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Le système de sécurité du président Wade est dépassé

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SENINFOS.COM – Le président de la République, Abdoulaye Wade, est-il entouré du dispositif sécuritaire adapté à la tâche et la mesure de ses fonctions ? Pour Amadou Latyr Ndour, un ancien moniteur au Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (Gign) et ancien membre de la garde rapprochée de Wade, la réponse est non.
Ce professionnel de la sécurité rapprochée fait partie de ceux qui pensent dure comme fer que le dispositif sécuritaire du président de la République est en parfait « déphasage avec ce qui se passe ailleurs ». Celui que Lamine Faye surnommait « Rambo » à cause de ses coups de tête rapides, reste convaincu que s’il y a autant d’agressions contre le cortège de Wade, c’est parce qu’il y a « trop de problèmes » au sein du groupe ». Dans l’entretien qu’il a eu avec le journal Walf grand place, Amadou Latyr Ndour révèle que ces problèmes sont essentiellement liés à l’inaptitude de certains éléments non professionnels à assurer leur tâche de garde du corps du Président. Ce sont d’ailleurs les calots bleus qu’il a formés (Baye Moussé Bâ « Bro », Alassane Kâ, Souleymane Guèye, Vieux Sandiéry Diop, Cheikh Ndiaye Dramé) et qui ont intégré la sécurité présidentielle à la faveur de l’alternance en 2000 qui ont œuvré à son intégration à la garde rapprochée du Président Wade. Cependant, la cohabitation entre le professionnel Amadou Latyr Ndour  et ces calots bleus, formés seulement en deux semaines, n’était pas sans heurts, provocant du coup sa démission.
« Je ne me sentais plus à l’aise en tant que professionnel. Il était très difficile de pour moi d’accepter le fait d’avoir formé un calot bleu qui devient mon chef d’équipe, de devoir travailler sous ses ordres.  Professionnellement, j’ai été formé à devoir aimer l’autorité que je devais protéger, en l’occurrence le président de la République.  Et c’est justement cette étroite proximité qui existe entre ce dernier et les calots bleus qui a installé un malaise au sein de la sécurité rapprochée. Cette situation a fait que je ne pouvais plus aimer comme je le devais le Président Wade. Pour ne pas entacher  la fidélité de la profession, j’ai jugé nécessaire de partir » explique Amadou Latyr Ndour.
Aux politiciens qui recrutent de gros bras et des lutteurs pour leur sécurité en cette période de tensions préélectorales, Amadou Latyr Ndour avertit que « la sécurité rapprochée n’est pas basée sur les muscles. Nos autorités politiques recrutent l’insécurité en recrutant des lutteurs qui les mettent en danger. La sécurité est une science que la personne apprend à l’école et qu’elle restitue sur le terrain. C’est un entraînement intellectuel continu. Donc, vous ne pouvez pas recruter un lutteur qui ne connait pas ce qu’est un risque pour lui confier votre intégrité physique parce qu’il va penser que sa mission est uniquement basée sur ses muscles », lance Amadou Latyr Ndour.
Frédéric TENDENG

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