Après 10 jours d’audience, la 1ère session 2011 (ndlr ainsi que l’a déclaré le président) de la Cour d’assises de Dakar s’est terminée ce vendredi 31 décembre. Lors de la cérémonie de clôture, le président de la Cour, Ameth Amady Diallo, s’est réjoui du déroulement des audiences. Cependant, le juge n’a pas manqué de s’interroger sur le devenir de la jeunesse parce qu’estime t-il, notre société est malade.
« Au cours de ces 10 jours, nous avons eu à examiner 16 affaires pour lesquelles, 29 hommes et femmes ont comparu pour des crimes d’infanticide, de meurtre, d’assassinat et autres vols aggravés » a d’emblée souligné le président Diallo.
Après avoir fait ce décompte, le président de la Cour d’assises a exprimé toute sa préoccupation. « Cette comptabilité macabre montre à suffisance que la société est malade », lance-t-il, tout en soutenant qu’il y a un dysfonctionnement. Et à ses yeux, « il y a lieu de s’interroger encore et encore sur nous et notre devenir » Surtout dit-il, « sur celui de nos enfants ». Allusion faite aux cas d’infraction évoqués au cours de cette session.
Par ailleurs, il faut noter qu’au cours de cette session, différentes décisions ont été rendues par la Cour. Cette dernière a renvoyé deux accusés poursuivis pour enlèvement de mineure avec violence à une prochaine session pour complément d’informations. Elle a également eu à déclarer éteinte l’action publique à l’endroit d’un accusé, décédé en cours de détention préventive.
S’agissant des sanctions, le juge Ameth Amady Diallo et ses deux assesseurs ont acquitté 8 personnes dont une femme qui était poursuivie pour infanticide et un ressortissant Nigérian à l’endroit de qui, la Cour s’est déclarée incompétente du fait que l’accusé était mineur au moment de son arrestation, survenue en 2007.
En ce qui concerne les peines, quatre accusés ont écopé de la perpétuité. La première personne à être envoyée en prison à vie au cours de cette session, est le sexagénaire Khaly Guèye qui avait assassiné en 2001, un couple au quartier de Boune à Yeumbeul.
Coupable de tentative de braquage d’un bureau de change sis à la Médina, le Malien Ousmane Guindo a écopé de cette même peine. De même que Malick Ngom qui avait agressé en 2005 un couple français à la plage de Malika. Mamadou Bâ dit Mama avec qui Malick Ngom a commis l’agression n’a pas comparu. C’est pourquoi, la Cour a décerné un mandat d’arrêt contre lui en sus de la perpétuité qui plane sur sa tête.
Deux autres mandats d’arrêts ont été décernés contre Moustapha Thiam et Abdoulaye Sall, condamnés à 20 ans de travaux forcés pour le cambriolage d’une boutique à Pikine.
Seuls deux accusés ont pris 15 ans, au moment où 10 personnes ont écopé de 10 ans de travaux forcés.
La domestique Khady Ngom coupable d’infanticide et le trafiquant de drogue, Mor Talla Ngom, sont les seuls accusés à avoir été condamnés à 7ans de travaux forcés. La Cour n’a eu à prononcer que trois peines de 5 ans de travaux forcés.
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