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Le temps de l’ingratitude.

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Abdoulaye Wade est paraît-il en colère. Il vire à tout bout de champ tous les quémandeurs de fonds politiques à la recherche de leurs électeurs, et qui ont perdu les bases dans lesquelles, ils étaient investis. Maître Wade s’époumone à revendiquer son bilan, ses routes, ses ponts, ses cases des tout-petits, son aéroport international Blaise Diagne et son autoroute à péage…

Il ne conçoit pas d’avoir selon lui, fabriqué une caste de « pajérocrates » et des milliardaires comme il s’en est vanté, d’avoir « offert » des infrastructures, en veux-tu, en voilà, aux sénégalais ; et que ceux-là pourraient lui demander d’aller à la retraite, alors qu’il leur demande seulement trois années supplémentaires pour parachever ses « chefs d’œuvre ». C’est au-dessus de ses forces de pouvoir l’admettre. Alors, il menace de ruine toutes ces localités qui n’auront pas voté pour lui et de diète ces vaillants fonctionnaires qui ont contribué à récolter ces fonds qu’il dilapide à la recherche effrénée de consignes de vote ou pour le recrutement de transhumants.

12 ans après avoir trôné au dessus du Sénégal, Me Wade nous demande de lui dire « merci » pour une chose qui n’était que son devoir. Faire des infrastructures, des grands travaux, c’est le moins qu’on lui demandait, bien que des grands chantiers à exécuter, il en avait à la pelle et qu’il n’a pas su réaliser parfaitement et qui se nomment éducation, santé et vie pas chère.

Président de la république, c’est cette fonction pour laquelle, on n’achète rien et pour laquelle, on a aussi tout. Gratuité complète. Les louanges, les honneurs, les poignées de main obligatoires à l’aéroport, … aussi. N’est-ce pas finalement à lui de remercier le Sénégal qui lui a tout donné, les honneurs, la fortune et celle de sa famille.

C’est à lui de remercier les sénégalais d’avoir pu voyager comme Youssou Ndour, auquel il se comparait naguère. C’est à lui de dire « merci » d’avoir permis à son fils de voyager en jet privé, alors qu’il faisait Londres-Paris en Eurostar en seconde classe au début de son premier mandat.

C’est à lui de dire merci aux sénégalais qui ont voté comme un seul homme, lorsqu’il leur a demandé de lui donner les moyens de sa gouvernance en lui permettant de changer la Constitution, qu’il aura par la suite considérée comme un brouillon perpétuel.

Les sénégalais lui disent peut-être « merci Monsieur le président », mais ont parfaitement le droit de lui rajouter « mais maintenant ça suffit comme ça, passez la main », s’ils le désirent ainsi, sans que cela ne soit perçu comme un crime de lèse-majesté.

Et ils n’ont pas envie de l’entendre proférer des menaces de chaos au cas où il leur viendrait à l’idée d’élire son concurrent Macky Sall. Ce serait d’ailleurs une honte pour lui qui déclarait en 2000 à un de ses fameux collaborateurs, face au coffre-fort de la présidence que ses problèmes d’argent étaient finis, rendant ainsi hommage à la gestion de Abdou Diouf, que de ne pas faire au moins aussi bien.

Même quand on rentre dans des toilettes, on trouve souvent l’écriteau : « Veuillez laisser cet endroit aussi propre que vous l’avez trouvé ». A fortiori un état.

nettali.net

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