afrique où il a été invité à faire une communication, par son homologue Denis Sassou Nguesso, en marge de la visite d’amitié et de travail qu’il effectue depuis hier au Congo.
En présence des présidents Jacob Zuma ( Afrique du Sud), John Dramani Mahama (Ghana), Blaise Compaore (Burkina Faso) et Joseph Kabila ( RDC), mais aussi de personnalités comme Kofi Anan, Jean François Copé, Andrew Young, Christine Okrent…, le Chef de l’Etat a donné comme indicateur de succès dans l’effort de développement, le taux de croissance de l’Afrique en dessus de la moyenne mondiale depuis quelques années.
Pour Macky Sall, les leviers prioritaires pour l’accentuation de ce processus heureux d’attraction de l’Afrique vers le développent sont : l’éducation et la formation, une agriculture mécanisée, de l’énergie à coût soutenable et des infrastructures d’interconnexion entre les différents pays.
Point de développement, en effet, si, souligne le Président Sall en guise d’illustration, 80% des quelque 1,5 milliard de personnes vivant sans électricité résident en Afrique subsaharienne, comme c’est le cas actuellement. Autre ratio de confirmation de cet état de sous-électrification : 48 pays africains ( sur 53) produisent l’équivalent de la production d’électricité de…l’Espagne.
À côté de cette situation de faiblesse de production énergétique, le chef de l’Etat pointe aussi le désert infrastructurel qui obère les échanges entre pays africains par l’enchérissement des coûts de transport. Sous cet aspect aussi, des indicateurs foisonnent. Alors que le fret entre Shangai et Beijing ( 1300 km) est au prix de 1900 dollars, il est facturé à 3800 dollars pour Mombassa-Kampala, soit une distance de 1200 km… » L’Afrique des peuples se fera par les infrastructures » assène le Macky Sall.
Mais il est des secteurs où l’Afrique en bouche un coin aux Afro-pessimistes. Ainsi de la téléphonie mobile dont la progression de l’usage est plus rapide dans le continent que partout ailleurs. Le président Sall appelle ainsi l’ Afrique à combler ses déficits dans les secteurs où il accuse une grande faiblesse et à accélérer la cadence dans ceux où il est à la pointe. En juin dernier à Durban (BRICS), puis au Sommet du G8, le chef de l’Etat avait ainsi présenté , au nom de l’Afrique, le Programme pour les Infrastructures en Afrique ( PIDA), avec 51 projets identifiés d’un coût de 68 milliards de dollars, pour 2012-2020.
De même que, en septembre prochain, se tiendra une table ronde sur le financement des infrastructures en Afrique, suivie d’une concertation avec les partenaires en novembre à Dakar. D’ores et déjà, Macky Sall indique qu’il faut privilégier des pistes novatrices comme les joint-ventures, les concessions les partenariats public-privé.
Dans la salle des conférences du ministère des Affaires étrangères où le panel des invités planchait sur le thème de « l’émergence des classes moyennes africaines : financement des infrastructures, entrepreneuriat et nouveaux modes de consommation »’ , l’ animatrice était la journaliste Christine Okrent.