Les soufis appellent l’Etat à accélérer la cadence et à accentuer la dynamique de recouvrement des biens publics spoliés, par les dignitaires de l’ancien régime. Et, ils lui recommandent plus de sérénité et de fermeté face aux gesticulations puériles et enfantines de ceux qui veulent agir sur ses nerfs, en vue de le déstabiliser, le faire fléchir de sa détermination ou revenir sur sa décision capitale, à traquer sans faiblesse coupable ni cruauté inutile, les grands délinquants de la République qui, après avoir rendu le Sénégal exsangue et conduit les Sénégalais dans la misère et le dénuement presque total, continuent par leur culot éhonté, à jouer au martyre.
Voilà pourquoi nous recommandons instamment au président de la République, de ne jamais prêter le flanc, en donnant l’occasion à certains lobbies très actifs en ce moment, qui véhiculent des rumeurs fantaisistes, inventées de toutes pièces et, à travers une certaine presse et le pays par leurs auteurs. Parce que depuis qu’ils en parlent, il y a de cela des mois, ils n’ont encore été capables jusqu’ici, d’apporter la moindre preuve matérielle fondée sur des faits avérés irréfutables. Alors, pour de telles accusations aussi graves, selon quoi des passeports diplomatiques seraient accordés à des homosexuels, ce qui constituerait une grave violation à l’égard de nos valeurs socioculturelles et dont nos autorités se seraient rendues coupables. A notre avis, le procureur de la République devrait aussitôt s’auto saisir et convoquer les auteurs de telles déclarations, pour qu’ils apportent obligatoirement les preuves matérielles de leurs allégations, afin qu’aucun Sénégalais n’en ignore. C’est cela que raisonnablement nous attendions de notre Justice. Mais Hélas non ! On laisse plutôt se propageait comme une trainée de poudre, des rumeurs au sein de l’opinion publique avec parfois l’intention de semer le doute et parfois de faire des affirmations péremptoires non étayées par aucune preuve tangible. Il devient dès lors trop facile pour ces lobbies, mus essentiellement par des intérêts cupides non avoués, de faire le tour du monde à travers la presse, par des déclarations irresponsables et gratuites, de porter des accusations aussi graves sur des personnes ou autorités, dans le seul objectif de les nuire, sans aucune raison valablement justifiée.
Alors que nous savons parfaitement, que dans un passé très récent, ceux-là mêmes qui professent ces déclarations étaient les seuls et principaux bénéficiaires des passeports diplomatiques, sans d’ailleurs, en avoir le moindre droit. Et tenez-vous bien ! Ce n’était pas seulement à titre personnel qu’ils cherchaient ces passeports. Non justement ! Ils en réclamaient pour d’autres raisons inavouables et en disposaient en quantité industrielle, parce qu’ils les revendaient effectivement à n’importe quel individu, qui était en mesure de payer le prix auquel ils étaient proposés. Par conséquent, ces titres étaient devenus pour eux de la marchandise à vendre, et à travers sa vente au prix fort, ils s’enrichissaient illicitement et honteusement sur le dos du contribuable. Ce qui avait d’ailleurs, un moment donné, attiré l’attention de certaines chancelleries des pays occidentaux. D’abord à cause de leur nombre impressionnant, ensuite par la qualité des détenteurs de ce titre particulier, qui était réservé en principe à des diplomates comme l’indique son nom, mais non, on les retrouvait souvent entre les mains de gens totalement illettrés donc, en contradiction flagrante avec le titre ou la fonction mentionné sur le passeport diplomatique. La vérité pour tout dire, c’est qu’on vient de mettre fin à une vaste fraude sur les passeports diplomatiques qui était un marché florissant pour certains individus dans l’ancien régime. Ceci a créé une véritable panique dans ce milieu de lobbying, quasiment est un tremblement de terre, parce que le robinet vient de leur être fermé. Et ce qui leur servait de vache à lait et leur permettait de disposer illégalement de ce document à une grande échelle et qu’il remettait en vente à prix d’or, a été stoppé nettement. Ce trafic honteux, tout à fait à l’antipode de leurs soucis, avait beaucoup nuit et Sali l’image de marque de notre pays à travers le monde diplomatique, par cette spécieuse clientèle politico-religieuse, qui disposait à volonté de ces titres, grâce à la complicité du pouvoir sortant en guise de récompense pour services rendus ou à rendre. Essentiellement ce sont ces gens-là, qui ont subi une douche froide, en perdant totalement un privilège inestimable synonyme de vol, par cette mesure radicale qui reconsidérait les conditions d’octroi de passeport diplomatique, aux véritables ayants-droit, d’un tel document. Voilà la véritable raison qui pousse ces « perdants » et vrais fraudeurs, à faire courir ce faux bruit, et à induire en erreur d’honnêtes citoyens, qui ne savent pas sans doute, et même loin d’imaginer, l’idée d’existence de tels lobbies dans notre pays, et qui de surcroit se couvrent parfois du manteau de la religion musulmane, pour commettre leurs forfaitures. Ce qui bien entendu, n’a rien à voir avec l’islam, bien au contraire, car celui-ci recommande strictement à tout musulman, d’agir dans la droiture, de gagner sa vie par des biens licites et en toutes circonstances.
