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Le Piège des raccourcis réducteurs

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Dans le débat initié en particulier par les acteurs politiques sur la situation économique du pays, on évite difficilement de tomber dans le piège des raccourcis réducteurs qui masquent les efforts fournis par le Gouvernement, pour redresser les comptes de la Nation et relancer la machine économique.

Nous tenterons dans les réflexions que nous proposons dans ce texte d’éviter, à notre tour, d’en être coupable.
Le Gouvernement du Sénégal travaille depuis quelques temps à rendre moins pénible le coût de la vie pour l’ensemble des citoyens, en particulier les couches les plus vulnérables.

Il s’y prend en utilisant les leviers économiques qui impactent au maximum, sans porter un coup au redressement des grands équilibres macro-économiques, engagé depuis mars 2012.
Le premier de ces leviers est sans conteste la lutte impitoyable menée contre l’inflation, c’est-à-dire le renchérissement des prix dans des proportions insupportables.

Selon les statistiques publiées récemment dans la note de Conjoncture Economique, au premier trimestre 2013, les prix à la consommation se sont inscrits en baisse de 1,9 %, attribuable au fléchissement notable des prix des produits alimentaires (-5,6 %).

En termes d’origine, indique la note, les prix des produits locaux ont fléchi de 2,6 % en variation trimestrielle contre une hausse de 0,1 % pour ceux des produits importés. Globalement, la courbe de l’inflation est totalement inversée à la baisse. Un peu plus de 1 %, contre 5 % en mars 2012.

Tenant compte de ces données, on ne peut plus soutenir de façon péremptoire, sans aucun fondement, que le gouvernement et le Président de la République n’ont pas tenu leur engagement ferme de lutter pour une réduction du coût de la vie. Les statistiques sont là pour infirmer toute affirmation tendant à nier la réalité.

Au-delà de la lutte méthodique contre l’inflation qui procède d’une politique économique réaliste, il y a lieu de souligner le volontarisme d’un gouvernement qui privilégie par ailleurs, la mise en œuvre d’un processus d’homologation des prix. Trois (3) denrées essentielles ont été récemment concernées : le riz, le sucre et l’huile. Douze (12) autres produits sont ciblés, selon le Ministre du Commerce.

Pour en revenir à la politique des prix, la nouvelle approche lancée, il y a quelques mois, avec l’homologation du prix de la farine, vient d’être confirmée.
Déjà, l’année dernière, devant les multiples urgences, les premières actions du gouvernement, conformément aux instructions du Chef de l’Etat, avaient porté sur :

la baisse des prix des denrées de première nécessité,
la distribution des vivres de soudure et d’aliments de bétail
la subvention des intrants agricoles

Le coût de ces mesures avait été évalué à 83 milliards, auxquels il faut ajouter une enveloppe de 120 milliards au titre de compensation tarifaire, induites par les options exercées par le Plan Takaal, dans sa version originelle.
Le consommateur sénégalais qui achetait le kilogramme de riz brisé non parfumé à 300 FCFA, obtient aujourd’hui chez le détaillant le même kilogramme à 260 FCFA. Ce prix a varié entre 40 et 90 FCFA, pendant la période mars 2012 à mai 2013. Sur l’ensemble du territoire national, le prix actuel au consommateur n’excède pas 280 FCFA, quand on y inclut toutes les charges (prix du transport et de la manutention).

Concernant l’huile en fût et en dosettes, la politique d’homologation des prix a donné également des résultats satisfaisants, car le consommateur paie désormais le litre d’huile (fût) à 900 FCFA, alors qu’auparavant le même litre lui revenait à 1 000 FCFA. Soit une baisse de 100 FCFA. L’huile en dosettes (250 ml) passe de 270 FCFA à 260 FCFA. On note une baisse de 10 FCFA. Pour ce produit, les variations de prix notées entre mars 2012 et mai 2013 ont été très fortes, elles ont oscillé entre 200 et 300 FCFA (huile en fût), 35 et 70 FCFA (huile en dosettes).
Ces mesures audacieuses constituent une bouffée d’oxygène pour le consommateur dont se félicite le secteur privé (industriels, commerçants, organisations professionnelles), ainsi que les organisations de femmes opératrices économiques et les associations de consommateurs.

