LEGISLATIVES DU 1ER JUILLET : Adulés hier, enterrés aujourd’hui…

Les législatives du 1er juillet dernier auront au moins permis de donner une idée plus claire de la représentativité de nos hommes politiques. Beaucoup qui se vantaient d’être des poids lourds se sont révélés au finish être des poids plumes. La désillusion a été brutale…

Les élections législatives du dimanche dernier ont vu le rêve de beaucoup de leaders politiques qui se croyaient plus populaires qu’ils ne l’étaient en réalité, fondre comme beurre au soleil. Leur dernier espoir d’être député s’étant envolé, il ne leur reste plus qu’à envisager une retraite politique bien méritée. Parmi les grandes déceptions de ces législatives, Djibo Leity Kâ décroche, sans nul doute, la palme. Après sa belle moisson de 1998, qui avait vu son parti l’Union pour le Renouveau Démocratique (Urd) mettre onze députés dans son escarcelle, la popularité de l’homme n’a cessé de dégringoler chez les Sénégalais du fait de ses positions souvent inexpliquées. Et sa chute vertigineuse lors de ce scrutin aura été la conséquence de ses choix controversés et les Sénégalais ne se sont pas privés de le lui faire payer. Après le dribble magistral qu’il leur a infligé durant l’entre deux tours de la présidentielle de 2000, il est revenu après la défaite de Diouf prendre part au banquet de «l’alternoce» en s’empiffrant goulûment. En lui tournant le dos, le peuple vient de lui démontrer que le Renouveau n’est plus à leurs yeux, la clé du changement comme il le laissait entendre.
Mamadou Diop Decroix aussi qui se disputait avec Landing Savané la paternité de Aj/Pads, a chuté lourdement. Lui qui se prévalait d’une certaine représentativité vient de montrer qu’il ne représentait que lui-même. Suffisant pour que le peuple mette une croix sur ses ambitions de député.
Abdourahim Agne n’a pas eu les faveurs de l’électorat. C’est comme si les Sénégalais voulaient lui montrer que la politique ne saurait se réduire à des revirements et reniements. Après avoir, des années durant, été un socialiste convaincu et un pourfendeur acharné de Wade, il n’a pas hésité à ravaler ses convictions après la chute du Parti socialiste pour convoler avec Wade en le parant des plus belles vertus.
L’autre déception vient aussi de Matar Guèye, le patron du Rassemblement pour la Démocratie et le Socialisme (Rds). Ce fervent souteneur de Wade durant sa splendeur s’est mué en détracteur après que ce dernier a perdu le pouvoir le 25 mars. Contrairement à sa posture avant débâcle.
En sanctionnant tous ces ex-souteneurs, le peuple semble démontrer qu’il souhaite intégrer l’éthique dans la politique. Désormais, le Sénégalais aspire à des dirigeants ancrés dans leurs convictions et déterminés à aider leur pays à évoluer et à progresser dans la voie démocratique. Wade n’a certainement pas eu tort de se débarrasser de ses alliés qui étaient devenus encombrants et sans apports électoralistes.

Les autres malheureux…
Moussa Tine, Talla Sylla et Me El Hadj n’ont pas eu les résultats escomptés. Peut être s’étaient-ils crûs assez représentatifs pour voler de leurs propres ailes. Malheureusement la désillusion a été très forte. Pourtant le bon choix aurait été de faire cause commune avec certains dont ils partageaient les mêmes convictions. Me El Hadj Diouf, «président des cœurs» ou encore «député du peuple» a eu le cœur brisé après la décision du peuple de ne pas lui accorder ses voix. La coalition Leraal a connu une raclée qui a entrainé les délires de «l’homme du 23 juin» qui n’a pas encore réalisé pourquoi le cœur des Sénégalais n’a pas chaviré pour lui malgré tous ses talents de séducteur déployés pour la circonstance…

Source : La Tribune avec xalimasn.com