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Législatives: Comment perdre le pouvoir. Par Cheikh Diallo (conseiller en communication de Karim Wade)

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Fermez un instant vos yeux. Imaginez Me Abdoulaye Wade réélu en 2012 et qu’une centaine de jours plus tard, l’opposition sorte majoritaire à l’Assemblée nationale. Conséquence : le nouveau Premier ministre sera opposé à la politique du président de la République. Ouvrez les yeux à présent…

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  1. Priorité des priorités: gagner les élections de 2012
    Nous voulons ici contribuer au débat posé par Cheikh Diallo dans les colonnes du « Soleil » du mardi 23 février 2003. M. Diallo commence son propos en rappelant ceux tenus par A.Wade, le chef de l’Etat, dans le même quotidien, en août 2003 : « je souhaite une alternance à l’alternance (…) Si nous décevons les Sénégalais et si nous allons aux élections, le Pds perdra ». Certes. Cependant, depuis 2003, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts ! A cette époque, le PDS plutôt son chef, Me. Wade, bénéficiait d’une crédibilité et d’un soutien tangible de nos compatriotes. C’était encore la période de l’Etat de grâce, celle de la magnanimité des Sénégalais conscients que la nouvelle équipe au pouvoir avait besoin de temps pour trouver ses marques. D’où cette tolérance et ce refus de sanctionner malgré pourtant des signes avant-coureurs. Cette période est désormais terminée!!! Vous avez déçu et les Sénégalais souhaitent une alternance à l’alternance! La boucle est bouclée.
    Dès lors, les Législatives éventuelles de 2012 ne constituent pas, aujourd’hui, le principal combat, la priorité pour l’opposition et l’ensemble de nos compatriotes orphelins de ce que j’ai appelé « l’esprit politique de mars 2000 ». C’est-à-dire globalement la bonne gouvernance avec un accent tout particulier pour les points suivants : un Etat modeste avec des hommes d’Etat modestes et respectueux de l’éthique républicaine ; le respect et la gestion transparente du bien public ; la promotion de la justice sociale ; faire de l’éducation, la formation et la santé une priorité nationale. Cet esprit politique de mars 2003 reste vivace chez le leader de l’AFP Moustapha Niasse. Et la coalition Benno Siggil Senegaal a revendiqué et réactualisé cet esprit de mars 2000 à travers les conclusions des Assises nationales.
    L’immense majorité des Sénégalais développe une conscience patriotique issue de mars 2000 qui s’étend et s’affirme à partir de tous les secteurs de notre pays : en premier lieu des flancs mêmes du parti au pouvoir le PDS ; des jeunesses urbaines déçues, de l’opposition, des sans partis, des associations et de la société civile. Cette immense majorité de nos concitoyens n’engage pas le combat politique en terme seulement de stratégie électoraliste : elle veut voir réhabiliter cet esprit politique de mars 2000! Il s’agit de réaliser et d’approfondir une rupture qualitative pour mettre en place un mode de gouvernance espéré et attendu depuis mars 2000 et dévoyé en définitive par Abdoulaye Wade et son pouvoir.
    C’est pour cette raison que la priorité des priorités est de gagner la Présidentielle et faire partir M. Wade et son régime, seule condition pour retrouver, maintenir et rendre pérenne cet esprit politique de mars 2000.
    En 2012, la vague électorale qui va emporter le pouvoir de Wade sera si puissante, si profonde qu’elle n’épargnera pas l’actuelle Assemblée Nationale! C’est à la fois un souhait, une ambition et un objectif que nous partageons avec un nombre de plus en plus important de Sénégalais.
    Posé ainsi, sous un angle qui intéresse nos compatriotes parce que touchant directement leur vécu, le débat lié aux échéances électorales de 2012 porte surtout sur un choix de société. Le formalisme juridique et constitutionnel n’a en ce cas aucun intérêt : une Assemblée nationale majoritairement composée de béni-oui-oui, dans laquelle l’opposition n’est pas représentée ne peut aucunement correspondre à l’esprit politique de mars 2000.
    « Wade gouverne, son Premier ministre administre. Au premier « la conception », au second « la mise en œuvre », ce juridisme ne colle nullement à la réalité du contexte politique Sénégalais sous le pouvoir de A. Wade.
    Il ne faut jamais perdre de vue que ce qui a donné une légitimité au sopi c’est l’espoir d’une gouvernance meilleure dont s’est nourri l’esprit politique de mars 2000. Cet esprit est toujours là. Il demeure le fil d’Ariane qui attise et explique le bouillonnement politique de la société sénégalaise. Un certain intellectualisme creux et de diversion feint d’oublier cette réalité. L’alternance a trahi cette espérance. Il faut en tirer toutes les conséquences.
    Ce ne sont pas des thèses libérales que les populations ont porté au pouvoir. Les Sénégalais voulaient mettre un terme au technocratisme de A. Diouf pour rechercher un volontarisme politique adossé à un esprit républicain pour consolider notre Nation, développer notre économie et promouvoir la justice sociale et l’égalité. Nous avons perdu l’un sans avoir gagner l’autre puisque la bonne gouvernance aujourd’hui n’est que slogan dans notre pays. C’est pourquoi la majorité des Sénégalais mettra fin au régime de Abdoulaye Wade dès la Présidentielle de 2012.
    Ibrahima Mbodj
    Militant AFP (France)

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