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Le Lieutenant Abdou Karim Boye : Le « Ranger » Sénégalais tué en Casamance

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Sorti fraîchement de l’école Fort Benning de Georgia, la plus prestigieuse école de formation militaire des Etats-Unis, le Lieutenant Abdou Karim est le symbole le plus patent d’un patriotisme au service de la sécurité de son pays. Les formateurs des services spéciaux de l’armée américaine sortent également de cette grande école.

« Papa, je veux devenir Commando », jouait-il. Pourtant il n’avait que 8 ans. Mais il est devenu Commando des forces spéciales américaines qu’il a quittées pour rejoindre son pays. Le Sénégal qui n’a connu sa réelle valeur que lorsqu’à l’instar de 7 autres soldats sénégalais, il a été tué le dimanche 27 décembre 2010 lors d’un guet-apens tendu par des éléments supposés appartenir au Mouvement de forces démocratiques de la Casamance.

Malgré son jeune âge (26 ans), le lieutenant Abdou Karim Boye a brulé les étapes pour faire en un laps de temps ce que le commun des mortels réalise en une éternité. Né le 24 mai 1984 au Gabon d’une mère Sénégalaise dévouée au ménage et d’un père qui a toujours su s’occuper convenablement des plus petits besoins de sa petite famille, Vieux Boye, comme l’appelaient ses proches, fréquente l’école Internationale Bilingue de Libreville, capitale du Gabon. Il dût quitter cette école alors qu’il suivait les cours moyens 1e année (CM1) pour déposer ses bagages aux cours privés Emile Badiane de Diamaguene. Sa maman, sa sœur et son grand-frère l’accompagnent dans cette expédition au Sénégal où la fratrie a élu domicile le 5 octobre 1993 pour ne jamais prendre congé du pays de la Téranga.

Il décroche le premier diplôme de sa vie en 1995 et rejoint le CEM Diamaguene de Sicap Mbao où il affiche un amour manifeste pour les mathématiques. Comme il a toujours su le faire durant tout son cursus scolaire, en classe de 4e, Abdou Karim Boye force le respect dans l’établissement et se hisse sur le tableau d’honneur. Malgré ce sacre, Vieux reste humble. « Quand il marchait, Abdoulaye dégageait ce bien être malgré les difficultés dans lesquelles on vivait », se rappelle son grand frère, Médoune Boye qui vit au Canada. Vieux Boye ne descendra pas de son piédestal. En 1999, les épreuves du BFEM se mettent sur son chemin. Mais Abdou Karim passe son examen qu’il réussit et rejoint le Lycée Lamine Guèye où il poursuit ses études. L’élève bon en mathématiques qu’il était, est vite repéré par élèves et professeurs. Arrivé en première S (série scientifique), il tombe sous le charme des matières scientifiques qu’il aimait avaler semblable à une tasse de thé. « Abdou Karim était quelqu’un qui aimait vraiment les sciences », plastronne un ami. En Terminale S1, « Yeux » Boye, comme l’appelait sa grande sœur Awa qui était comme une mère pour lui, décroche le baccalauréat au premier tour. Néanmoins, Il gardait la tête sur les épaules.

Viennent les choses sérieuses. Les études supérieures frappent à sa porte et l’ami de sa grande sœur fera son entrée à la Faculté des Sciences et techniques de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar où il est orienté en Maths-Physiques. Mais il ne fera que deux années à l’UCAD. Abdou Karim est rattrapé par ses amours de jeunesse. C’est-à-dire devenir militaire. « Je me préparais à cette éventualité », laisse entendre son frère aîné.

L’étudiant devient Militaire

2006 fut comme la porte d’entrée qui a permis à « Vieux »de franchir le cap et de faire son entrée dans l’armée sénégalaise. Mais par la grande porte car ayant réussi au concours qui lui permit de faire partie de l’élite de la grande muette. L’Ecole nationale des Officiers d’active établie à Thiès lui tend cette perche dont il a toujours rêvé. Il fut formé dans les rudiments de l’armée. Et comme gravir les échelons est le sport favori du futur Lieutenant, Abdou Karim avale la pilule des épreuves dures dont il a eu droit à l’ENOA d’où il sort haut la main avec le grade de sous-lieutenant.