Par ailleurs, les soufis trouvent que c’est une grave erreur ou un abus de pouvoir de la part de l’Etat, d’avoir voulu séquestrer ou inquiéter la femme de Bara Gaye, en raison de ses liens matrimoniaux avec son mari, qui est lui, poursuivi pour un délit avéré d’offense du chef de l’Etat. C’est bien une indélicatesse judiciaire qui a été notée dans le cas présent, avec une forte connotation de mélange de genres. Loin de nous de faire de l’ostracisme à l’égard des femmes, mais tout de même, il faut bien faire la part des choses, en attribuant à chacun, ses propres fautes. Parce que, le droit de propriété d’un mari ne doit et ne peut se confondre forcément, à celui de son épouse, s’ils ne sont pas dans un régime conjugal de communauté de biens. En fait, Mme Gaye bénéficie du même statut que son époux et ne peut répondre légalement que de ses propres actes. À priori, la faute du mari ne peut incomber en aucune façon son épouse.
Ce que nous voudrions dire ici et de manière nette et claire à l’attention la classe politique toutes tendances confondues, c’est-à-dire opposition comme pouvoir, c’est qu’elle nous épargne absolument de leurs invectives et autres langages orduriers, injurieux et de bas étages. Parce que, un tel comportement ne les honore nullement, bien au contraire, cela plutôt risque au total, de les dévaloriser et de rabaisser notre pays, au rang des pays, dont les hommes politiques manquent tellement d’arguments pertinents à faire valoir, afin de se défendre convenablement. Alors, c’est comme s’il ne leur resterait plus, que l’argument des faibles, à s’avoir : l’injure. Cette race de politiciens à court d’arguments convaincants, commencent malheureusement à pulluler et à envahir notre espace politique. Quel dommage ! Ce qui veut dire que, le renouvellement du personnel de notre classe politique, a de beaux jours devant lui.
Sur un autre plan, les soufis pensent bien que l’expérience vécue avec le commissaire Harona SY, aurait pu servir de matrice aux autorités actuelles du pays, pour bâtir une autre politique juridique et judiciaire plus respectueuse des droits de l’homme et de la démocratie universelle. Mais dans le même temps, elles ne céderaient point le pas et pas du tout alors, aux fêlures démocratiques ou à l’appel au démocratisme voilé des mauvais perdants et autres revanchards, qui cherchent à rebondir tout simplement et ce, par tous les moyens, mêmes ceux illégaux.
Pour conclure, nous soufis, dénonçons sous toutes ses formes, l’installation d’un climat de terreur politique d’où qu’il vienne. Mais nous sommes également par ailleurs, farouchement opposés, à toute forme de réduction ou de privation des libertés démocratiques fondamentales, obtenues de hautes luttes par les citoyens patriotes au terme de longues années de luttes. Ce qui prévaut, rappelle ainsi, la fameuse formule de GEORGE ORWELL, à savoir : le règne d’un « big Brother » à l’œil sans paupière qui vous regarde partout.
Serigne Fallou Dieng