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Le « vagabondage judiciaire » du quotidien Libération sur l’Affaire Imam NDAO (Par Assane Bocar NIANE)

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Par rapport aux publications du quotidien Libération sur cette affaire, notre lecture nous octroie un sentiment intuitif d’une suite favorable pour Imam Alioune Badara NDAO et d’une fuite de responsabilités de l’Etat. Ainsi les autorités politiques voudraient-ils nous préparer devant l’évidence judiciaire de l’innocence de cet imam ? Souhaiteraient-elles atténuer l’effet ou le choc politique défavorable que pourrait engendrer cette injustice, jamais vécue au Sénégal, pour permettre finalement, au peuple sénégalais d’en juger avant le dernier mot du juge ?

En effet, la sortie de Sidy Lamine NIASS disant que le Président de la République lui a révélé que Imam NDAO est innocent, lors de l’audience qu’il lui a accordée, ne peut nullement être pris comme un fait isolé si nous considérons attentivement les publications des rapports d’enquête et d’instruction faites par le quotidien Libération. En résumé, elles constitueraient ensemble, une sorte « d’antidépresseur » psychosociologique pour mettre le peuple devant le fait accompli de l’innocence de cet imam avant le verdict du tribunal.

Bien que cela ne nous donne aucune rassurance devant une justice presque totalement contrôlée par l’Exécutif. Pourtant nos lois sont bonnes, mais c’est leur application qui fait défaut. Montesquieu ne disait-il pas : « quand je vais dans un pays, je n’examine pas s’il y a de bonnes lois, mais si on exécute celles qui y sont, car il y a de bonnes lois partout. »

Les paroles de l’ex-Procureur spécial de la Cour de Répression de l’Enrichissement illicite nous donnent raison. Lors du colloque de l’Union des magistrats du Sénégal, il s’est plaint en ces termes : « Malheureusement, le magistrat suit parfois la volonté de l’exécutif pour ne pas mécontenter l’autorité hiérarchique alors qu’il doit, poliment mais fermement, refuser. Et celui qui ose braver l’ordre de la tutelle se retrouve sans défense face aux foudres de la chancellerie… Les instructions sont données par voie téléphonique ou au cours de réunions, et gare au procureur téméraire qui osera aller à l’encontre des desiderata de la chancellerie… » Le quotidien Libération n’a-t-il pas intercepté, par hasard, de telles appels téléphoniques par rapport à d’autres affaires ? Ou bien se constitue-t-il comme avocat de l’Exécutif ?

Vraiment c’est pathétique et déplorable. C’est presque le seul quotidien sénégalais qui nous livre des éléments d’enquêtes et d’instructions. Qui est-ce qui lui procure toutes ces informations ? Serait-il le quotidien du palais de justice ou présidentiel.

L’article 11 du Code de Procédure Pénale stipule : « Sauf dans les cas où la loi en dispose autrement, et sans préjudice des droits de la défense, la procédure au cours de l’enquête et de l’instruction est secrète. Toute personne qui concourt à cette procédure est tenue au secret professionnel dans les conditions et sous les peines de l’article 363 du Code pénal.

Donc tous ceux qui concourent à une procédure au cours d’une enquête ou d’une instruction judiciaire ou administrative, sont tenus au secret professionnel. Il s’agit des policiers, des gendarmes, des éléments des renseignements généraux, de certains agents de l’administration, des magistrats du parquet, des juges qui font office de procureur selon les cas prévus par la loi, des juges des cabinets d’instruction, des greffiers et des experts judicaires qui les assistent et des avocats des prévenus.

Toutefois nous comprenons bien que cette discrétion dont parle l’article 11 du Code de Procédure Pénale dans la procédure au cours de l’enquête et de l’instruction ne concerne pas les journalistes, mais, plutôt, leurs informateurs. Nous savons aussi que les journalistes ne sont pas légalement tenus de révéler leurs sources. Mais au Sénégal, la loi ne doit-elle pas permettre de punir la publication d’informations obtenues par le biais du recel de la violation du secret professionnel ? C’est surprenant que le contenu de l’enquête et de l’instruction à propos de l’Affaire Imam NDAO soit clairement publié dans les journaux.

Néanmoins, quelle que soit la suite réservée à ce dossier, le peuple sénégalais sait, à travers la violation du secret professionnel par certains, que Imam NDAO est innocent. Donc que vous le libériez ou que vous le condamniez, sachez qu’il a déjà donné naissance, par la grâce de Dieu, à des centaines de musulmans qui pensent et se comportent comme lui. Et même que vous le condamniez à la perpétuité ou que vous le tuiez, sachez encore que vous avez ouvert la porte à des milliers de « Imam NDAO » capables de poursuivre son œuvre qui n’est autre que celle du Prophète Mouhamad, paix et salut sur lui.

Enfin de compte si vous libérez ce saint homme, vous aurez certainement sauvé notre pays de la colère d’Allah, Exalté Soit-Il.

Assane Bocar NIANE

Parcelles Assainies, Dakar

[email protected]

4 Commentaires

  1. Ce type ne rassure guère avec son accoutrement clownesque ‘occidental » et sa barbe trop bien soigné type ‘gorjiguène »singeant les islamistes ! Cela prouve qu’il n’a aucune personnalité propre et il transpire la fausseté dans tout.

    • les anges notent tout même sur internet.
      les jugements de valeurs et la stigmatisations n’ont pas de place dans les d »bats d’idées
      Mène , suit ou met toi à côté

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