Les populations de Boynguel, chef lieu de la communauté rurale du même nom situé dans le département de Goudiry, n’oublieront pas de sitôt la journée du mercredi 31 juillet 2013. En effet 164.5 millimètres de pluie sont tombées sur ce village, renvoyant du coup à la belle étoile des familles qui ont tout perdu.
Mercredi 31 juillet 2013. Il était près de six heures du matin lorsque le ciel a ouvert ses vannes sur Boynguel, un paisible village du Boundou. Au bout de quatre bonnes heures d’averses, le pluviomètre a affiché 82 mm. Six heures plus tard, c’est-à-dire à seize heures, il a encore plu des cordes sur Boynguel, exactement d’autres 82 mm. Sous les coups de vingt trois heures et ce jusqu’à zéro heure, 0.5 mm, sont encore tombés. 164.5 mm d’eau. En une journée, la coupe était pleine. Un gros lac s’est constitué à l’entrée du village, les eaux se sont installées dans des champs réduisant à néant des semaines de dur labeur.
Des boutiques n’ont pas été épargnées tout comme la boulangerie traditionnelle. Il n’ya pas eu de ce côté ci, entre le mercredi et jeudi, le fameux « tapa lapa », le nom affectueusement nommé au pain très prisé qui sort de ce four traditionnel qui n’a finalement pas pu résister à l’assaut des eaux . Quatre grandes familles ont vu plus des trois quarts de leur concession s’effondrer, leurs matériels et vivres emportés par les eaux. «C’est la deuxième année consécutive que nous vivons une telle catastrophe. Fort heureusement que des villageois m’ont aidé à évacuer certains bagages et mes enfants, sinon la situation allait être plus que dramatique », nous expliqué, le cœur meurtri, Abdou Dème, un septuagénaire scrutant les eaux qui ont envahi son domicile. Son épouse, qui se trouve être la présidente du groupement des femmes du village a lancé un appel à l’endroit des pouvoirs publics pour une aide en urgence.
Dicko Bousso, une autre brave dame a elle aussi vu son domicile arraché par les eaux. Son bâtiment en dur s’est retrouvé par terre. Faute de trouver mieux, elle a dû investir l’école élémentaire du village. Des champs de céréales sont aussi occupés par les eaux, même les gallinacés n’ont pas été épargnés. Ce qui risque d’entrainer une situation d’insécurité alimentaire, du moins si l’on en croit Amadou Dème, un notable du village qui invitera l’Etat à agir dans les meilleurs délais et de façon appropriée. D’ailleurs, à Boynguel, la quasi-totalité des habitants du village pointent un doigt accusateur sur la puissance publique qui n’a pas réalisé sa promesse faite l’année dernière, pour les mêmes raisons, de trouver un site de recasement pour les familles sinistrées. Cette année, seul le sous préfet de Balla accompagné des pandores de Goudiry y a fait un tour, pour consoler les familles sinistrées mais aussi pour recenser les besoins.
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