La physique nucléaire, certains disent plus largement la physique des particules, nourrit nos peurs.
Les Étas Unis d’Amérique (USA) pour mettre fin rapidement à la seconde guerre mondiale, en faisant l’économie de pertes humaines de leurs soldats, lâchèrent une bombe nucléaire sur Hiroshima et une autre sur Nagasaki. Ces deux bombes firent plus de cent mille morts. Une seule bombe n’avait jamais dans le passé causé autant de morts.
En octobre 1962, il y a cinquante ans, le risque nucléaire plana à nouveau sur le monde. En effet la crise des missiles de Cuba provenant des missiles susceptibles de transporter des têtes nucléaires installés par l’Union des Républiques socialistes soviétiques (URSS) à Cuba à quelques centaines de kilomètres des États Unis d’Amérique faillit provoquer une guerre nucléaire apocalyptique entre l’URSS et les USA. Fort heureusement la raison prévalut. L’URSS démantela les missiles installés à Cuba contre le retrait des missiles déployés par les USA en Turquie suite à un accord signé de justesse entre les deux supers puissances.
Le 26 octobre 1986, un accident nucléaire majeur se produisit à la Centrale nucléaire de Vladimir Ilich Lénine de Tchernobyl en Ukraine alors membre de l’URSS. L’accident provoqua entre 43 et 4000 morts et 200 000 personnes évacuées. À cela il faut ajouter les retombées radioactives qui ont concernées beaucoup de pays.
Le 11 mars 2011 un tsunami toucha la Centrale nucléaire de Fukushima Daiishi au Japon provoquant un incident nucléaire majeur. La combinaison du tsunami avec l’incident nucléaire de Fukushima rend difficile l’évaluation des conséquences directes liées à la catastrophe nucléaire. Elle aurait provoqué au moins un mort et plus de cent mille personnes évacuées en plus des retombées radioactives.
Ces catastrophes militaires et civiles liées au nucléaire ont créé une levée de boucliers partout à travers le monde contre l’utilisation civile du nucléaire particulièrement pour la production de l’énergie électrique.
Au moment où le monde est confronté à l’effet de serre, l’énergie nucléaire semble être l’énergie la moins productrice de carbone dans l’atmosphère.
Cependant sous la pression des mouvements écologistes des pays comme l’Allemagne et la France avaient programmé l’abandon du nucléaire dans la production d’énergie électrique à un horizon de quelques décennies.
Cependant la crise actuelle entre la Russie et l’Ukraine semble remettre cette perspective aux calendes grecques.
Le nucléaire est perçu dans l’imaginaire des populations comme un agent de la mort. D’autant que des mouvements mondiaux qui s’appuient sur ces catastrophes prônent sans discernement le bannissement de son utilisation. L’Afrique est de plus en plus leur terrain de prédilection.
Dans notre pays le nucléaire est très présent dans la résolution de problèmes essentiels pour la population.
Le traitement du cancer.
Le canon à cobalt comme les accélérateurs de particules, équipements modernes installées ces dernières années dans nos hôpitaux, sont de purs produits de la physique nucléaire. Ils sont les principaux instruments pour guérir le cancer ou en ralentir l’évolution. Ainsi une des fonctions essentielles du nucléaire dans notre pays est-elle de soigner des malades, de les sauver de la mort.
L’éradication de la mouche tsé-tsé dans les Niayes
La mouche tsé-tsé en plus d’être en plus de transmettre à l‘être humain la maladie du sommeil cause énormément de dégâts au niveau des bovins. Un programme d’éradication de la mouche tsé-tsé dans les Niayes a été mis en place entre le Ministère de l’Élevage, le Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation et l’Agence internationale de l’Énergie atomique ( AIEA). Ce programme fut mené jusqu’au bout. Ainsi l’éradication de la mouche tsé-tsé dans les Niayes fut-elle proclamée lors de la Journée de l’élevage tenue à Ranerou en 2018.
La sélection de semences
Le nucléaire permet aussi de sélectionner des semences en vue d’avoir des plantes résistantes à certains parasites. C’est le cas des nouvelles semences de sorgho, résistantes à la plante parasite appelée triga, sélectionnées à partir de techniques nucléaires.
Il est donc important de disposer d’un capital humain de niveau international dans la physique nucléaire, la physique des particules et la physique du rayonnement ainsi que de structure de formation et de recherche dans ces domaines.
Le Sénégal a créé l’Institut de Technologie nucléaire appliquée ( ITNA) au sein de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.
Il est urgent d’installer le réacteur nucléaire de recherche afin de donner à nos chercheurs plus d’autonomie dans la recherche, de renforcer leur potentiel d’intervention et de produire sur place les radio-isotopes à durée de vie très courtes plus efficaces dans le traitement du cancer.
Ne perdons pas de vue que le nucléaire sauve des vies et favorise la souveraineté alimentaire.
Je vous souhaite une excellente journée sous la protection divine. Juma Mubaarak.
Dakar, vendredi 13 octobre 2022
Mary Teuw Niane