Plutôt que de réfléchir à des solutions de sortie de crise, le ministre de l’Energie Samuel Sarr préfère se chercher un bouc-émissaire. Il accuse le Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye d’être le pyromane qui manipule les jeunes émeutiers de ces derniers jours. Par Mame Woury THIOUBOU
Mecontents de la récurrence des coupures d’électricité, des hordes de jeunes prennent d’assaut les rues des villes du pays. Si l’on ne caillasse pas à tout vent, ce sont des agences de la Société nationale de l’électricité (Senelec) qui sont saccagées et brûlées et des routes barrées, l’espace d’un moment d’affrontement avec les forces de l’ordre. Pour exprimer toute la frustration née des fréquentes coupures de courant, les jeunes n’ont pas encore trouvé un meilleur moyen. Toutefois, frustration et ras-le-bol ne semblent pas être des explications suffisantes pour certains, qui soupçonnent tout bonnement des mains invisibles d’être à l’origine de ces émeutes. En effet, au sommet de l’Etat, la chasse aux sorcières est lancée. Et les accusations de voler.
C’est ainsi que le ministre de l’Energie dont la rue ne cesse de demander la tête, semble plus préoccupé à déjouer des complots qu’à réfléchir à des solutions durables pouvant mettre fin aux délestages. Samuel Sarr, qui n’hésite pas à dénoncer la main invisible du Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye derrière ces émeutes, est allé se plaindre au chef de l’Etat. Il a franchi les grilles du palais de la République pour demander à son occupant de tancer son Premier ministre soupçonné d’être derrière toutes ces agitations populaires. Un remake de la situation vécue l’été dernier, au plus fort des délestages. Et que le Président Wade avait réussi à régler en conciliant la position des deux hommes après la polémique née de la volonté exprimée ou non de son chef de sortir Samuel Sarr de son gouvernement. Aujourd’hui, la situation n’a guère évolué, si ce n’est que les antagonismes entre les deux hommes apparaissent au grand jour et que la guéguerre entre eux reprend de plus belle.
Le Pm en alerte
Souleymane Ndéné Ndiaye, très préoccupé par la situation est, du reste, sur le qui-vive. Les Renseignements généraux (Rg) lui font le point de manière quotidienne, de la situation sociale sur l’ensemble du pays. Surtout, de tous les incidents qui seraient en rapport avec la situation déplorable du secteur de l’électricité. Les pouvoirs publics ne veulent absolument pas être pris de court par l’agitation sur le front social. Et leur grande hantise est que, avec les pluies qui s’annoncent, le problème des inondations vient s’ajouter à celui des délestages, et que le mécontentement en arrive à un niveau difficilement maîtrisable. C’est dire que, pour le moment, le chef du gouvernement n’a pas la tête à balancer des peaux de banane sous les pieds de l’un de ses ministres, quel qu’il soit. Surtout si lui-même pourrait glisser sur ladite peau, quand il s’agit d’un secteur aussi sensible que l’électricité.
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C’est comme EVRA dans l’équipe de France : on cherche la taupe.