Le constat a été largement fait, que l’action gouvernementale souffrait d’une carence communicationnelle. Les populations percevraient-elles bien l’image que le gouvernement renvoie ou aimerait renvoyer ? Aussi, une certaine cacophonie est souvent constatée dans le discours public des tenants du pouvoir. C’est comme qui dirait qu’il n’y a aucune cohésion, aucune cohérence dans les propos, d’un locuteur à un autre.
La communication gouvernementale manque tant de réussite que «d’importantes réalisations du gouvernement se retrouvent à la périphérie de l’actualité au détriment de faits divers du Palais». Pis, certaines sorties sont même contradictoires et chacun s’autorise à parler sur n’importe quel sujet et selon sa propre sensibilité. La question de la traque des biens mal acquis qui aurait pu être du pain béni pour le gouvernement s’est retournée en sa défaveur du fait d’une communication hasardeuse. On en avait aussi entendu, des déclarations plus contradictoires les unes que les autres, sur la décision ou non d’engager les troupes sénégalaises au Nord Mali. Le chef de l’Etat avait estimé alors devoir appeler à une réorganisation de cette communication gouvernementale en appelant à un séminaire-atelier sur le sujet. Le diagnostic sur les limites objectives avait été fait, selon lequel il était non seulement nécessaire de mieux coordonner les actions de communication gouvernementale et de renforcer les compétences des acteurs de cette politique, mais aussi de leur allouer des moyens nécessaires pour satisfaire aux exigences de coûts. On pouvait penser que tout allait repartir d’un bon pied, mais la situation semble empirer. Sur chaque sujet d’actualité, le gouvernement est pris à défaut sur sa communication. C’est notamment le cas avec le débat sur les prix des denrées de base. Il est difficile de savoir quelle est véritablement la ligne de conduite du gouvernement. D’un coup, il déclare avoir baissé les prix et s’engage à mieux faire ; d’un autre coup, les mêmes voix autorisées déclarent l’impossibilité pour le gouvernement de baisser les prix. A la présidence de la République, c’est encore pire, un conseiller du chef de l’Etat préconise même que l’Etat envisage de se substituer aux opérateurs économiques pour importer des denrées comme le riz ! Le Premier ministre Abdoul Mbaye et le président de l’Assemblée nationale Moustapha Niasse ne parlent pas le même langage que le Cabinet du président de la République.
Mais le fait qui a le plus mis à nu la faiblesse du régime de Macky Sall en matière de gestion de l’information aura été le débat lancé dans les médias par des responsables du Parti démocratique Sénégalais (Pds) autour des salaires des directeurs généraux d’entreprises publiques. Alors que ce débat devrait être tout à l’avantage du régime de Macky Sall. Et pour cause ! A son arrivée au pouvoir en 2012, Macky Sall avait trouvé des directeurs généraux qui percevaient un salaire mensuel qui montait jusqu’à 14 millions de francs en plus d’autres avantages, pendant que les ministres qui assurent leur tutelle étaient payés à hauteur de 2,5 millions. En mai 2012, Macky Sall a plafonné les salaires des Dg à 5 millions de francs. De même avait-il cherché à mettre de l’ordre dans l’octroi de primes et autres gratifications versées par les Conseils d’administration aux directeurs généraux. Ainsi, les paiements de toutes primes ou gratifications décidées par le Conseil d’administration suivant les performances de l’entreprise doivent désormais être approuvées par décret par le président de la République. Comment donc en est on arrivé à ce que Macky Sall qui a pris ces mesures de rigueur pour mieux gérer l’argent public se retrouve mis en difficultés dans l’opinion sur cette affaire ? Encore que les procureurs du Pds ne sont personne d’autre que ceux qui, il y a encore quelques mois, se distribuaient l’argent public selon le mode «en veux-tu en voilà !».
En outre, il ne se trouve personne pour expliquer aux Sénégalais que si des démineurs ont pu être pris en otage par des rebelles en Casamance, c’est parce que le gouvernement du Sénégal n’a jamais accepté qu’une partie du territoire national ne soit considérée comme une zone exclusive pour des rebelles. Ce que retient l’opinion et à tort, est que le Sénégal aurait violé un accord signé avec César Atoute Badiate, au terme duquel le chef rebelle avait défini une ligne rouge à ne pas franchir.
La communication gouvernementale n’a pas non plus accompagné l’opération lancée par le maire de Dakar de déguerpissement des marchands ambulants qui encombrent les grandes artères de la ville. Ces marchands ambulants vont s’organiser et imposer au gouvernement une épreuve de force alors que l’opinion publique aurait dû être préparée à cela pour montrer comment le gouvernement de Abdoulaye Wade avait toujours battu en retraite et joué à affaiblir le maire Khalifa Sall face aux marchands ambulants. Sur cette question, les populations de Dakar devraient être des alliées objectives pour le gouvernement et le maire Khalifa Sall.
Une question fondamentale demeure. Quelle vision le président de la République a-t-il de sa communication et quelle place lui accorde t-il dans son système global de gouvernance ? On ignore par exemple qui occupe présentement les fonctions de conseiller en Communication du chef de l’Etat depuis que El hadji Hamidou Kassé a été nommé à la présidence du Comité scientifique pour le Sommet de la Francophonie prévu en 2014 à Dakar. Le Président Macky Sall n’a jamais laissé les coudées franches au responsable de sa communication pour pouvoir le juger sur ses résultats. Il importe d’investir clairement un «gourou» et de le doter de moyens. Quels moyens le chef de l’Etat dégage-t-il pour sa communication ? Pas un franc ! Au moment où le conseiller en Communication du Président Alassane Ouattara par exemple, dispose d’un budget d’intervention au niveau national de plus de 300 millions de francs. De quels moyens a-t-on doté Abdou Latif Coulibaly porte-parole du gouvernement ? Aucun franc ! Il faut dire que quelque part, le Président Sall est lui-même la cause du brouillage de sa communication, avec la multiplicité des acteurs officieux mais surtout le fait que le chef de l’Etat, par son mode de gouvernance, son parcours et son profil politique, ne s’affirme pas encore comme le seul décideur, celui dont la parole prime sur toutes les autres.
Dites-le clairement. Macky est incompétent et ne mérite pas de nous diriger. De l’imposture !
Ce n est pas étonnant quand on se contente de coups de gueule dans les médias électroniques pour faire de plates et scabreuses démonstrations de la gouvernance de macky et surtout quand on compte sur des animateurs de spectacle convertis en ct com pour faire plus de la médiatisation que de la communication.Ils confondent plan média et stratégie de communication et croient regler les questions les plus sensibles en exposant leurs ministres pour réagir à des situations qu’il faudrait gérer autrement,dans une vraie stratégie proactive.