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Le Temps au sablier, à la 100é Marche … (Par Shasty)

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Regardez-le passer, nous laissant sur son chemin ses promesses. Il marche droit, nous impose son rythme avec ses âges et ses pièges, une scène de vie aux flegme et énigmes
Le Temps est parfois insensible à nos souhaits, nos urgences au sérail, malgré son si large éventail
Il marche silencieux mais agit sans arrêt
Il est lié à nos vies et nous suggère la finitude, en nous l’imposant à un de ses arrêts
Il connaît tous les mystères de cette immense nature, de ses caprices à ses supplices, il la charme et détaille ses appétences. Le temps est si musclé qu’il résiste à toutes sortes de bras de fer. Son âme est immortelle puisqu’elle témoignera au-delà du jugement dernier, des mystères et décrets des zones hors finitude.
Il est dans nos sommeils, comme dans nos réveils, il est dans nos souffrances, comme dans nos jouissances, il est une ombre qui nous suit et nous poursuit, aux rythmes les plus effrénés.
Dans le ravissement de l’étreinte, il jalonne les allées des regards éberlués. Quand une âme s’écroule il est là, quand une autre se signale, il est aussi là. Il témoigne des larmes d’une créature peinée, comme du sourire d’une autre comblée
Il ne trébuche point quand il se heurte à un événement, il ne le console point, il le dépasse et poursuit son chemin vers d’autres rendez-vous scellés aux injonctions divines, irréfragables à tout point de vue.
Il est imputrescible dans l’action, et imprévisible dans le cœur de cette manœuvre!
Sous son voile, sont cachés ses mystères, sans allergie, il renifle ces audiences, discrètement, observe les sanctions, les rétributions, sans jamais se détourner de son objectif. Le Temps en réalité n’a pas d’émotion
Une ardeur au goût de spectre résonne dans nos oreilles, fine pensée des gloires ensevelies au suaire des éternités, le Temps est aussi hors effluence
On ose l’appeler, mais il ne décroche jamais avant le signal, il a son emploi du temps, rien d’un calcul, il est le passé, le présent et la projection
Il nous unit puis nous sépare sans se soucier des conséquences, derrière lui, elles s’agitent
« Ne perdons pas de temps », « gagnons du temps », « le temps est précieux », « chaque chose à son temps », « il faut donner du temps au temps », des maximes utilisées au quotidien, qui se cherchent elles aussi dans le Temps.
Il est éternel, c’est un rébus qui nous suit loin de toute chimère, il poursuit ses œuvres, brûle nos cœurs, son silence est de maître et ses actions sont singulières et parfaites
En un éclair il quitte les terres de l’espoir pour se présenter sur les plaines incertaines
Il emporte la nuit, tire l’aube et la rattache au jour, laissant le soleil luire ses pas, sans ombre, il passe, en silence, d’une main discrète, il agit. Le Temps est-il si puissant qu’on ne l’imagine?
« Tout est question de temps »! J’observe ce sablier, par un fin glissement, les grains de sable y pérégrinent, point de bousculade, comme un tendre bras de fer entre deux enfants si innocents. La patience est aussi un vecteur du Temps. Ses flammes et ses rayons s’entrelacent, nul n’ignore sa densité. Le Temps nous sourit, le voici qui dévoile toute sa taciturnité. Il poursuit ses rêves sans trêve. Quand un souffle d’amour traverse ses jardins, il le propulse à une fin, triste ou belle, il ne fait point de commentaire, il agit et se dissipe
J’ai envie de tâter ses désirs, j’ai envie de m’immiscer dans ses délires. J’ai envie au moins une fois de le prendre dans mes bras mais il s’éclipse à chaque fois que je le sens si près de moi, le Temps est un génie, dont la mobilité est sans conteste.
Loin d’être une intention, le temps est la borne de nos ambitions. Nul ne peut le franchir ni se décaler de ses limites. Mon espoir est un rêve que seuls ses rayons peuvent brûler. J’ai pu canaliser mes instincts pour poursuivre mon dessein dans ses croisements aux mille essaims où raisonnent ces coassements sous la mélodie des averses.
Que je sois pressé ou patient n’est point éparse en son sein, en anneaux d’airain. Il gravite autour de nous en touchant à tous nos désirs sans que nous ne puissions tous les saisir. Pourtant je suis libre et souverain tant que je marche loin des vagues obscures, chef-d’œuvre d’une puissance, l’argile à son état façonné
Sa lumière erre sur nos terres, l’espoir en nous, est un signe de repère. Je m’incline devant ce sublime maître des érudits, qui a pour nom, le Temps!
Sheikh Alassane Sène « Tarëe Yallah »

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