Le président bolivien Evo Morales a condamné mardi l’intention du président-élu des Etats-Unis Donald Trump d’ériger un mur à la frontière américano-mexicaine pour lutter contre l’immigration clandestine et d’expulser des clandestins.
« NON au mur. NON à l’expulsion d’immigrants. Oui à la citoyenneté universelle », a écrit M. Morales sur son compte Twitter, avec le hashtag « #inmigrantessomostodos » (« nous sommes tous des immigrés »). Dans une interview à la chaîne de télévision américaine CBS diffusée dimanche, le républicain Donald Trump, qui a battu la démocrate Hillary Clinton lors de l’élection du 8 novembre, a promis d’expulser rapidement les immigrés clandestins connus pour avoir des activités criminelles.
« Injustice contre l’humanité »
Il a aussi répété dans la même interview qu’il bâtirait « un mur » à la frontière avec le Mexique pour limiter l’immigration clandestine, une autre de ses promesses de campagne. Dans certains endroits, la frontière, longue de 3.200 kilomètres, pourra être sécurisée par « des clôtures » plutôt que par « un mur », a-t-il précisé. Pour M. Morales, président de gauche et premier chef d’Etat indigène de la Bolivie, « toute injustice contre un immigrant où que ce soit sur la planète est une injustice contre l’humanité. Nous sommes citoyens du monde ».
Après l’élection de Donald Trump, M. Morales l’a félicité pour sa victoire et l’a appelé à oeuvrer « contre le racisme, le machisme, l’anti-immigration, pour la souveraineté de nos peuples ». Les relations entre La Paz et Washington sont tendues depuis des années. M. Morales a expulsé en 2008 l’ambassadeur des Etats-Unis en l’accusant de soutenir un complot supposé de l’opposition de droite bolivienne. La Maison Blanche a démenti ces accusations et a répliqué en expulsant l’ambassadeur de Bolivie. Les deux ambassades sont depuis tenues par des chargés d’affaires. M. Morales a aussi expulsé en 2008 la DEA, l’agence anti-drogue américaine, et en 2013 l’USAID, l’agence des Etats-Unis pour le développement international.