Avec ses 80 kilos qu’il trainait sur son mètre 90, Abdou Karim était le prototype parfait du militaire à envoyer au front. Il ne dérogea pas à la règle. Il fera l’expédition du Sud du Sénégal qui connait une instabilité depuis 1982. Envoyé en Casamance en 2008 où il séjournera pendant 9 mois, Abdou Karim se comporte en vrai chef mais a toujours une pensée pieuse pour sa famille. Il rentre sur Dakar de temps en temps pour voir sa maman, Yacine Gaye. « Il m’aimait énormément », glisse sa maman, meurtrie. « Vieux a toujours veillé à ce que je ne sois pas inquiète sur son sort », renchérit-elle.

C’est fort du sentiment qu’il laisse derrière lui une maman et une sœur fortes mentalement, ses deux grands frères étant à l’étranger, qu’Abdou Karim a été élevé au grade de Lieutenant et fera une formation qui va changer radicalement sa vie. Sorti victorieux d’un concours qui devait l’emmener aux Etats-Unis où il eut l’outrecuidance de se mesurer aux futures forces spéciales Américaines, son cœur eut un penchant fort pour la persévérance. Toujours la persévérance.

Un « Ranger » sénégalais

Pape Ibrahima Boye, son grand-frère qui vit aux Etats-Unis depuis 2003 lui facilite la tache, le lieutenant Abdou Karim prend la destination des Usa. A Fort Benning qui abrite le centre et l’école d’infanterie de l’armée américaine ou est formée la crème de l’élite mondiale des formateurs en stratégie militaire, Abdou Karim représentera son pays avec fierté. « C’est le deuxième sénégalais qui a eu cette opportunité », acquiesce un officier de l’armée sénégalaise sous le couvert de l’anonymat. Abdou Karim en est conscient et défie les américains jusque sur leur terrain. Il est tellement dévoué qu’il étonne ses instructeurs qui ne lui trouvent pas d’égal dans sa promotion. Son frère Ibrahima Boye : « Lors d’un de nos fréquents échanges, Abdou Karim m’a raconté qu’il a eu à venir en aide à un de ses promotionnaires américains », se remémore Pape Boye. Qui poursuit : « Karim avait sur son épaule une arme lourde et un sac à dos qui devait peser 60 kilos. Il a constaté que lors de l’épreuve, un américain est tombé avec son arme. C’est Abdou Karim qui l’a soulevé, a porté son arme sur l’autre épaule et a marché sur 20 km. Juste pour le tirer d’affaires. » « Il avait un gros cœur », sourit un ranger américain. Mais il voulait surtout honorer son pays, le Sénégal qui a déployé les gros moyens pour l’envoyer dans une aussi prestigieuse école. « Médoune, disait-il à son grand frère, je ne peux rentrer au pays sans avoir ce diplôme. Les impôts payés par les fonctionnaires sénégalais pour me mettre dans ces conditions ne doivent pas être vains. » Mieux, le 27 août 2010, lors de la cérémonie de remise des diplômes qui doivent sanctionner un long séjour de dur labeur, Vieux Boye en bon sénégalais a dit niet aux Américains qui voulaient lui faire porter l’uniforme de l’Us Army. « Je ne me sens bien que dans l’uniforme de l’Armée sénégalaise », leur avait-il lancé.

Le lieutenant Abdou Karim Boye rentre au Sénégal, chef officier de l’infanterie de l’armée américaine, parachutiste des forces spéciales américaines mais par-dessus tout, ranger de l’armée américaine a reçu tous les honneurs aux Etats-Unis qui l’aurait proposé une nationalité et des conditions de vie qui feraient virer le plus dur des idéalistes. Mais pour Karim, ce savoir ne doit servir que son pays. C’est ainsi qu’il rentre au Sénégal. « Sans les honneurs de l’armée sénégalaise », regrette un membre de la famille. Mais malgré son bagage consistant, le Lieutenant Abdou Karim Boye est resté, à 26 ans, un homme modeste.

