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Le Service D’hygiène Et Les Forox Caya De Dakar

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Si vous connaissez le rond point case bi des Parcelles assainies sur les 2 voies qui mènent vers Camberene, vous remarquerez que depuis des mois, le boulevard est assiégé par des acheteurs très courus de forox caya, sandwichs et autres « rue-burger ». A l’image d’une ville dakaroise en crise qui ne ne prépare presque plus le dîner collectif. Chacun se débrouille. C’est d’ailleurs valable avec le petit déjeuner. Il semble de plus en plus que les familles sont réunies autour d’un seul repas. Signe des temps. Crise économique qui frappe durement les classes pauvres et moyennes en perpétuelle recherche de sortie de crise alimentaire.
Du coup, nos rues sont devenues des « nambé-burgers  » et autres sandwichs qui pullulent nos quartiers jadis chics. A fortiori les quartiers comme les Parcelles assainies. Tout le monde connaît mes penchants pour le forox caya. J’assume cette délicieuse gâterie alimentaire et surtout son ñex (sauce) qu’il faut breveter. Après tout, les bourgeois parasitaires, compradores et bureaucratiques peuvent toujours se pavaner du côté des restaurants almadiens. Le petit peuple lui prend d’assaut ces interstices et grappes urbaines, reflet des crises et des reconfigurations alimentaires des espaces urbains.
Comme à l’accoutumée, l’Etat bandit brandit ses muscles contre les petites gens qui vendent ces délices sur le boulevard de Case bi. Alors que je me délectais d’un superbe pot de ñex qui soigne le paludisme, des agents du service d’hygiène font irruption dans cet espace pour exiger le paiement de 6000 FCFA (six mille) sous peine de confiscation de ces bénis forox caya. Une scène digne des abus d’un État voleur et brigand. Je veux bien que ce service contrôle. Mais exiger un paiement sans contrôle, ça ressemble à une vraie arnaque. Le pire dans ça c’est qu’au moment juste ou j’allais m’enfoncer dans les délices de mon forox caya, ces contrôleurs inhabituels emportèrent tout sous le regard hagard d’un Ndukur qui se demande dans quel pays on est.
Il faut voir les supplices des vieilles mamans et autres nigeriens qui se demandent comment et pourquoi ces contrôles inopinés nocturnes qui permettent au service d’hygiène de faire payer 6000 FCFA par « forox cayeurs » sont possibles. J’ai vécu en Zambie alors que j’y étais fréquent, il y a quelques années, les abus de cette police sur les « Westaf » pires que les traitements infligés par les « toubabs » en Europe. Idem pour l’Afrique du Sud et plusieurs autres pays de l’Afrique de l’est, australe, centrale. ..Mêmes délires au Mali en banlieue Bamakoise avec des policiers qui débarquent manu militaru dans de petits maquis pour « rafler » les petites putes bamakoises contre 3000 FCFA. La liste des abus est très longue.
Si l’Etat ne veut pas qu’on vende du forox caya, il a tous les moyens d’éviter que ces vendeurs s’installent dans ce boulevard aussi stratégique. Exiger un paiement de 6000 FCFA sans vérification de la qualité des conditions d’hygiène est incroyablement injuste pour ce petit peuple qui fait fonctionner les économies domestiques. Il faut mettre fin à ces abus sous couvert de contrôle d’hygiène. En tout cas je demande solennellement à cette brigade de me rendre ma commande. Sinon, en enfer, elle risque de ne pas bénéficier de mon pardon rédempteur. Quel pays d’abus.
ANKN
Abdou Ndukur Kacc Ndao
www.ndukur.com

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