C’est la guerre !
Après avoir attaqué le maire de Fatick sur l’affaire des 7 milliards de Taïwan, Idrissa Seck a réitéré ses propos ce mardi 22 novembre. Pourtant, Macky Sall avait répondu à son interpellation. La guerre est ouverte entre les deux anciens « fils » de Wade. Qui en sortira vainqueur ?
Entre Idrissa Seck et Macky Sall, c’est la guerre. Candidats à la présidentielle de 2012, les deux hommes s’échangent des tirs, ouvertement ou par militants interposés depuis quelques temps. Chacun veut décrédibiliser l’autre en fouillant sur son passé. Les raisons de ces déballages : Idrissa Seck et Macky Sall veulent tous succéder à leur « ancien père spirituel ».
Leurs parcours presque identiques aux côtés du secrétaire général du Parti démocratique sénégalais font qu’ils se positionnent sans le dire en héritier du Pape du Sopi. Même si Me Wade n’a pas encore dit son dernier mot, Idrissa Seck et Macky Sall sont manifestement à l’affût pour accueillir les nombreux libéraux « déçus ou désemparés ».
Ils ont peut-être les atouts pour réussir un tel dessein. Idy et Macky sont tous d’anciens N°2 du Parti démocratique sénégalais. Macky Sall a succédé à Idrissa Seck à la primature en 2004. Après avoir servi Wade, les deux hommes ont quitté le navire libéral. Macky Sall et Idrissa Seck nourrissent actuellement la même ambition : prendre leur revanche sur le président Wade en le succédant à la tête du Sénégal.
Le fait qu’ils aient le même but rend difficile leur cohabitation dans l’espace politique. Chacun veut tisser sa toile et puiser dans le giron libéral afin de pouvoir faire la différence en 2012. Pour atteindre cet objectif, ils doivent convaincre leurs cibles. La réussite de l’un fera sans doute l’échec de l’autre. D’où l’ouverture des hostilités par l’ancien Premier ministre, Idrissa Seck. Invité par nos confrères de walf quotidien, le maire de Thiès a demandé à l’édile de Fatick de s’expliquer sur la distribution des 7 milliards remis par Taïwan au président de la République sous son magistère à la primature.
La demande du candidat de la coalition « Idy4président » a irrité les jeunes de l’Alliance pour la République (Apr) qui ont dénoncé son attitude. L’intéressé lui-même est monté au créneau pour apporter une réplique. « C’est un faux-débat. Je refuse de polémiquer, et je ne réponds pas à Idrissa Seck. Mais, moi, j’ai été interpellé par les médias sur la question. S’il y a quelqu’un qui pense qu’il y a une zone d’ombre sur la gestion que j’ai faite des fonds taïwanais, je suis prêt à m’expliquer devant la Nation. Mais, je ne permettrai pas à certaines personnes de m’interpeller sur cet argent dont l’exécution a été faite selon un ordre présidentiel », a dit Macky Sall, lors d’une rencontre des cadres de son parti.
Sans citer le maire de Thiès, Macky Sall a ajouté sur un ton ferme qu’il n’est pas « un détourneur de fonds publics ».
Le maire de Fatick fait manifestement référence à l’affaire des chantiers de Thiès qui avait abouti à l’arrestation de l’ancien Premier ministre, Idrissa Seck puis à sa libération et son blanchiment par la justice sénégalaise. Visiblement dépité par les propos de son prédécesseur à la Primature, M. Sall a ajouté : « si on le désire, je peux demain, publier dans la presse, la liste des dépenses faites de ces 7 milliards. Nous devons servir notre pays et non s’en servir ».
Cependant, les explications du leader de l’Alliance pour la République ne semblent pas suffire à Idrissa Seck. Le maire de Thiès a réitéré sa demande, ce mardi 22 novembre, à Dakar. « Macky Sall, je lui ai pardonné sur le complot que le gouvernement, dont il faisait partie, a tenté contre moi. Mais cela s’est retourné contre lui. C’est pourquoi il s’est rendu compte qu’il ne devait pas être dedans. Je l’ai dit sur Walf », a-t-il rappelé.
Idrissa Seck a ajouté : « c’est lui qui avait dit à la télé qu’il avait distribué les milliards de Taiwan. Tout ce que je lui demande, c’est de me dire quelles sont les banques auxquelles il a envoyé l’argent, juste la liste. Finalement, il (Macky Sall, ndlr) sait que Wade ne travaille que pour son fils. Mais il doit rendre compte au peuple sénégalais. »
La guerre des mots entre les deux anciens « fils » de Wade ne va manifestement pas s’estomper. Au fur et à mesure que la présidentielle approche, les hostilités risquent d’être rudes.
Il n’y a apparemment pas de bonnes volontés de la classe politique pour faire la médiation. Wade semble y trouver son compte. Au moment où ses anciens collaborateurs se crêpent le chignon, il se démène comme il peut pour prouver « la validité de sa candidature ». Il sait que l’invalidation de sa candidature pourrait faire l’affaire de ses deux anciens N°2. De l’autre côté, les leaders de Bennoo qui ont les mêmes ambitions que Macky Sall et Idrissa Seck sont préoccupés par l’épineuse question de la candidature de l’unité et du rassemblement.
Idy et Macky s’acheminent manifestement vers d’autres déballages. Celui qui aura réussi à décrédibiliser l’un espère en avoir les retombés. Mais une désapprobation par les Sénégalais de la démarche pourrait être lourdes de conséquences. Car les Sénégalais hostiles au régime de Wade attendent manifestement un discours basés sur une alternative crédible, mais non sur une violence verbale ou des déballages.
Samba NDIAYE
Non Président Macky, vous ne desecedrez pas au niveau de idy. Laissez le se moisir au fond des caniveaux.
S’il te plaît Macky, ne le suit pas. Moi j’étais avec idy pendant longtemps et de façon trés engagé. Mais vous n’êtes son pareil.
Nous avons tout compris. Ne répondez pas à idy. Ne lui donnez pas cette faveur.
Tout te différencie avec ce gars.
Il est arrogant, toi tu es modéré
il est insolent, toi tu es cortois
il est beau parleur, toi tu es travailleur
il est hypocrite, toi tu es sincére
il est pressé, toi tu es méthodique
il est rancunier, toi tu pardonnes
il ne respecte pas les secrets d’ETAT, toi tu n’étales jamais les secrets d’Etat
il enregistre ses amis en cachette, toi, tu es incapables de faire ça
il nous a déçu, toi, tu suscites un immense espoir en nous
Ne te rabaisse pas à son trop nas niveau, s’il te plait, je t’en suplie.