Ce lundi en fin d’après-midi, la Mairie du IVe arrondissement de Paris était emplie de jeunes diplômés du CFJ et de moins jeunes journalistes venus écouter Arianna Huffington, fondatrice du Huffington Post, mais aussi auteure, femme politique, comédienne même, dans une autre vie… Arianna Huffington était à Paris pour annoncer le partenariat noué entre le Huffington Post et le monde.fr pour lancer un Huffington Post à la française.
Ce nouveau site sera lancé mi-novembre, pour être prêt le plus rapidement possible à couvrir la campagne présidentielle française et l’élection. Une année propice au lancement du nouveau site. Une époque propice de manière générale, selon Arianna Huffington: «Je ne crois pas, comme le disent certains, que le journalisme est en péril. Nous vivons son âge d’or au contraire, et je suis très optimiste sur son avenir».
Média participatif
Son credo, celui qu’elle a voulu mettre en place avec le Huffington Post américain, puis avec les versions anglaises et canadiennes plus récentes: «Mêler le meilleur de l’ancien journalisme: le fact-checking, la pertinence, la recherche, l’enquête, la narration, et le meilleur des nouveaux médias. Le journalisme Web a vécu son adolescence, avec les excès que cela implique, il est désormais adulte, et ne doit pas avoir des standards d’exigence inférieurs à l’ancien. Et quels que soient les défauts du journalisme actuel, on ne les corrigera pas en revenant en arrière, il faut aller de l’avant».
Pour ses détracteurs, c’est surtout le nouveau journalisme que le Huffington Post a mis en place
: très peu d’enquête, et beaucoup de participation: l’agrégation de blogeurs non rémunérés, et la curation surtout. Arianna Huffington, elle, se contente de renouveler son exigence de rigueur: «L’émotion du jour ne saurait être de l’information, «il faut saisir l’esprit du temps, qui est à la collaboration».
Construction en cours
Si l’annonce a été faite ce lundi, la construction du site est encore en cours. On sait d’ores et déjà que la ligne éditoriale sera «française», tenant compte de la culture différente des anglo-saxons, mais qu’il y aura des traductions sur les sujets qui s’y prêtent selon Arianna Huffington: les questions de santé, de lifestyle…
«Nous sommes en période de recrutement», a-t-elle précisé «nous rencontrons des gens pour devenir rédacteur en chef, éditeurs..» Le site démarrera avec 8 à 10 personnes, chargées des quatre piliers du site: les blogs, la curation, les articles et les commentaires. Il sera aussi le fruit d’une fusion
avec le site Le Post, site participatif du Monde.fr,
qui se fondra dans le Huffington Post.
Pour ce qui est de l’avenir, la patronne de presse ne se cantonnera pas à la France. «Je m’apprête à me rendre en Turquie, en Italie, pour rencontrer des médias partenaires. J’avais d’abord pensé que l’on pourrait se lancer de manière internationale comme au Canada et en Angleterre, seuls, mais après avoir rencontré beaucoup de gens en France, je me suis dit qu’il était plus judicieux d’avoir un partenaire local sur lequel s’appuyer. Nous verrons dans les prochains mois si j’ai eu raison!»
avec 20minutes.fr
