En détention, le programme quotidien de Khalifa Sall n’est guère différent de celui que revendiquaient avant lui d’autres prisonniers célèbres issus de la classe politique, comme Karim Wade ou Idrissa Seck.
« Il fait beaucoup de sport, prie et étudie minutieusement son dossier judiciaire, tout en gérant les affaires de la mairie », nous résume-t-on.
Le lundi, le maire de Dakar passe sa journée au parloir. Devant la cohorte qui se bousculait les premiers jours, le nombre de visites hebdomadaires a été limité à vingt, et les conditions d’obtention des permis se sont progressivement durcies.
Son courrier vérifié
À quelques exceptions près, les visites autorisées se limitent désormais à sa famille biologique, tandis que les personnalités politiques sont provisoirement blacklistées. Cinq membres de sa garde rapprochée ont théoriquement le droit de lui rendre visite quotidiennement afin de lui permettre d’expédier les affaires courantes de la mairie et de donner ses consignes.
Durant les trois premières semaines, c’est comme si on avait cherché à le placer dans l’impossibilité d’assumer son mandat
« Tout le courrier que nous lui apportons doit passer par la censure, et il est arrivé que la directrice, prétextant manquer de temps pour l’examiner, me demande de repasser », déplore l’un des concernés. « Durant les trois premières semaines, il ne pouvait ni signer son courrier ni faire de délégation, comme si on avait cherché à le placer dans l’impossibilité d’assumer son mandat », ajoute la même source.
Depuis, sa première adjointe, Soham El Wardini, bénéficie d’une délégation de signature, tandis que Khalifa Sall, impassible, continue de présider à la gestion de la capitale depuis sa cellule.
Jeuneafrique