Les partenaires au développement, comme les experts indépendants s’accordent sur un fait : au plan interne, l’activité économique mesurée par l’indice général d’activité (IGA) a enregistré une hausse de 2 % au premier trimestre de l’année 2013. Cette tendance haussière du Produit Intérieur est soutenue par l’activité dans les secteurs primaire et secondaire qui, selon les notes de conjoncture économique ont progressé, respectivement de 16 % et de 10 %.

Le taux de croissance global de l’économie au premier trimestre de l’année 2013 se stabilise à 2,1 %. Il pourrait se stabiliser à 3,7% en fin d’année.
Par ailleurs, au titre des finances publiques, l’analyse de l’exécution budgétaire fait apparaître une quasi-stabilité des recouvrements de recettes et un repli des dépenses publiques. Soit une progression de 0,5 % en glissement annuel, concernant le recouvrement des recettes. Alors que les dépenses totales et prêts nets sont de l’ordre de 3,7 % en glissement annuel.

Pour mieux saisir la portée de ce qui est ainsi énoncé et mesurer la qualité du travail réalisé par le Gouvernement, il importe de rappeler que le nouveau pouvoir a fait face, dès son installation, à des arriérés de paiement dus aux entreprises, estimés à 150 milliards de FCFA, à fin mars 2012, et à des moins-values de recettes budgétaires de l’ordre de 35 milliards de FCFA à cette même date. Tout cela a été très rapidement réglé de façon satisfaisante, au plan économique.

La prise en charge des mesures qui l’ont permis devait conduire à un déficit public excédant 8% du PIB, niveau incompatible avec un objectif de stabilité macroéconomique. Les ajustements nécessaires ont été effectués, à travers une loi de finance rectificative, portant sur la suppression des dépenses jugées non prioritaires.
Cette mesure a entraîné une rationalisation de la dépense publique, ayant permis de contenir le déficit dans des proportions acceptables en 2012. Cet assainissement continu a amené le Gouvernement à envisager, en tenant compte du chiffre noté au premier trimestre de l’année, un déficit budgétaire de l’ordre de l’année 4 à 5,3%, en glissement annuel.

Certains critiques tenteront de relativiser les chiffres cités en référence, en soutenant que les citoyens ne sauraient se suffire de statistiques, si belles et encourageantes soient-elles pour les autorités. Les efforts du Gouvernement sont pourtant bien réels. On ne peut pas couper avec ces statistiques, car celles-ci indiquent de façon concrète les efforts fournis, dans un contexte de crise très difficile.

Faut-il le rappeler, le Premier Ministre disait, fort justement, devant l’Assemblée nationale que : « l’exposé de chiffres peut paraître rébarbatif, mais il est nécessaire. Car malheureusement lorsque les chiffres de l’économie ne sont pas brillants, c’est le citoyen qui en ressent les effets dans sa chair et son vécu quotidien. Ce n’est pas un exercice théorique.»
Pour parler du financement de l’économie nationale, on relèvera que la note de Conjoncture Economique indique que la situation monétaire du pays, appréciée sur la base des estimations disponibles en fin mars 2013, fait ressortir en glissement annuel une baisse de 52,2 milliards de FCFA et un renforcement de 159,2 milliards du crédit intérieur.
En contrepartie, indique la même note, la masse monétaire a progressé de 75,7 milliards (+2,9 %). Quant aux transferts rapides de fonds, le montant reçu s’établit à 191,9 milliards de FCFA au premier trimestre 2013, contre 193,7 milliards de FCFA au trimestre précédent, soit un repli de 0,9 %. Comparativement à la même période en 2012 (139,8 milliards de FCFA), les transferts reçus augmentent de 37,3 %, un démenti cinglant, par rapport aux affirmations soutenant que l’argent ne circule plus au Sénégal, depuis l’arrivée du nouveau pouvoir.

