Etudiant en année de licence à l’Université Dakar Bourguiba (Udb), Mouhamed Daouda Sow risque un an de prison ferme. Il a dépouillé plusieurs individus de leur ordinateur portable. Chaque fois, il se faisait passer pour le fils d’une autorité étatique.
Tantôt, il était le fils du général Babacar Gaye, tantôt le fils du général Cissé ou celui de la ministre d’Etat Ndèye Khady Diop.
Ainsi en se présentant comme le fils d’une autorité de la République, Mouhamed Daouda Sow bénéficiait de tous les égards et réussissait à ferrer ses victimes pour les escroquer.
Préalablement, l’étudiant de 25ans menait des investigations sur ses victimes en parcourant leur profil sur le réseau social facebook.
C’est après avoir glané des informations concernant leur identité, leurs parents, cursus scolaire etc, qu’il passait à l’attaque.
C’est ainsi qu’il s’est présenté auprès de Ndiouga Keïta et de son ami Hamidou Cissokho comme étant leur ancien camarade de classe à Kocc Barma. Et qu’il se nommait Kader Cissé fils du général Cissé.
Ndiouga Keïta n’y voyant que du feu a cru aux dires de « Kader Cissé » qui a même réussi à emballer sa famille en leur faisant croire qu’il est le futur beau-fils du marabout Serigne Moustapha Djamil. Ce qui fait que le prévenu est accueilli comme un roi chez la famille Keïta. Profitant d’un moment d’inattention, il a réussi à subtiliser l’ordinateur portable et l’appareil photo de ses « anciens camarades de classe ».
Chez Adama Diouf, le prévenu s’est présenté comme le fils de la ministre Ndèye Khady Diop. Mieux, il lui a fait croire qu’il est son ancien camarade de classe à Kaolack. « Lorsque je lui ai dit que Sobel Diouf avec qui j’ai étudié était de noir et avait les yeux « cramés » (marrons) , il m’a rétorqué qu’il a changé parce qu’il séjournait au Canada », ajoute l’informaticien qui s’est retrouvé en garde à vue durant 48 heures avant d’être libéré après avoir versé 330.000 francs au propriétaire de l’appareil volé par le « fils » de Ndèye Khady Diop.
Car, Mouhamed Daouda Sow avait subtilisé le portable que Adama Diouf réparait pour un tiers. « Il a dit qu’il voulait me présenter à ses parents, et lorsque je suis entré dans ma chambre pour me changer, il a emprunté l’ordinateur à mon neveu avant de s’enfuir », déclare le plaignant dont le cousin, un journaliste dans une radio de la radio, verra son ordinateur lui filer entre les mains.
Croyant avoiir échappé à ses victimes, l’étudiant qui aurait commis un forfait au niveau du Centre de formation judicaire (Cjf) à Dakar, a par être arrêté grâce à Mor Fall, un des amis de Keïta et Cissokho. Il a fait croire à cet informaticien qu’il s’appelait Fadel Gaye, fils du général Babacar Gaye.
Mor Fall qui avait eu vent de l’escroquerie dont étaient victimes Ndiouga Keïta et Hamidou Cissokho n’a pas hésité à aviser ces derniers.
Interpellé par ses victimes, Mouhamed Daouda Sow passe aux aveux avant de leur indiquer le nom de ses receleurs. Sans hésiter, les deux amis informaticiens le conduisent à la police où il précise que l’un de ses receleurs se nomme Pape Ndiaye dit Oustaz tandis que l’autre, à « Sérère ».
A la barre, l’étudiant a réitéré ses déclarations tout en indiquant qu’il ne s’est jamais présenté sous une fausse identité.
Et de justifier son acte par des difficultés financières parce qu’il est marié et qu’il doit payer sa scolarité. Aussi, précise-t-il, depuis le mois de mars, il a fait cinq victimes.
Les ordinateurs, il les a revendus à Oustaz et non à Ibou Diouf qui comparaissait à ses côtés pour recel.
C’est pourquoi le parquet a demandé que ce dernier soit relaxé. En revanche, il a requis un an ferme contre Mouhamed Daouda Sow à qui Ndiouga Keïta et Adama Diouf réclament respectivement 330.000 francs et 400.000 francs Cfa.
S’inscrivant dans cette logique, les avocats de Ibou Diouf ont demandé que leur client soit relaxé. Car, arguent-ils, il a été arrêté à tort simplement parce qu’il partageait la cantine avec « Oustaz » qui en fuite.
Délibéré le jeudi 1er décembre.