Comme à l’accoutumée, à Tivaouane, des centaines de fidèles affluent à la mosquée où repose également Serigne Babacar Sy, ancien khalife de la Tidjaniya, qu’ils ont fini d’appeler « l’homme du peuple ». Pour ses disciples, le mausolée abrite « un intellectuel aux valeurs incommensurables ».
Par centaines, depuis 72 heures, les disciples et sympathisants débarquent au mausolée du deuxième fils du Cheikh El Hadj Malick Sy. Pour un fidèle tidiane, il est impensable de venir au Maouloud sans visiter la zawiya de Khalifa Ababacar Sy (1885-1957), un illustre érudit qui a marqué de son temps.
Sous un soleil sans pitié pour les pèlerins, de longues files composées de centaines de personnes se forment devant l’entrée de la mosquée où repose Serigne Babacar Sy, dont la légende de sa vie anime les conversations dans les cercles tidianes.
‘’L’amour que nous avons pour ce grand marabout est inestimable’’, lance le jeune Moustapha Sakho, qui détacha d’une seconde son regard d’un livre relatant l’histoire de ce même khalife, qu’il s’apprête à aller visiter. Serigne Babacar Sy a assuré le califat de juin 1922 à mars 1957.
Son pull-over à tête pour se protéger d’un soleil au zénith, Sakho soutient: ‘’Il fait excessivement chaud, vous l’avez constaté de vous-même, mais cet homme en vaut la peine’’. ‘’Et, dit-il, il impensable pour moi de venir à Tivaouane s’en aller me recueillir auprès de sa tombe.’’
Non loin de lui, un autre de jeune du même âge, Mare Kandji, rétorque avec détermination : ‘’J’ai entendu ce qu’il a dit, il a parfaitement raison, il (Serigne Babacar Sy) en vaut la peine et tout le monde doit aller le voir, c’est vital’’.
‘’Je ne serai pas rassuré tant que je n’aurai pas visité le mausolée, tant que je n’aurai pas formulé des prières pour lui’’, argue le vieux Pape Camara, qui peine tenir sur ses jambes. ‘’C’est tout un mystère, cet affluence vers ce mausolée’’, ajoute-t-il, avec lassitude.
‘’Tout ceci repose sur la vérité et la religion. C’est un don que Dieu lui a donné. Depuis près de deux heure de temps, nous faisons la queue et nous ne pensons même pas faire marche arrière’’, assure-t-il, tandis que ses accompagnateurs confirment, d’un signe de la tête.
Sur cette file réservée aux hommes, différentes tranches d’âges, partagent la même ferveur. Livre coranique et chapelet à la main, chacun se fixe comme objectif d’aller se recueillir à tout prix auprès de Serigne Babacar Sy.
‘’Même le mausolée de son père (El Hadji Malick Sy) n’est pas ainsi fait’’, se hasarde Alioune Seck. ‘’C’est un mystère qui l’a toujours entouré. De son vivant, lorsqu’il se mettait sur son balcon pour prendre l’air, tout Tivaouane affluait pour venir l’admirer’’, se souvient-il.
Habitué du Gamou de cette cité religieuse, M. Seck raconte que l’ancien khalife général des tidjanes, El Hadji Abdou Aziz Sy (1904-1997) avait l’habitude de dire de frère: ‘’Qui veut voir Serigne Babacar Sy doit faire la queue et il en vaut la peine’’.
Pour la queue réservée aux femmes, la détermination et l’engagement restent le même. Ici, pour se protéger des rayons du soleil devenus insupportables, elles s’en tirent moins mal, enveloppant leur foulard autour de leur tête.
‘’Nous avons espoir en lui, voilà pourquoi le soleil ne nous fait pas peur. Nous savons que Dieu réalise tout ce que Lui demandons, Lui Allah, devant ce mausolée’’, dit Amy Sarr, le bras pointé en l’air. Malgré la chaleur, elle compte poursuivre le rang.
‘’Il en vaut la peine, chaque année il en est ainsi. Je ne pense même pas venir à Tivaouane sans le voir, dans ce cas, je préférerais rester à la maison’’, jure-t-elle
UNE CONFIRMATION DE L’ACTUALITÉ DE LA MISSION DE SERIGNE ABABACAR SY !!! Khalifa fut indéniablement un ‘’Khalife de Cheikh Ahmad TIDJANI Chérif’’, au même titre que son illustre père, Cheikh Seydi El Hadj Malick SY – Une exception dans la Tidjaniya ! En effet, Serigne Babacar SY avait publiquement déclaré : « Je ne suis pas à la place de Maodo parce que je suis tout simplement son fils ; même si j’étais le fils de Malaw, le ‘’bûcheron’’, cela ne m’empêcherait pas d’être son khalife et celui de Cheikh Ahmad TIDJANI Chérif ». Et en vérité, on ne peut pas connaître la véritable dimension de Cheikh Seydi El Hadj Malick SY sans l’intégrer dans la Tidjaniya où il n’avait que sa partition à jouer, à l’instar de son maître Cheikh El Hadj Oumar Foutiyou TALL et de ses illustres supérieurs, jusqu’à Cheikh Ahmad TIDJANI Chérif ; mais aussi celle de ses continuateurs – dont l’incontournable Serigne Babacar SY qui était le maître d’œuvre d’une mission (celle du Mahdi), et non le promoteur d‘un gamou, comme il l’avait précisé : « Cette maison-ci ne répond pas du nom de ‘’Sy’’, mais du nom d’Allah ; je peux être le père d’un enfant né à Koulikoro (contrée très lointaine) et n’avoir aucune relation avec mon enfant biologique. ». « le gamou de Tivaouane est celui de Maodo, le mien est celui de Ndar (Saint-Louis) » … « Je vous envoie pas à un gamou, mais à une mission ». Cette mission est celle de Cheikh Ahmad TIDJANI Chérif, le « Sceau des Saints » (le ‘’Christ de la Parousie’’) qui avait annoncé que le Mahdi attendu à la ‘’fin des temps’’ (akhirou zamân) sera son disciple, le rétro confirmera et parachèvera la mission de tous les ‘’Hommes de Dieu’’, toutes obédiences confondues. Et au vu de tout cela, il est nécessaire de relire la vie et l’œuvre de Cheikh Seydi El Hadj Malick SY et de Serigne Babacar SY dans cette perspective, afin d’introduire toutes les ruptures et réaménagements qui s’imposent pour parachever la Tidjaniya et sauver ce monde en perdition. Il ne peut pas en être autrement, car personne ne peut justifier une mission dans l’Islam, après le rappel à Dieu du Prophète Mouhammad (PSL), en dehors de celle du Mahdi (retour de Jésus). Oui, la Tidjaniya, c’est autre chose !!!