Depuis 2001, date de sortie de leur dernier produit, ils semblaient avoir mis de côté leur passion : la musique. Car ils se sont illustrés le plus dans la réalisation de vidéos jusqu’à y gagner des trophées. Mais, Moussa, Bathie et Papis du groupe Gelongal entendent aussi rappeler qu’ils savent aussi chanter. Leur troisième album, Silabaa (ou le Long chemin) vient de voir le jour.
Le Groupe Gelongal revient avec SILABAA
C’est une histoire d’amour, un attachement à leur terroir. Le groupe Gelongal ne cherche plus à asseoir sa base naturelle au niveau de la région de Kolda et la Casamance toute entière. Mais, les instruments utilisés et les textes chantés sont toujours inspirés de la culture de cette contrée, comme Silabaa, leur troisième produit musical du groupe sorti depuis le 31 août dernier. «Silabaa est un mot mandingue qui signifie le long chemin qu’on emprunte dans la vie. Parfois, il est parsemé d’embûches», explique Bathie Mballo, le cadet du trio chanteur.
Dans Silabaa, tam-tam, guitare électrique, djembé et contrebasse plongent le mélomane dans la région naturelle de la Casamance, avec des textes déclamés en pulaar, mandingue et parfois un peu de français, à l’image du titre Africa. «Chez nous, à Kolda ou ailleurs en Casamance, il n’y a presque pas de différences dans la communication. Vous pouvez entendre le peul parler mandingue, le diola s’exprimer en pulaar, le mandingue qui communique en pulaar. C’est ça la richesse de notre région. Nous avons besoin de dire d’où nous venons, c’est une nécessité quand vous êtes le groupe le plus en vue. Ça aide demain nos frères», revendique fièrement Bathie. Et leur troisième album ne vient que conforter leur position de leader au niveau de la région. De même, aujourd’hui encore, cet état d’esprit leur réussit bien, car Gelongal fait partie des porte-drapeaux musicaux de la région de Kolda et même du Sénégal tout entier.
Silabaa compte huit titres dont Koli Dado, qui, légendairement, a donné le nom Kolda. «C’est un album très coloré à l’image de la Casamance. Donc, on a fait de telle sorte que chaque tranche d’âge puisse s’y retrouver à travers le diambadon et le bougarabou, des rythmes retrouvés au sud du Sénégal», précise Moussa.
Le trio (Bathie, Papis et Moussa) a passé la plupart de leur cycle scolaire à Dakar. Durant les vacances, ils se rendent fréquemment à Kolda où ils se sont souvent illustrés, au cours des années 90, dans la danse du tube Thriller de Michaël Jackson, au cours de veillées populaires. Ils ont été régulièrement représentants de la région de Kolda à «Oscar des vacances» avant de se lancer dans la musique, avec un premier album Diaheen Kolda (allons-y à Kolda), puis Casa Rap, sorti en 2001. «Nous n’avons pas cherché à nous imposer, mais nous cherchons à montrer notre art», lance Bathie, tout sourire.
WALF Baba MBALLO