Sanusi Lamido, le gouverneur de la Banque centrale du Nigeria (CBN), a été désigné comme personnalité africaine de l’année, lundi 28 novembre 2011 à Lagos par le magazine Forbes. Il devance ainsi les quatre finalistes à ce titre : Ellen Johnson-Sirleaf, la présidente du Liberia et Nobel de la paix 2011, Aliko Dangote, homme d’affaires nigérian, Pedro Verona Pires, ex-président du Cap-Vert et la défunte activiste kényane Wangar Maathai. Une distinction qui couronne un travail acharné pour assainir la finance nigériane.
Avec notre correspondante à Lagos
Les finalistes étaient d’envergure, mais c’est finalement Sanusi Lamido, le gouverneur de la Banque centrale du Nigeria, qui a été élu « personnalité africaine de l’année 2011 » par le magazine américain Forbes. Lors de la réception du prix, lundi à Lagos, l’intéressé n’a pas dérogé à son image d’homme réservé et humble. « Avoir été choisi lauréat de ce groupe est tout simplement au-delà des rêves », a déclaré monsieur Sanusi.
L’année dernière, déjà, la prestigieuse revue financière britannique The Banker, avait désigné ce diplômé en économie de l’université nigériane de Zaria, âgé de 50 ans, « meilleur gouverneur de banque centrale au monde ».
Il faut dire que depuis sa nomination à la tête de l’institution en juin 2009, Sanusi Lamido n’a pas perdu de temps. Il a renfloué neuf banques nigérianes et limogé les neuf chefs exécutifs, soupçonnés de pratiques frauduleuses. Plusieurs d’entre eux ont été condamnés par la justice, dont la très médiatique Cecilia Ibru Oceanic Bank. Ce grand ménage a permis une restructuration progressive et un assainissement de la finance nigériane, mais il n’a pas inspiré le monde des affaires, et encore moins le secteur public, toujours gangrené par la corruption.
Selon le rapport annuel de l’ONG Transparency International, le Nigeria est même passé de la 134e place à la 143e place en 2011. De quoi faire dire à certains Nigérians qu’il faudrait plusieurs Sanusi pour insuffler enfin des pratiques de bonne gouvernance dans le pays.
rfi.fr