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Le Jeûne du mois béni de Ramadan, un remède original pour les maladies psychosomatiques.

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Actuellement, de plus en plus de musulmans envisagent le ramadan avec moins d’appréhensions et le vivent avec un enthousiasme parfois déconcertant, même en occident, du fait de leur claire conscience de tous les bienfaits y afférant ; c’est là, à l’évidence, une preuve évidente de la vitalité et de la véracité de l’Islam. Et dans cette mouvance, de plus en plus de malades envisagent aussi de jeûner ; dès lors, il peut se poser un véritable problème décisionnel, du fait d’une incompréhension entre des malades qui tiennent à s’acquitter à tout prix d’une prescription divine et leurs médecins, qui méconnaissant la dimension spirituelle du jeûne, n’y voient qu’un facteur d’aggravation. Ainsi, le Coran qui est une ‘’explication de toutes choses’’, ayant donc pris en considération toutes ces préoccupations, devrait rassurer les uns et les autres, afin que les recommandations du personnel médical soient plus  nuancées et plus en phase avec la volonté des patients qui déclarent se sentir capable de jeûner et se porter mieux pendant cette période (2) ; ce d’autant que des études scientifiques ont démontré l’efficacité de  cures de jeûne dans la prise en charge thérapeutique de beaucoup d’affections psychosomatiques, et indépendamment de toute dimension spirituelle (4).

 

« Le jeûne du mois de Ramadan est le 4ème pilier de l’Islam (après la profession de foi, la prière, la zakat et avant le pèlerinage. Il est révélé dans le Coran :

 

(183) « Ô les croyants ! On vous a prescrit le jeûne (As-Siyam) comme on l’a prescrit à ceux qui vous ont précédés, ainsi atteindrez-vous la piété, (184) pendant un nombre déterminé de jours. Quiconque d’entre vous est malade ou est en voyage, devra jeûner un nombre égal d’autres jours. Mais pour ceux qui ne pourraient le supporter qu’avec grande difficulté, il y’a une compensation : nourrir un pauvre – et si quelqu’un fait de son propre gré, c’est pour lui ; mais il est mieux de jeûner si vous saviez ! » …

 

(2. La Vache : 183-185 – Al Baqarah)

 

Le jeûne est ainsi la clé de la vertu, le « bouclier protecteur contre le mal » (1) ; et cela se comprend aisément quand on sait qu’il ne peut pas se concevoir en dehors de la prière qui, selon le Coran, ‘’éloigne l’homme de la turpitude et des actions blâmables’’ :

 

(45) Récite ce qui t’est révélé du Livre ; acquitte- toi de la prière : la prière éloigne l’homme de la turpitude et des actions blâmables. (Et) l’invocation du nom de Dieu est ce qu’il y’a de plus grand. Dieu sait parfaitement ce que vous faites.

 

(29. L’Araignée : 45 – Al-Ankabût.)

 

Et du fait de l’abstinence, le jeûne protège contre les maladies liées à une toxicomanie (tabac, alcool, etc.) et celles liées à l’excès de consommation alimentaire. En outre, le jeûne est une initiation à l’endurance, au combat contre notre propre nature ; et quoique cela puisse paraître paradoxal, voilà la voie du salut, la voie de l’ « apaisement », la voie du bonheur :

 

(153) Ô les croyants ! Cherchez secours dans l’endurance et la prière, car Allah est avec ceux qui sont endurants. … (2. La vache : 153-157 – Al – Baqarah). (48) … Sois patient ! Une heureuse  fin est destinée à ceux qui craignent Dieu. (11. Houd : 48-49 – Hûd)

 

Selon le Messager d’Allah, la prière formulée par le croyant qui jeûne est une prière exaucée. (1) ; sans compter les immenses grâces liées à ‘’la Nuit du Destin’’ (Laylatoul khadri) où le « Royaume de Dieu » descend sur terre ; oui, l’Esprit et les Anges y descendent, par permission de leur Seigneur, pour intercéder jusqu’à l’aube (97. La Destinée : 1-5 – Al-Qadr) (1). Ainsi, le mois de Ramadan est une opportunité inouïe, pour un malade atteint d’une maladie chronique compatible avec le jeûne, de prier Dieu – le Très Miséricordieux, afin de retrouver une meilleure santé (guérison, à défaut une amélioration notable). Oui, c’est Dieu qui guérit !

 

(69) Et récite-leur la nouvelle d’Abraham : (…) (78) quand il dit : « c’est le Seigneur de l’univers qui m’a créé, et c’est Lui qui me guide ; (79) et c’est Lui qui me nourrit et me donne à boire ; (80) et quand je suis malade, c’est lui (Dieu) qui me guérit.

 

(26. Les Poètes : 69-80 – Ach-Chu’arâ)

 

Oui, c’est la foi qui guérit ; ce que confirme d’autres récit rapportés par le Coran :

 

(83)  Et Job, quand il implora son Seigneur : «  le mal m’a touché. Mais Toi, tu es le plus miséricordieux des miséricordieux ! ». (84) Nous l’exauçâmes, enlevâmes le mal qu’il avait, lui rendîmes les siens et autant qu’eux avec eux, par miséricorde de notre part et en tant que rappel aux adorateurs. …

 

(87) Et Dzânûn (Jonas) quand il  partit, irrité. Il pensa que Nous n’allions pas l’éprouver. Puis il fit dans les ténèbres l’appel que voici :  » Pas de divinité à part Toi ! Pureté à Toi ! J’ai été vraiment du nombre des injustes. « . (88) Nous l’exauçâmes et le sauvâmes de son angoisse. Et c’est ainsi que Nous sauvons les croyants.

