Même si dans les rangs des libéraux des contestations ne se font pas encore entendre, le renouvellement des instances libérales à travers la vente des cartes risque de se faire dans la douleur. Et pour cause, si Abdou Fall s’est fondé sur la cartographie déclinée par les dernières consultations électorales pour octroyer le trône à Idrissa Seck, la Génération du concret a contesté avec véhémence ce choix, avant de manifester sa volonté de continuer à se dresser contre l’édile de la Cité du rail.
Depuis le début des opérations de vente des cartes dans le cadre du processus d’installation des instances du Parti démocratique sénégalais libéral (Pdsl), une violence aveugle est notée dans plusieurs localités du pays. Jusque-là, Thiès, pourtant une ville politiquement très chargée où des luttes parfois sanglantes ont rythmé l’animation du terrain politique, est épargnée. Mais, au vu des prises de positions qui commencent à jaillir, force est de constater que les germes, qui engendrent les difficultés de toute sorte, sont en train d’être semés. L’illustration est donnée par le point de presse tenu hier par l’une des tendances de la Génération du concret, qui n’a pas été tendre avec Abdou Fall. Les concrétistes lui reprochent ce qu’ils appellent « son acte d’allégeance envers Idrissa Seck ».
Selon Ndiaga Fall qui portait leur parole, « les déclarations faites par Abdou Fall sont surprenantes et n’engagent que lui ». Pour rappel, le député et non ex-ennemi du maire de Thiès s’est récemment basé sur la cartographie déclinée par les résultats des différentes élections remportées par Rewmi, pour affirmer que le leadership d’Idrissa Seck dans la commune est indiscutable. Ce constat fait suite à un certain nombre d’évènements politiques consécutifs à la descente aux enfers de l’ancien Premier ministre Idrissa Seck suivie de son exclusion des rangs du Pds. Et puisque les principaux responsables qui tenaient les rênes des instances de base étaient des proches de ce dernier, le Parti a voulu les écarter à travers une décision de dissolution de toutes les instances. Venu des Hlm de Dakar pour renverser la situation politique de Thiès, Abdou Fall s’est confronté à ce vide sur le terrain et Rewmi a non seulement laminé la Coalition Sopi, lors de la présidentielle de 2007. Mais aussi récemment lors des locales du 22 mars 2009.
Les concrétistes ne veulent plus entendre parler de cette parenthèse et évoquent le fait que Me Abdoulaye Wade ait été battu pendant 26 ans, mais il est toujours revenu à la charge, pour enfin gagner la présidentielle en 2000. Selon eux, « la sortie d’Abdou Fall est purement inopportune, car le vide politique consécutif à la dissolution des instances dans la commune et le département de Thiès fait justement que personne n’est responsable et mieux, tout le monde est sur un pied d’égalité ». Pour Mamadou Guèye, secrétaire administratif du Comité de pilotage départemental de la Génération du concret, « c’est une utopie de vouloir parachuter quelqu’un sur le perchoir, sans la vente des cartes, le montage et la validation des secteurs ». En dehors de ce processus, dit-il, la Génération du concret n’est pas prête à reconnaître le leadership de qui que ce soit et est décidée à s’engager dans la bataille jusqu’au bout, pour avoir le maximum de secteurs et arracher la majorité requise, afin de jouer les premiers rôles. Et sur ce plan, renchérit Ndiaga Fall, la Génération du concret va continuer à se dresser contre Idrissa Seck. Un exercice de funambule.
Mbaye SAMB
lasquotidien.info
