Décédé hier vendredi à l’hôpital Principal de Dakar des suites d’une maladie, Birane Gning, correspondant du journal Le Quotidien à Thiès, sera enterré ce matin dans sa ville. Grand Birane mort, ce n’est pas seulement sa famille biologique qui est endeuillée, encore moins sa famille professionnelle. C’est bien la grande famille de la presse qui pleure un confrère hors pair qui a su faire l’unanimité sur son affabilité, son professionnalisme et sa disponibilité. En illustrent tous ces témoignages spontanés de confrères et autres personnes qui ont pratiqué le journaliste, l’homme tout court.
Thiès va porter sous terre ce matin un de ses illustres fils : Ibrahima Gning. Un nom qui peut sonner étrange pour la plupart des confrères qui ont plutôt connu Grand Birane. La faucheuse, comme à son habitude, est encore passée par là. Sans crier gare. Alors qu’on ne s’y attendait pas. Pas du tout, même si depuis avril Grand Birane se débattait contre la maladie. On ne pouvait croire que l’ange de la mort portait cette fois-ci le nom de diabète de type 2 qui ne s’est dévoilé qu’après avoir rongé une bonne partie du cœur de cet homme affable.
C’était certes grave, comme l’avait diagnostiqué le médecin de l’hôpital Principal de Dakar le jour où il l’a admis en réanimation, en mai dernier. Mais ce n’était pas sans espoir. Surtout que le toubib avait bien «récupéré» notre malade. «Il ne sera plus à 100% de ses moyens, mais il va bien récupérer. Je ferai de mon mieux pour stabiliser son état», disait le Pr Diatta qui, sur recommandation du doyen Babacar Touré du Groupe Sud, a toute affaire cessante reçu le malade Birane. Il en était ainsi, jusqu’à ce qu’il soit transféré en cardiologie. Tantôt c’était la petite forme, tantôt la crise, mais sans jamais faire penser à la mort. Et même ce vendredi dans la matinée vers 10 heures, les nouvelles étaient bonnes.
Quelle surprise alors quand le téléphone sonne, deux heures après pour annoncer la mort de Grand Birane. Non ! Pas possible ! Et pourtant si, une petite crise et Grand Birane n’est plus. «Il n’est pas mort quand on avait vraiment désespéré de son cas, et maintenant qu’on ne s’y attendait pas du tout, le voilà qu’il est parti.»
Oui ! Grand Birane est bien mort. A 61 ans, ce passionné d’athlétisme et des records a livré hier son ultime tour de piste. Sa plume ne rendra plus compte, comme il savait si bien le faire, des championnats d’athlétisme de Dakar à Edmonton ou ailleurs dans le monde. Une passion qui faisait que c’était difficile de «toucher» à un texte de Grand Birane. Cette maîtrise de l’écriture journalistique de ce reporter, friand de détails chiffrés, faisait la qualité aussi de ses articles qui ne relevaient pas seulement de l’athlétisme. Le foot et le handball faisant aussi partie de ses disciplines préférées.
Enseignant de formation, sa rigueur professionnelle n’avait d’égal que son calme à toute épreuve, et son avis permettait souvent de faire la différence.
Doyen est donc réellement parti. Pourtant, Doyen, ce n’est pas ce que vous aviez promis lors d’une de nos visites à l’hôpital. Après des jours cloué sur votre lit, vous avez eu la possibilité de faire quelques pas, histoire de se dégourdir les jambes et de faciliter la guérison. Avec la promesse de retrouver les pistes comme par le passé. Mais pas pour cet ultime tour qui se termine aujourd’hui aux cimetières Abdoulaye Yakhine. Repose en paix Grand Birane.
PARCOURS
Birane Gning, près de quarante ans de journalisme, a débuté à Takussan, premier quotidien privé du Sénégal en 1983. Il a ensuite été à Walfadjri avant de rejoindre l’équipe du journal le Sportif, un hebdomadaire sportif fondé au début des années 90, et qui a cessé de paraître après la Can 1992.
De retour à Walfadjri, il sera correspondant du journal et de la radio pendant une bonne période avant de rejoindre le journal Le Quotidien.
Spécialiste de l’athlétisme, il a couvert plusieurs manifestations en Afrique et à travers le monde, championnats d’Afrique, jeux africains et Mondiaux.
