Le premier ministre au Cyber-Campus de Thiès «un jour Wade m’a menacé de renvoi à cause de Idrissa Seck

Décidément, l’histoire sait faire de ces dérisions. Qui pouvait imaginer il y a encore quelque temps que Souleymane Ndéné Ndiaye allait pavoiser au siège de l’ex-Rewmi de Idrissa Seck ? Et pourtant, c’est ce qui est arrivé hier, à l’occasion de la cérémonie de remise de distinctions par l’Association nationale des porteurs de pancartes

Décidément, l’histoire sait faire de ces dérisions. Qui pouvait imaginer il y a encore quelque temps que Souleymane Ndéné Ndiaye allait pavoiser au siège de l’ex-Rewmi de Idrissa Seck ? Et pourtant, c’est ce qui est arrivé hier, à l’occasion de la cérémonie de remise de distinctions par l’Association nationale des porteurs de pancartes, à Thiès où celui qui fut l’un des plus grands contempteurs de l’actuel maire de la ville, Souleymane Ndéné Ndiaye y allé d’une anecdote surprenante.

Par Birane GNING

Un aspect de la grande considération que le Président Abdoulaye Wade portait à Idrissa Seck a été révélé hier à Thiès, au siège de l’ex-Rewmi par le Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye. C’était au cours de la cérémonie de remise de distinctions par l’Association nationale des porteurs de pancartes au Premier ministre, au ministre de l’Economie et des Finances Abdoulaye Diop et au maire de la ville. Au premier nommé, c’est au titre de «compagnon des porteurs de pancartes» qu’il a été honoré, alors que pour les deux autres, leur état de services dans «l’affermissement de la démocratie dans le pays», a retenu l’attention du président Mbaye Jacques Diop et ses autres collègues.
Au-delà d’une cérémonie qui a aussi fêté deux autres fils de Thiès comme parrains de la cérémonie-anniversaire, feus le député syndicaliste Amadou Guèye Goutta et le médecin-dentiste Issa Basse, le Premier ministre s’en est allé dans des confidences qui ont beaucoup retenu l’attention des nombreux militants libéraux qui ont pris d’assaut le cyber campus Idrissa Seck. Comme quand Souleymane Ndéné Ndiaye révèle à l’assistance le jour où, alors porte-parole du Président Wade, avec Papa Samba Mboup et Farba Senghor, il a été menacé de vider le Palais par le maître des lieux. En faisant cas des «incompréhensions» entre lui et Idrissa Seck du temps où l’actuel maire de la ville était Directeur de cabinet puis Premier ministre, Souleymane Ndéné Ndiaye a été formel : «Dans le lot que nous constituions à l’époque, le Président n’a jamais caché sa préférence pour Idrissa Seck», note d’entrée le chef du gouvernement qui déroule ensuite le film de ce qui a failli lui coûter son départ des côtés de Wade. «Un jour, il m’a fait appeler avec Pape Samba MBoup et Farba Senghor en nous disant que chaque jour il nous entend nous en prendre sur les ondes au Premier ministre Idrissa Seck. Sachez que c’est moi qui suis élu, il a ma confiance et je vous ordonne d’aller immédiatement faire la paix avec lui, sinon je vous fous dehors (sic).» Aussitôt ordonné, aussitôt exécuté, malgré les réticences de Papa Samba Mboup que le porte-parole d’alors du Président avait réussi à convaincre. Un second face-à-face avec Wade montre à Souleymane Ndéné et Cie que le risque de se faire virer était toujours là, s’ils n’obtempéraient pas aux nouvelles injonctions du Président. Reçu par Idrissa Seck après deux heures d’attente dans son salon, le groupe verra sa main tendue acceptée par Idy. Ce qui, selon Souleymane Ndéné Ndiaye, «fera la joie du Président Wade».
Cette anecdote sera dite en présence des ministres Aliou Sow et Sada Ndiaye et du tout nouveau coordonnateur de l’Alliance Sopi pour Toujours,  Aliou Dia. Mais, ces propos ont été prononcés en l’absence du maire de la ville, Idrissa Seck, hors du territoire national, tout comme celle du ministre de l’Economie et des Finances, Abdoulaye Diop. Pour une manifestation à caractère politique, il n’y avait pas foule ni responsables de premier plan. C’est comme si les hommes politiques thiessois avaient boudé une cérémonie dont la tenue au siège de l’ex-Rewmi n’avait pas plu à certains.

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