XALIMANEWS : L’Afrique abrite à peine un pour cent des « Data Center » dénombrés à travers le monde, ce qui oblige les pays du continent à héberger la plupart de leurs données à l’extérieur et à payer pour l’accès à celles-ci, a révélé mardi le directeur général de l’Agence de développement de l’informatique de l’Etat (ADIE).
Aussi est-t-il « tout à fait normal aujourd’hui que le Sénégal puisse se doter d’une infrastructure de dernière génération qui permettra à notre pays de pouvoir être autonome en matière d’hébergement de données », a dit Cheikh Bakhoum, mardi, à l’inauguration du premier « Data Center’’ national à Diamniadio.
Pour le DG de l’ADIE qui a fait visiter l’infrastructure au chef de l’Etat, le Sénégal compte devenir « un acteur incontournable » en matière d’hébergement de données numériques sur le continent africain.
« Pour la première fois, se félicite-t-il, l’Etat a investi sur un centre de données de dernière génération de type +Tiers 03+ ».
Celui-ci « positionne, dit-il, le Sénégal sur la carte des Data Center au niveau mondial » et en Afrique de l’Ouest, avec presque 1000m2 de salle technique, 600 m2 de bureaux et 1,4 mégawatts de puissance énergétique.
Porté par le slogan « maître de données, maître de son avenir », le centre est la « traduction de la mise en œuvre de la stratégie nationale numérique 2025 Smart Sénégal, coordonnée par le ministère en charge de l’Economie numérique ».
Cheikh Bakhoum a rappelé que cette stratégie considère le numérique comme le fondement devant supporter l’ensemble des secteurs pour améliorer la productivité et surtout le produit intérieur brut.
L’infrastructure vient ainsi « appuyer l’ensemble des projets et programmes du gouvernement, comme le pôle emploi, la DER [Délégation à l’entreprenariat rapide], le PUDC [Programme d’urgence de développement communautaire], la CMU [Couverture maladie universelle], le PUMA [Programme d’urgence de modernisation des axes et territoires frontaliers], les universités ».
D’après Cheikh Bakhoum, ces programmes « ont aujourd’hui besoin d’une infrastructure de télécommunications de dernière génération ».
Le « Data Center » concerne également le secteur privé, les start-ups, les entreprises et les sociétés privés, a relevé M. Bakhoum.
Il souligne qu’à travers cette infrastructure, l’Etat a non seulement la capacité de satisfaire ses propres besoins, mais dispose aussi d’une surcapacité à mettre à la disposition des entreprises privées.
« C’est valable pour la fibre optique mais aussi pour le Data Center avec une salle exclusivement dédiée aux start-ups et au secteur privé », a-t-il expliqué
Il évoque des infrastructures « pour tous avec un hébergement sécurisé et moderne et des compétences transversales » qui permettront à l’administration, aux usagers, aux entreprises, mais aussi aux partenaires techniques et financiers de disposer d’un centre de ressources de dernière génération qui leur permette de pouvoir très rapidement implanter leurs projets.
Ce « Data Center » construit sur une superficie d’un hectare, au cœur du pôle urbain de Diamniadio, derrière la Maison des Nations unies, dispose d’une zone technique, d’une zone informatique avec deux salles de 250m2 et d’une zone de supervision pour le centre d’opérations de réseaux qui permet de « pouvoir rapidement agir en cas de défaillance ».
En mettant en synergie le « Data Center » de Diamniadio et les autres centres de ressources qui existent au Sénégal, le pays peut « construire un environnement national sécurisé et bâtir sa souveraineté digitale », a assuré le DG de l’ADIE.
Il estime que très prochainement, le Sénégal devra lancer sa stratégie « Cloud gouvernemental » avec le concept « SENCLOUD » pour l’innovation technologique mais aussi pour l’emploi des jeunes.
« C’est aujourd’hui une nouvelle ère qui s’ouvre pour le stockage sécurisé des données au niveau du Sénégal et le pays se positionne désormais pour l’hébergement de données en Afrique et dans le monde », a-t-il magnifié devant le chef de l’Etat, l’ambassadeur de la République populaire de Chine, et le directeur de Hawei Sénégal, partenaire du projet