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Le discours de Sonko en question (Yatma DIEYE)

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Les paroles de Sonko, prononcées on ne sait plus quand, selon lesquelles « on devrait fusiller ces présidents qui ont dirigé le Sénégal ces dernières années » ont curieusement suscité de vives réactions particulièrement au sein de la mouvance présidentielle. Il est toujours dangereux d’interpréter les paroles de quelqu’un si on est animé d’une intention malicieuse. On peut faire dire n’importe quoi à n’importe qui si on déplace ses paroles hors contexte. Tous les moyens sont bons pour mettre le leader de Pastef en défaut, mais jusqu’ici ils n’y ont pas réussi.

Il arrive souvent que le locuteur recoure à une figure de rhétorique –ou figure de style -dont l’effet recherché contribue à mieux atteindre son public. Une figure très connue est l’hyperbole. Une hyperbole est « une figure de style qui utilise l’exagération pour mettre un élément en relief, pour frapper les esprits ou pour ironiser » Le dictionnaire de Littré dit que dans l’hyperbole on «  augmente ou on diminue excessivement la vérité des choses pour qu’elle produise plus d’impression ». Le dernier Premier ministre de Wade a utilisé à peu près les mêmes mots sans que cela ait fait l’objet de réactions aussi hostiles, mais cela se comprend : selon que vous soyez de la mouvance présidentielle ou de l’opposition, les jugements des acolytes vous rendront blanc ou noir.

Le discours de Sonko ,contrairement à ce que dit Ibrahima Sène n’est ni « extrémiste ,ni violent« ; il faut chercher l’extrémisme et la violence chez celui qui emprisonne à tout bout de champ ,qui détourne les maigres ressources d’un peuple meurtri, qui fait la promotion du népotisme en plaçant famille, belle –famille et relations dans des stations juteuses, qui incarcère un vieil homme dont le seul métier qu’on lui connaît est d’enseigner le Coran ,en l’accusant de terrorisme pour ensuite le libérer comme si de rien n’était; la violence et l’extrémisme , c’est se pointer au-devant de l’Assemblée nationale armé d’une grosse pierre qui pèse une tonne-ne vous en faites pas, c’ est encore une hyperbole-dans le dessein de procéder à un acte de vandalisme; c’est de pousser l’incompétence jusqu’ à laisser la capitale sans eau pendant plus de 6 mois. Quant à l’autre fossile de la politique, le tocard des élections, il gagnerait à se terrer dans son coin de Ngéniène. » Nous ne confierons pas les rênes du pays à un homme sans expérience « , dit-il. Demandons-nous à quoi lui a servi son expérience. Tout le monde s’accorde à dire que c’est à cause de lui qu’Abdou DIOUF a perdu le pouvoir : Djibo KA et NIASSE ont quitté le PS à un moment crucial du fait de ses agissements. Un de mes amis se gaussait de lui en le comparant à un défenseur qui marquait des buts contre son camp. En être réduit à un simple collecteur de signatures après avoir occupé de si hautes fonctions, quelle déchéance!

D’autre part, ce » qui n’est connu ni des républicains ni des démocrates « c’est de promulguer des lois liberticides, c’est le fait d’interdire des manifestations reconnues par la constitution (on en dénombre plus de 50 dit-on ,dont certaines réprimées avec une violence injustifiée ) ,c’est le fait d’instrumentaliser la justice à des fins politiques (dites-moi ,que sert-il à Sonko « de faire prévaloir ses droits en traînant en justice celui qu’il considère l’avoir diffamé « ?) Moralité ? Chacun voit midi à sa porte, mais celle de BBY est très étroite.

Il ne faut surtout pas laisser prospérer le discours de Sonko, sinon pour eux, ce sera la fin des privilèges et de sinécures.

 

Yatma DIEYE, professeur d’anglais, Rufisque

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