Le lancement de la monnaie commune de la Cédéao est théoriquement prévu cette année. Mais deux visions s’affrontent quant à sa mise en place. Selon un tweet de la présidence nigériane, cette position s’explique par le fait que la majorité des pays n’a pas atteint les fameux critères de convergence. Il faut en effet que les économies de l’espace commun se rapprochent à la fois en termes d’inflation, de dette et de déficit budgétaire.
La position nigériane est cependant à l’opposé de celle répétée le 30 janvier dernier par Alassane Ouattara. Le président ivoirien préconise une approche graduelle, calquée sur celle qui a prévalu en Europe lors de la création de l’euro. Autrement dit, selon lui, il faut commencer avec les pays qui sont prêts et ne pas laisser ceux qui ne respectent pas les critères de convergence freiner le processus.
Ce sont donc deux logiques radicalement opposées qui s’affrontent au sein de la Cédéao. Techniquement, un seul pays remplit actuellement tous les critères, c’est le Togo, que ce soit en termes de croissance, d’inflation, de déficit budgétaire ou de dette, mais un groupe de cinq à six pays remplit certains de ces critères.
Cette différence d’approche entre la Côte d’Ivoire et le Nigeria met un peu plus en lumière les réticences d’Abuja face à l’activisme que la zone franc qui veut franchir dès cette année une première étape en transformant le CFA en ECO. Le Nigeria, poids lourd de la Cédéao, refuse une Cédéao à deux vitesses monétaires. Il estime que les exigences contenues dans la feuille de route signée par tous les pays de la Cédéao en 2018 doivent absolument être respectées.
Si on se jette à l’eau, on ne saurait apprendre à nager.A force d’attendre l’opportunité s’évanouit
C’est ADO qui a raison avec une nette évidence cartésienne