Ces chiffres déterminent l’ampleur du travail fait. On s’en rend encore davantage compte, dès lors que l’on prend le temps d’observer ce qui se passe dans le monde rural. A ce sujet, on peut rappeler que déjà, en 2012, comme précédemment dit, juste après la prise de fonction du Président Macky Sall, l’Etat avait fait de gros efforts pour relancer la filière agricole de l’économie nationale. Cette option a été confirmée au cours de la présente campagne.
Ainsi, d’importantes mesures ont été prises à cette fin :
– mise à disposition de semences certifiées, concernant la totalité des semences de mil, de riz, sorgho et maïs ;
– augmentation du tonnage de semences d’arachide qui est passé à 70 000 tonnes cette année, contre 49 000 tonnes en 2012 ;
– augmentation de la quantité d’engrais qui passe de 84 000 tonnes en 2012 à 195 000 tonnes en 2013, dans le seul et unique souci d’en faire bénéficier le plus grand nombre de paysans ;
– augmentation du prix aux producteurs de l’arachide qui a connu une nette évolution à la hausse, qui a atteint par endroits 250 à 270 FCFA le kilogramme. Ce qui a permis un accroissement des revenus des producteurs. On peut noter que le prix officiel de kilogramme de semences d’arachide (200 francs) est inférieur au prix de cession du kilogramme, auquel les paysans ont effectivement vendu, dans la presque totalité des cas leur production.

Le Gouvernement est conscient des efforts supplémentaires à faire pour trouver une solution durable au chômage de masse des jeunes. Cette question, plus que nulle autre, appelle des solutions structurelles durables. Elle est plus complexe et sa solution requiert une réflexion en profondeur et des actions énergiques. Celles-ci doivent toutes procéder de réformes de fond du système socio-économique en général, et de notre système éducatif, en particulier. Quoique la création de 30 000 emplois jeunes est attendue à travers la mise en place de l’Agence Nationale de Sécurité de Proximité. Sans compter les trois mille (3 000) emplois déjà créés dans la Fonction Publique et les cinq mille (5 000) autres qui viendront s’y ajouter, au cours de l’année 2013.

En posant de façon moins émotionnelle les termes du débat sur l’état de l’économie nationale sans raccourcis sommaires et caractérisations faciles, on se rend compte aisément des efforts fournis et des tendances positives qui se dessinent pour l’avenir.

Dans un pays en développement où tout est priorité, l’impatience des citoyens à voir leurs difficultés trouver solutions, est compréhensible et légitime. Toutefois, tout agenda d’actions comporte un facteur-temps incompressible.

Il faudra nécessairement inclure dans les données d’analyse, le temps de la mise en route des mesures correctives, utiles au redressement d’ensemble, afin de rendre plus viable, plus durable et plus profitable l’action de l’Etat, au bénéfice des populations.

Par Abdou Latif COULIBALY,
Porte-Parole du Gouvernement
latifcom

11 Commentaires

  1. Franchement ce mec il est fort. Quand il est dans quelque chose, il y va à fond. Il croit vraiment à ses propres mensonges en nous gavant de chiffres qui ne veulent rien dire. Et même ces chiffres masquent une réalité simple: les emplois ne sont pas encore là mais il fait comme si c’était déjà acquis.
    Ce monsieur est dangereux car il est capable s’il épouse une cause de s’y fondre corps et âme. Même si cette cause est néfaste pour le reste de la population !