 

(21. Les Prophètes : 83-88 – Al – Anbiyâ’)

 

« Et c’est ainsi que Nous sauvons les croyants » ! Voilà une perspective heureuse pour les croyants ; une solution providentielle pour les vrais croyants (les bienfaisants) permettant le plus souvent de sortir même de certaines situations désespérées (5) ; c’est là, en vérité, une loi divine, du fait de l’immuabilité de la coutume de Dieu (35. Le Créateur : 43 – Fâthir).

 

A l’évidence, le jeûne du mois béni de ramadan dont la finalité est la piété et donc l’accroissement de la foi, apparaît comme un remède essentiel tant pour la prévention que pour la prise en charge thérapeutique de toutes les affections psychosomatiques. C’est pour cela que Dieu nous recommande de façon voilée de jeûner malgré les dérogations qu’Il a émises. Oui, ‘’il est mieux pour vous de jeûner, si vous saviez’’, mais point d’attitude suicidaire, car « il est licite de rompre le jeûne en raison d’une maladie dont on craint son aggravation ou sa prolongation à cause du jeûne ; il devient même obligatoire de rompre si on craint de périr ou de subir un très grave dommage comme par exemple pour la femme enceinte ou la nourrice » (1) ; ce d’autant que l’impossibilité de jeûner ne prive pas le malade de la grâce et de la miséricorde divine, s’il respecte toutes les dispositions prévues pour cette dérogation : compenser les jours manqués, si son état ultérieur le permet, ou nourrir un pauvre par jour de jeûne – s’il est condamné à ne plus retrouver un meilleur état de santé pour jeûner. Et si toutes les dispositions sont remplies, le malade est sur le même point d’égalité que le jeûneur par rapport à tous les bienfaits liés au jeûne du ramadan (1). Oui, Allah veut pour vous la facilité ; Il ne veut pas la difficulté pour vous (2. La Vache : 185 – Al Baqarah). Et selon le Prophète (PSL) : «  Il ne convient pas au musulman de s’avilir lui-même, en s’exposant donc à des épreuves qu’il ne peut pas supporter.». (Thirmizhi). Ainsi, pour persuader certains malades, le médecin ne doit pas hésiter à rappeler les Textes Sacrés (2) : « Dieu ne pousse pas au suicide » ; « ton corps a des droits sur toi » ; « la dispense du jeûne peut être compensée par un acte de charité » (2). L’attitude autoritaire n’est plus souhaitable ; chaque cas sera un cas d’espèce et le médecin devra donc adopter une attitude nuancée ; ce d’autant que de plus en plus de patients se sentent capable de jeûner et déclarent qu’ils se sentent mieux pendant cette période (2).

 

Selon le Prophète (PSL), Satan – le Démon maudit – est ligoté pendant tout le mois du Ramadan (1). Cela est devenu une évidence pour tous les observateurs avisés et une preuve décisive de la véracité de l’Islam. Il suffit seulement de voir l’engouement et l’ardeur des jeûneurs, même des mauvais pratiquants, pour s’en convaincre. Ainsi, la médecine moderne, laïque par essence et par excellence, et qui ne voit donc dans le jeûne du mois de ramadan qu’une abstinence et donc une restriction de nutriments essentiels pour l’organisme, doit revoir sa perception sur cette épreuve qui accroît la foi, la piété et donc favorise la stabilité mentale – par une meilleure gestion du stress. Ainsi perçu, le jeûne ne peut que jouer un rôle déterminent dans la prévention et le traitement de la plupart des affections (hypertension artérielle, diabète, coronaropathies, arthrose, asthme, ulcère gastroduodénal, cancer, etc.), quand on sait que le stress joue un rôle déterminent dans leur pathogenèse, évolution et pronostic. N’est-ce pas que c’est la foi qui guérit ? (4) (3). Il ne pouvait pas en être autrement :

 

(81) Dis : « la vérité est venue, l’erreur a disparu. L’erreur doit disparaître ! (82) Nous faisons descendre avec le Coran, ce qui est guérison et miséricorde pour les croyants et ce qui ne fait qu’accroître la perte des prévaricateurs. ».

 

(17. Le Voyage Nocturne : 81-82 – Al-Isrâ’)

 

 

 

Docteur Mouhamadou Bamba NDIAYE

 

Ancien Interne des Hôpitaux de Dakar

 

Pédiatre à Thiès

 

Recteur de l’Université Virtuelle « La Sagesse » de la Fondation Serigne Babacar SY Ihsaan – Bienfaisance (Thiès). http://sites.google.com/site/universitevirtuellelasagesse/

 

 

 

REFERENCES :

 

(1) Dits et écrits de Son Eminence Serigne Madior CISSE. http://ihsaane.org

 

(2) Dr Jean-Michel BORYS. Diabète et Ramadan. Les problèmes majeurs se posent à la fin des festivités. Médecine Digest, 1990.

 

(3) L’Esprit humain. Colloque organisé par le Conseil Pontifical pour la Pastorale des Services de Santé du Vatican, avec la participation des sommités mondiales dans tous les domaines (dont 3 Prix Nobel de Médecine). Dolentium Hominum, Revue du Conseil Pontifical, No 16, 1991.

 

(4) La Bible : Luc 17: 5-6 ; Luc 8 : 48 ; Luc 17: 19 ; Luc 18 : 42.

 

(5) Le Coran : 3. La Famille d’Imran : 148 – Al-Imrân ; 16. Les Abeilles : 125 – An-Nahl.

 

 


 

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