Un musulman jusqu’aux os

Son humilité, il le tire de son éducation. Le regretté lieutenant Abdou Karim Boye, fut un militaire pieux. Ce, avant qu’il n’agrandisse les rangs de l’armée sénégalaise qu’il a servi jusqu’au matin du 27 décembre qui l’a vu tombé dans le champ d’honneur, Abdou Karim était toujours penché au robinet pour faire ses ablutions. Alors que les jeunes de son âge trouvent du plaisir à fréquenter les boîtes de nuit, Abdou Karim Boye n’est en joie que dans une mosquée. Abdou Rahmane Youssouf Ka, Imam de la mosquée de Sicap Mbao, ne passe pas par quatre chemins pour dire que Vieux Boye était un dévoué croyant. « Même sa façon de marcher renseignait sur le degré de sa foi en Dieu », s’esclaffe l’Imam. « Les jeunes de son âge doivent se référer à lui pour savoir que la vie doit être menée en toute conscience », ajoute l’Imam lors de son sermon de la prière de Vendredi, après la levée du corps à l’hôpital Principal et l’enterrement aux cimetières de Yeumbeul (banlieue dakaroise). A cela s’ajoute une générosité inégalable. Un ami médecin : « Karim nous aidait à faire nos exercices ». Son salaire, il le partageait avec toute la cité. « Il était un jeune vraiment généreux, il nous couvrait de cadeaux et pourtant nombreux sont ceux qui ne savaient pas qu’il était militaire », renchérit une voisine. Toujours la modestie.

Abdou Karim Boye est parti à la fleur de l’âge mais ses proches sont unanimes sur un fait : « Abdou Karim ne pouvait vivre longtemps ». Mais ils se donnent une seule mission : mettre sur pied une fondation qui aura pour vocation de venir en aide aux nécessiteux et faire des dons aux mosquées. Comme Abdou Karim a fait don de sa vie pour sa confession et son pays.

Xalima.com presente ses sinceres condoleances à Pape Ibrahima Boye. Que Dieu l’accueille dans son paradis.

Galsentv.com

24 Commentaires

  1. Repose en paix abdou Karim. Je ne te connais pas mais je ressens une reconnaissance et une compassion réelle pour tes parents. Que le tout puissant t’accueille parmi les gens qui seront sous son ombre.
    Enfin des noms et des histoires sortent. On a besoin de connaitre ces gens qui ont donné leur vie pour notre pays.
    J’ai honte de mon pays
    honte d’un président qui ne prend pas la peine de citer ces valeureux soldats qui ont donné leur vie pour la paix
    honte des senegalais qui festoyent de leur négritude alors que le pays coule et souffre de ses politiciens verreux.

    oú nous menera ce conflit de la casamance? l’equation yaya diameh et aussi le rancunier laurent gbagbo face á un wade qui ne pense á son trio familial!

    RIP abdou karim

  2. respet k l bon dieu aceuill dans ces paradie merveill j n t cones mes vu c kil on ecri sur lui il devs etr kelk1 d modeste gentiy et ki aime servir son pay mes condeleanc a toute sa famiy et encor 1e foi k l bon dieuacceuill dans son paradi

  3. Je sues de la Sicap et ami de son freer Pape Boye. Ce qui m a toujours frappé vec Karim c est qu’avec son frere Medoune, il etait toujours a la mosque de la sicap mbao. Very good guy. RIP.

    Lamine Ndour

  4. TOUS MES RESPECTS CHER FRERE
    vous avez tout donné a votre chere sénégal !
    et les senegalais ,en retour,vous sont grandement redevables!
    un homme qui était parti pour avoir tout!
    un homme pour qui la sueur versée pour la patrie ne peut s’échanger contre quiconque privilége quoique émanant de la premiere puissance du monde!
    merci cher abdou karim pour tout!k’allah t’accueille dans ses paradis
    amen de la

  5. TOUS MES RESPECTS CHER FRERE
    vous avez tout donné a votre chere sénégal !
    et les senegalais ,en retour,vous sont grandement redevables!
    un homme qui était parti pour avoir tout!
    un homme pour qui la sueur versée pour la patrie ne peut s’échanger contre quiconque privilége quoique émanant de la premiere puissance du monde!
    merci cher abdou karim pour tout!k’allah t’accueille dans ses paradis
    amen

  6. je me sens mal,si mal devant une telle perte.abdou karim,je ne te connaissais pas,mais je prie pour que yalla boula thiate djitou fanga dieum,yalla nga hippé aldiana firdaws.Tu avais encore ta place parmi nous bilaye.reposes en pais,valeureux soldat!toutes mes condoléances a sa famille.

