Le dégel par Demba Ndiaye
Nous l’avons appris hier en début de soirée : les deux maquisards du Mfdc ont recouvré la liberté après leur audition par le Procureur à Ziguinchor. Interpellés au début de la semaine alors qu’ils rentraient d’une réunion à Kassolol, Etat major du Front sud, Lamarana et Thiery Henry (Ansoumana Sambou et Boubacar Coly) ont finalement recouvré la liberté.
Toujours hier, invité de Rfi, Me Wade faisait montre de disponibilité pour discuter avec César Atoute Badiatte, chef d’Etat major du maquis, qui avait déclaré à la date du 8 mars dernier, sa disposition à des négociations avec le Gouvernement du Sénégal. Dans cette situation d’ouverture, beaucoup d’observateurs ne comprenaient pas les opérations de « ratissage » de l’Armée dans les zones récemment occupées par le Mfdc, ni l’arrestation de ces deux hommes qui font partie du camp qui déclare vouloir négocier la paix.
Ce qu’il ya d’incongru dans cette situation de ni guerre ni paix, c’est que les autorités, déclarent attendre que le Mfdc se réunifie et parle d’une seule voix pour négocier, le président Wade déclare dans le même entretien à Rfi, qu’il ne favorisera pas l’unification du mouvement rebelle et qu’il fait sien l’adage de « diviser pour mieux régner ». Du reste, ce préalable de « réunification » du Mfdc avant toute négociation nous a toujours semblé à côté de la plaque. Surtout au regard des pertes en vies humaines toutes les semaines. La règle, c’est qu’on négocie avec ceux qui sont disposés à le faire (surtout s’ils sont majoritaires) et on isole ceux qui ne veulent pas négocier. C’est en tout cas ce qu’on observe sur tous les theâtres conflit à travers le monde.
La libération de Ansoumana Sambou et de Boubacar Coly, est un signe de bonne volonté de la part du Gouvernement et pourrait favoriser les intentions de paix de part et d’autre. Les va-en-t-guerre de tous les bords n’ont qu’à mettre fusils bas pour donner, 28 ans après, une chance à la paix. A défaut des 100 jours promis, qu’au moins les 10 ans d’alternance se terminent par une paix définitive.
