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Le droit, dans tous ses états !

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Notre système juridique a été quelque peu chahuté ces derniers temps, du fait d’abord du camouflet reçu des instances juridiques d’un ensemble sous-régional auquel nous sommes liés, à savoir la Cedeao qui nous a rappelé les voies à suivre en termes de procédures ; et ensuite du fait de l’élargissement de Cheikh Béthio Thioune des liens de la prévention.

Deux faits judiciaires totalement indépendants, qui cependant mettent en lumière nos insuffisances procédurières ou alors procédures tout simplement méprisées.

Alors, pourquoi tant de bruits autour de ces deux décisions ? La « victoire » des libéraux doit être atténuée, du fait que c’est une décision qui ne lie pas les autorités actuelles, quant à la conduite du processus.

La communication des membres du Pds ressemble à s’y méprendre à une volonté d’absolution de tous les méfaits dont ils sont accusés, ou à tout le moins soupçonnés. Ils ne sont pas habilités à crier « Victoire » de sitôt, et ils devraient même la jouer plus cool et moins fanfarons face à l’immensité des sommes apparemment détournées sous leur magistère.

Certes il existe la présomption d’innocence, mais ce n’est pas le rejet d’une procédure par un organe sous-régional qui vaut absolution. D’ailleurs ce volet de la procédure qui met en cause la volonté de ces hommes de vouloir quitter le territoire sénégalais coûte que coûte, semble être frappée du sceau du bon sens quand on sait que c’est lors de ces voyages qu’il peut être mis sur pied, des stratégies visant à dissimuler certains avoirs ou à mettre sur pied des stratégies d’explications aux autorités judiciaires, notamment avec le parrain Abdoulaye Wade qui tire depuis Versailles toutes les ficelles de ce mauvais feuilleton politico-judiciaire.

Cependant, il nous faut bien convenir qu’il demeure inacceptable qu’à un tel niveau de professionnalisme, les avocats de l’état sénégalais se soient laissés surprendre par cette procédure et qu’ils aient mal ficelé leur dossier, ouvrant cette brèche salvatrice à des personnalités qui sont empêtrés dans des dossiers scandaleux et qui peuvent faire accroire que cette décision vaut innocence.

D’ailleurs on se demande au rythme où vont ces convocations aux issues incertaines, si le respect des procédures et de l’état de droit, est leur souci premier. Ce désordre procédurier est en train de désespérer les citoyens qui souhaitent qu’on leur dise si des milliards ont été détournés et par qui, et souhaite que le cas échéant, les auteurs de ces prévarications criminelles soient châtiés pour que plus jamais de tels cas ne se reproduisent.

L’autre affaire où le droit se retrouve dans une position quelque peu oblique, ou alors prend des aspects qui frisent les courbes élastiques gymnastique politique, c’est bien l’affaire de Medinatoul Salam qui avait vu le guide des Thiantacounes, Cheikh Béthio Thioune, inculpé de complicité de meurtre, de recel de cadavres et d’inhumation clandestine. Incarcéré depuis le 22 navril 2012, ce dernier a vu son séjour carcéral agrémenté de quelques problèmes, dus à la réception de ses talibés dans l’enceinte pénitentiaire à Thiès, à la longue visite d’une de ses sept épouses, ce qui a valu la mutation du régisseur et son propre transfert de Thiès à la MAC de Rebeus.

Puis l’état de santé du prisonnier lui a valu son transfert à l’hôpital Le Dantec, au Pavillon Spécial, avant qu’une décision d’évacuation sanitaire soit décidée, a priori vers une structure de santé à Paris, sous bonne escorte pénitentiaire. Jusque là tout est normal, mais cette destination n’a jamais été atteinte, puisque le Cheikh a bifurqué vers un château du côté de Bordeaux, ce qui aurait dû valoir rappel immédiat de la mission pénitentiaire.

Au lieu de ça, Béthio Thioune bénéficie d’une liberté provisoire dont de nombreux citoyens pensent qu’elle sera définitive. Aux autorités judiciaires de leur prouver le contraire, et que la prison est l’exception et la liberté la règle, et que cette procédure ira à son terme, c’est-à-dire la comparution de Cheikh Béthio devant les Assises.

Sinon, ce serait désespérer de notre justice et d’ailleurs nous nous interrogeons quant aux multiples demandes de liberté provisoire émanant de milliers de prisonniers en attente de jugement, qu’on ne veut toujours pas élargir des liens de la détention. La jurisprudence Béthio devrait certainement libérer des milliers de places dans nos prisons surpeuplées et bientôt surchauffées.

Au risque de penser que notre droit va vraiment de travers. Ce qui serait le comble pour un état de droit.

nettali.net

1 COMMENTAIRE

  1. J’aurais titré : « Le droit dans toute sa rigueur « , mais, enfin ! On ne le dira jamais assez, notre pays a tant besoin d’être remis sur les rails, quoi que mon pessimisme soit si grand pour y arriver avant un siècle
    Tous les peuples qui se sont développés ont fait le sacrifice de beaucoup de leurs citoyens dans beaucoup de domaines, pour permettre aux générations suivantes de bénéficier des fruits de ces sacrifices !
    Notre problème, au Sénégal, est que nous ne savons sacrifier que des moutons, en l’honneur d’un Dieu qui ne nous demande que de l’amour et du respect entre ses fils, nous !
    Voilà des années que je propose un impôt solidarité de 500 francs par cheval fiscal sur les 750.000 véhicules immatriculés au Sénégal, pour ne plus avoir ces milliers d’enfants Talibés dans nos rues, mais le Président Mack Sall s’en fiche, il aime ceux qui le flattent sans avoir une seule bonne idée à lui proposer !
    Les Sénégalais seront Zen et heureux, le jour où ils comprendront que l’accumulation d’argent n’est que la fausse monnaie du bonheur.
    Si nous étions beaucoup plus solidaires nous ferions de notre pays le plus beau du monde, mais malheureusement, tout le monde après des richesses qui s’éloignent comme un mirage.

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