  7. Repose en Paix et sache que toute la nation apprécie à sa juste valeur ton sacrifice. Tu es la preuve qu’il existe encore des Sénégalais dignes et irréprochables. ON NOUS TUE MAIS ON NE NOUS DESHONORE PAS!!

  8. etant ex militaire qui aime son pays je l’envie bcp vu tout ce qui a été dit sur lui il ne pourrait pas vivre longtemps c’est un etre qui a été fabriquer par LE TOUT PUISSANT que DIEU l’acceuille dans son paradis
    man dé khamoumaka wayé ame na yakar si mome yalla na yalla woutou famille yeup té yegalé yénéme

  9. Très ému de ce commentaire, que son âme repose en paix et qu’Allah l’accepte dans son paradis. Les militaires qui meurent dans le champ de bataille sont des héros au vrai sens du mot. Ils méritent reconnaissance par ceux qui incarnent l’État et par tout le peuple sénégalais car c’est en défendant l’intégrité territoriale et en protégeant les populations qu’ils sont tombés dignement. C’est un sacrifice suprême et un sens élevé du devoir qui a ôté la vie à ce jeune Lieutenant car d’après le commentaire il avait des opportunités aux États-unis mais il a hélas préféré servir sa nation. Son cas mérite d’être cité en exemple pour tous ceux qui mettent en avant leurs intérêts personnels tout en se barricadant derrière une apparence de service d’intérêt général. L’armée, par ses chefs doit veiller à ceux que leurs familles soient indemnisées et prises en charge comme s’ils étaient vivants, c’est le minimum pour leur manifester une quelconque reconnaissance et c’est un devoir absolu pour l’État en dehors de toutes actions sociales. Je répète la prise en charge de leurs familles est un dû auquel l’État ne pourrait se dérober. J’en appelle le sens des responsabilités du Ministre Bécaye DIOP et le prie d’agir avec diligence concernant leurs dossiers allant dans ce sens.

  10. Très ému de ce commentaire, que son âme repose en paix et qu’Allah l’accepte dans son paradis. Les militaires qui meurent dans le champ de bataille sont des héros au vrai sens du mot. Ils méritent reconnaissance par ceux qui incarnent l’État et par tout le peuple sénégalais car c’est en défendant l’intégrité territoriale et en protégeant les populations qu’ils sont tombés dignement. C’est un sacrifice suprême et un sens élevé du devoir qui ont ôté la vie à ce jeune Lieutenant car d’après le commentaire il avait des opportunités aux États-unis mais il a hélas préféré servir sa nation. Son cas mérite d’être cité en exemple pour tous ceux qui mettent en avant leurs intérêts personnels tout en se barricadant derrière une apparence de service d’intérêt général. L’armée, par ses chefs doit veiller à ce que leurs familles soient indemnisées et prises en charge comme s’ils étaient vivants, c’est le minimum pour leur manifester une quelconque reconnaissance et c’est un devoir absolu pour l’État en dehors de toutes actions sociales. Je répète la prise en charge de leurs familles est un dû auquel l’État ne pourrait se dérober. J’en appelle le sens des responsabilités du Ministre Bécaye DIOP et le prie d’agir avec diligence concernant leurs dossiers allant dans ce sens.

  11. que YA RAHMANE t’acceuille dans l plus beau d ces paradis vraiment j’ai le coeur meurtri aprés avoir lu cet article chak fin d’année on ns emmerde sur des problém d sportif d l’année ou meilleur footballeur du siècle etc…mais ces braves qui sacrifient tjr leur vie pour la nation ils ont quoi en retour j présente mes condoléances a sa famille et prie DIEU d l’acceuillir a firdawsi

  12. Amiiiiiiiiiiiiine pour toutes vos prières. K le bon Dieu vous entende ts et les accueille dans son paradis éternel. Hommage à nos valeureux soldats!!!!!!!!!!!!!

  13. Repose en paix. Que la terre lui soit légère et que Dieu l’accueille dans son paradis. Mes condoléances à toute la famille BOYE du côté de la Sicap Mbao et tout le peuple sénégalais car c’est le Sénégal qui a perdu un grand homme, un patriote, un soldat exemplaire qui a tout donné pour la paix dans son pays et particulièrement en Casamance. On ne cesse de prier pour lui.

    Amine

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