  2. Vraiment Latif tu prends les sénégalais pour des demaurés. Il t’a été toujours impossible de défendre de tels chiffres et arguments sur les plateaux de TV. Pour nous faire avaler tes baliverne tu verse dans l’écrit parce que la majorité des sénégalais ne peuvent pas te lire. Tu fais des farces, revois les propos de Souleymene Jules Ndiaye et tes comportements face au nouveau régime et tes agissement dans la société civile, tes rapport avec « Y’en a marre ».
    Tu es très fort mais tu ne pers rien pour attendre.
    Les sénégalais sont en avance sur vous acteurs politiques encagoulés ou dévoilés.
    L’histoire nous réserve les surprises de l’implosion prochaine de ce conglomérat de mercenaires au sommet de l’Etat.

  3. on a pas besoin d’être économiste pour savoir que notre pays est pauvre, c’est un miracle qu’il tienne debout; Les sénégalais se voient comme les USA ou la France alors que ce pays ne produit rien, il n a ni pétrole, ni gaz ni forêts.Notre pays vit au dessus de ses moyens, si vous vous rendez au Mali ou au Burkina, vous le verrez. Un pays pauvre et sous-développé, voila le Sénégal, croire que tout va être facile avec le changement de régime est une rêverie digne de paresseux. Tout régime qui vient fera exactement ce que fait ce régime s’il veut que ce pays ne sombre pas. Nous devons travailler dur pendant au moins 10 ans avant de penser à jouir de quoi que ce soit

  4. Clair et concis. De toute facons meme si un Ange avait emis ce message les cyniques le rejetteraient.
    Reste maintenant a ameliorer le system de communication du government. Continuez le bon travail; des erreurs vous en commetrez l’essentiel c de rectifier et garder l’interet du peuple comme priorité premiere.

  5. KUKULCLAN, tu dis vrai, Senegal n’est un pays comme USA, France ext. Vraiment les gouvernants doivent savoir ça et gouverner comme telle. Reduir le train de vie de l’etat en començant aux voitures a utilisé. En paraguay le president roule en VW beatle (ancient). Au Senegal pour donner exemple de sobrieté on devait se ravitailler en SENIRAN AUTO, supprimer CESE, reduir les agences, comme ça si les prix des denrées ne baissent pas la popilation saura que y’a la volonté.

  6. Latif dixit « Quant aux transferts rapides de fonds, le montant reçu s’établit à 191,9 milliards de FCFA au premier trimestre 2013, contre 193,7 milliards de FCFA au trimestre précédent, soit un repli de 0,9 %. Comparativement à la même période en 2012 (139,8 milliards de FCFA), les transferts reçus augmentent de 37,3 %, un démenti cinglant, par rapport aux affirmations soutenant que l’argent ne circule plus au Sénégal, depuis l’arrivée du nouveau pouvoir. »

    Quand les Sénégalais disent que l’argent ne circule pas, cela veut dire simplement en termes économiques que les PMEs, entrepreneurs, artisans,etc… n’ont plus de commandes leur permettant de maintenir leur offre de biens et services et de générer des revenus leur permettant de faire vivre leur familles. Ceci est du en grande partie au fait que beaucoup d’investisseurs n’ont pas encore confiance au climat économique qui sévit au Sénégal depuis 2011 jusqu’à maintenant. les transferts reçus de 193 milliards constituent en grande partie l’argent que les immigres envoient au Sénégal et qui ne servent a 90% qu’a des dépenses alimentaires.
    Le maçon, le menuisier, l’électricien qui avant l’accession de Macky au pouvoir avaient des chantiers, aujourd’hui n’en ont pas, et pour eux, c’est ce que ca veut dire « l’argent ne circule pas ». La question qui se pose alors Mr. Coulibaly c’est de savoir comment créer la demande dont ces gens ont besoin pour leur activités. Une fois que vous pouvez répondre a ces question, vous aurez votre réponse sur comment diriger un pays. C’est vraiment dommage de voir que nos dirigeants n’ont aucune base pour une bonne politique économique devant sortir le Sénégal de ce marasme.

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