Massmart est une chaîne de distribution sud-africaine présente dans 13 pays africains avec 254 points de vente.
Pour le groupe américain Wal Mart (dont les principaux concurrents à l’échelle mondiale sont le français Carrefour, l’allemand Metro ou le britannique Tesco), racheter Massmart constitue une opportunité de se développer à sur un marché émergent prometteur. Si Wal Mart est quasi inconnue en dehors des Etats-Unis, elle figure pourtant en tête du dernier classement des 500 plus grandes entreprises américaines ( Fortune 500) avec 408 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2009 (pour 14,34 milliards de dollars de bénéfice), soit un chiffre d’affaires supérieur à celui de compagnies pétrolières comme Exxon Mobil ou Chevron…
Wal Mart propose 4,6 milliards de dollars (3,45 milliards d’euros ou 2260 milliards de francs cfa) pour 100% du capital de Massmart. Une somme qui représente à peine 1% du chiffre d’affaires de la firme américaine. Cet investissement constitue une nouvelle tentative pour Wal Mart de prendre pied à l’international où le groupe est largement devancé par Carrefour.
Le Français est par exemple présent au Brésil depuis le milieu des années 70, alors que Wal Mart est arrivé au milieu des années 90. Carrefour est aussi le groupe international du secteur de la grande distribution le plus présent en Chine, autre marché qui aiguise les appétits.
Créée en 1990, Massmart a réalisé un chiffre d’affaires de 47,55 milliards de rands (6,83 milliards de dollars) lors de l’exercice fiscal clos en juin 2010. L’offre de rachat de Wal Mart équivaut à une offre de 21,08 dollars par action. Les négociations sont encore en cours selon les deux entreprise et si le deal se réalise, ce sera la plus grosse acquisition de Wal Mart depuis une décennie.
Aux Etats-Unis, l’offre de rachat émise par Wal Mart est regardée avec curiosité même si certains observateurs décrivent maintenant l’Afrique comme la « dernière frontière », terme qui est un équivalent de prochain marché émergent…
Un rapport trimestriel de McKinsey de juin 2010 soulignait par exemple que 40% des Africains vivaient en zone urbaine et que la classe moyenne africaine (bien que répartie dans des pays différents) étaient supérieure en nombre à la classe moyenne indienne…
Pour le Wall Street Journal, la bible des milieux d’affaires américains, l’investissement de Wal Mart est risqué et cher. Non seulement Wall Mart valoriserait Massmart à 13 fois ses bénéfices avant impôts, mais la firme mettrait pied, toujours selon le Wall Street Journal, dans une zone « politiquement instable ».
Vue des Etats-Unis, l’Afrique du Sud est fortement touchée par la criminalité, le chômage et sa main d’oeuvre est très syndiquée. Le risque politique dans les autres nations africaines « serait encore plus élevé ».
Le site de Massmart : http://www.massmart.co.za
Le site de Wal Mart : http://www.walmart.com